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Les inégalités de genre sur le marché de l’emploi

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 7 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 12/09/2023
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Alors que la notion d'égalité semble désormais faire consensus, il existe encore et toujours un écart structurel à de nombreux niveaux entre les hommes et les femmes. En 2022, l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes a reçu 1 046 signalements de discriminations liées au genre, soit une hausse de 2,5 % par rapport à 2021.

    32 % de ces signalements concernent le monde du travail qui demeure le terrain le plus marqué par ces inégalités. Parmi ces signalements, près de 40 % concernent la thématique de la parentalité. L'irruption de la maternité dans la vie de nombreuses femmes est encore trop souvent un facteur de discrimination dans le monde de l'entreprise.

    Un autre facteur trop souvent minimisé est la prédominance féminine dans certains métiers, notamment dans les secteurs de la santé, de l'éducation et des services à la personne. Ces métiers, souvent associés à des revenus faibles et à des conditions de travail difficiles, constituent un terrain propice aux discriminations, au harcèlement sexuel ou aux agressions sexuelles.

    Il est également intéressant de constater que 17 % des signalements dans le monde du travail proviennent d'hommes, ce qui prouve que les mentalités évoluent au sein de la société. Les hommes sont de plus en plus nombreux à souhaiter s'impliquer davantage dans la vie familiale.

    Néanmoins, force est de constater que certaines entreprises adoptent encore des pratiques discriminatoires à l'égard des femmes et plus particulièrement des femmes touchées par la maternité.

    Quel est le regard de Madame la Ministre sur ces chiffres ?

    Quelles sont les mesures mises en place pour sensibiliser le monde du travail à ces discriminations de genre ?

    Des formations à l'égard des employeurs et des travailleurs existent-elles ?

    Des mesures spécifiques existent-elles pour les métiers majoritairement occupés par des femmes ?
  • Réponse du 05/10/2023
    • de MORREALE Christie
    Un rapport du Conseil supérieur de l’Emploi datant de janvier 2023 s’est penché sur la participation des femmes au marché du travail. Les conclusions sont encore aujourd’hui cinglantes et ce n’est malheureusement pas une surprise. Le marché du travail reste fortement inégal en fonction du genre.

    Le rapport confirme qu’on ne retrouve les femmes ni aux mêmes niveaux hiérarchiques ni dans les mêmes secteurs que les hommes (plus rémunérateurs) et qu’elles consacrent moins d’heures au travail rémunéré que les hommes. La combinaison de caractéristiques (origine extra-européenne, faible niveau de diplôme et charge d’enfant) renforce encore davantage les inégalités.

    Le rapport pointe la nécessité, que je rejoins, d’agir à plusieurs niveaux. Depuis le début de mon mandat en tant que Ministre de l’Emploi et des Droits des femmes, j’ai été évidemment très attentive à agir contre ces inégalités, notamment à travers le Plan genre 2019-2024, qui comporte différentes mesures visant à favoriser l’égalité hommes/femmes dans le domaine de l’emploi, telles que résorber la fracture numérique ou encore renforcer la représentation équilibrée des hommes et des femmes dans tous les secteurs professionnels.

    Le Plan de relance de la Wallonie prévoit, quant à lui, une mesure (n°315) qui entend proposer des solutions relatives à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la construction, en ce compris le financement d’actions relatives au genre, en vue d’y intégrer les femmes.

    Il prévoit également via le projet 13 de mettre en place un plan coordonné de promotion des métiers porteurs d’emploi et de sensibilisation aux STEAM (Sciences, Technology, Engineeering, Arts, Mathematics) et au numérique. Plus de 16 millions d’euros y seront dédiés d’ici à 2024. Ce Plan d’actions intègre bien entendu une dimension « genre » transversale afin de lutter contre les stéréotypes de genre dans l’orientation scolaire et professionnelle.

    D’autres mesures ont été mises en place afin de favoriser l’accès des femmes à l’emploi, telles que :
    • l’octroi des chèques permis de conduire à destination des demandeur·euse·s d’emploi qui sont dans une démarche d’insertion socioprofessionnelle et des aides-ménager·ère·s titres-services, puisqu’on sait que disposer d'un permis de conduire est l'un des leviers pour trouver un emploi ;
    • l’augmentation du montant des indemnités de garde d’enfants pour le public des chefs de famille monoparentale en formation afin de favoriser l’accès aux formations de ce public ;
    • le soutien à l’autocréation d’emploi féminin en s’inspirant du modèle des SAACE afin d’encourager davantage de femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat pour créer leur propre emploi.

    En juillet dernier, j’ai également présenté en première lecture au Gouvernement un projet de cadre légal permettant à l’inspection du SPW EER de réaliser des tests de discrimination en matière d’emploi, dont les discriminations sur base du sexe.