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Le recours à des sociétés de taxi pour assurer le transport scolaire en province de Luxembourg

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 41 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 12/09/2023
    • de GOFFINET Anne-Catherine
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Je tiens à attirer l’attention de Monsieur le Ministre sur une situation alarmante qui affecte actuellement la province de Luxembourg. La rentrée scolaire a mis en lumière une pénurie de chauffeurs de bus qui a contraint les autorités à recourir à des solutions exceptionnelles, notamment l'utilisation de taxis pour assurer le transport scolaire. Cette situation a soulevé des préoccupations majeures quant à la fiabilité et à la sécurité du transport scolaire dans la province.

    Dans ce contexte, je m'interroge sur les mesures prises par le Gouvernement pour résoudre cette crise du transport scolaire, ainsi que sur les dispositions à long terme envisagées pour garantir la stabilité et la qualité de ce service essentiel.

    Comment se fait-il que l'OTW en soit réduit à faire appel à des services de taxis pour effectuer du transport scolaire ?

    Qu'a concrètement déjà fait Monsieur le Ministre pour pallier cette pénurie et garantir un transport scolaire efficace dans la province de Luxembourg ? S’est-il réellement saisi du dossier ?

    Quelle est sa stratégie à long terme pour résoudre durablement la pénurie de chauffeurs, spécialement en province de Luxembourg, tout en maintenant un niveau élevé de qualité et de fiabilité dans le transport scolaire ?
  • Réponse du 13/09/2023
    • de HENRY Philippe
    La pénurie de chauffeurs impacte toujours la Wallonie. Étant donné que les circuits du transport scolaire transportent les élèves de l’enseignement ordinaire comme de l’enseignement spécialisé, les problèmes rencontrés pénalisent tous les élèves.

    La pénurie de chauffeurs, qui touche également l’Europe, est due à des causes multifactorielles. Au niveau de l’attractivité du métier, la mise en concurrence des contrats arrivant à échéance a été une opportunité pour le secteur de renégocier les tarifs au kilomètre. Cela leur donne une opportunité pour proposer des salaires plus attractifs.

    J’ai soutenu budgétairement cette hausse en augmentant l’enveloppe dévolue au transport scolaire et en octroyant également une enveloppe permettant aux transporteurs de faire face à l’inflation économique. Au niveau de la promotion du métier, des campagnes ont lieu régulièrement. La dernière, datant d’août 2022, avait attiré plus de 800 candidats. Celle-ci a donné de bons résultats puisque 174 personnes se sont présentées aux sessions d’information. Je ne dispose pas à ce stade de données reliant directement la campagne de promotion de l’été 2022, le taux de formation qui en découle et le taux d’engagement de différentes sociétés privées.

    Le problème se situe plutôt au niveau du délai de formation pour l’obtention du permis D. J’ai pris contact à ce sujet directement avec mes collègues, la Ministre Morreale et la Ministre De Bue. Au niveau de la formation, le secteur privé, représenté par la FBAA, la Fédération belge des exploitants d’autobus et autocars, collabore avec le FOREm depuis de nombreuses années.

    Les discussions sont en cours pour augmenter les effectifs de formateurs et notamment mettre en place une équipe de formateurs volants. Le FOREm a également évoqué la possibilité de mettre en place des actions coup de poing « pénurie » si des cars à doubles pédaliers peuvent être mis à leur disposition par l’entreprise le temps de la formation. C’est le même principe que les voitures à doubles pédaliers, mais pour des cars. Le secteur a également prévu la possibilité d’engager des candidats conducteurs dans le cadre du PFI, le plan Formation-Insertion. Le candidat est engagé dans l’entreprise et sa formation à l’obtention du permis D plus CAP est organisé dans une auto-école privée. Les coûts sont partiellement pris en charge par le FOREm.

    Enfin, en collaboration avec les Ministres Morreale, De Bue et Désir, différents jobdays spécifiques aux transports scolaires vont être mis en place ce mois-ci, en septembre 2023, pour continuer de miser vraiment sur les campagnes d’information et sur le recrutement de nouvelles personnes jeunes ou d’autres personnes demandeuses d’emploi.

    Pour la situation plus particulière du Luxembourg, le problème est encore accentué par des éléments externes tels que la reprise du tourisme par autocar, ou encore la concurrence salariale du Grand-Duché de Luxembourg.

    Afin de limiter l’impact pour les élèves et de ne pas les laisser sans transport, l’OTW sous-traite des circuits à des sociétés de taxis. Cela permet d’éviter de les placer sur d’autres circuits, les exposant à de longs parcours éprouvants.

    Au vu de tout ce qui a été exposé, je peux dire avec assurance que nous mettons tout en œuvre pour faire face à une conjoncture européenne de pénurie de chauffeurs et assurer un transport de qualité pour les élèves.