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L'expansion du secteur ovin

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 18 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 13/09/2023
    • de FONTAINE Eddy
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La 33e Foire agricole de Battice s'est tenue les 1, 2 et 3 septembre dernier. Le secteur ovin était fortement représenté avec notamment des animations et des ateliers sur la laine de mouton et son potentiel économique.

    La Wallonie compte près de 5 000 élevages amateurs de moutons. Ce nombre est en constante augmentation (30 %) depuis 6 ans. Le mouton présente plusieurs avantages : production de viande et de laine et entretien d'espaces verts.

    Les éleveurs amateurs réalisent un travail important pour les éleveurs professionnels, notamment dans la qualité de la race viandeuse dont la production d'agneaux de boucherie.

    La Foire de Battice a consacré un large espace au pôle ovin pour montrer les atouts intéressants de cette filière aux éleveurs qui voudraient se lancer en tant que professionnel et répondre ainsi à la demande du marché. Le secteur ne produit que 21 % de la consommation locale.

    Quel est l'état des lieux de la filière ovine en Wallonie ?

    À quel rythme se professionnalisent les éleveurs ?

    Monsieur le Ministre compte-t-il poursuivre le soutien du secteur dans sa diversification (producteur, tondeur, abatteur, découpeur …) en participant à l'amélioration de leurs conditions de travail (infrastructures et techniques) et former les éleveurs ?
  • Réponse du 29/09/2023
    • de BORSUS Willy
    La filière ovine est effectivement une filière dans laquelle nous investissons pour l’avenir. Un Plan stratégique de développement de ce secteur définit des objectifs et des actions à entreprendre pour la période 2023-2027.

    Le rythme de croissance en production primaire est notable, principalement chez les éleveurs professionnels (>30 femelles) alors que le nombre d’éleveurs amateurs (<30 femelles) est resté constant sur les 6 dernières années.

    Le nombre de producteurs en Wallonie en 2020 est de 541 producteurs professionnels et 5 083 hobbyistes.

    En 2022, il y a 587 producteurs professionnels (soit une hausse de 8,5 % en 2 ans) et 5 172 hobbyistes (soit une hausse de 1,75 % en 2 ans).

    Concernant la filière viandeuse, la Wallonie compte une quarantaine d’exploitations qui détiennent 200 brebis et plus, alors qu’on estime qu’un troupeau de 500 à 700 brebis est nécessaire pour vivre à temps plein de la production ovine viandeuse. Cependant, depuis 6 ans, 25 nouveaux professionnels par an intègrent la filière, ce qui démontre l’intérêt et la vigueur du secteur.

    Je soutiens le développement de l’installation et de la professionnalisation de nouveaux éleveurs au travers du Plan de relance (via le projet conseil à l’installation piloté par le Collège des Producteurs) et d’une offre de formation de cours C.

    Concernant la filière de la laine, le potentiel annuel est d’environ 200 tonnes. Cette filière présente une valorisation qui hélas reste faible pour les éleveurs en raison de prix peu attractifs (de 0 à 0,1euro/kg). L’existence de filières locales permet une valorisation plus importante de 1 à 3 euros/kg, mais elles n’absorbent qu’un faible volume. En 2022, Valbiom a commencé l’analyse du potentiel de valorisation de la laine en Wallonie sous l’impulsion du Gouvernement wallon via le Plan de relance. L’objectif est d’essayer de développer la filière, de créer une plus-value économique sur le territoire et de diversifier les sources des revenus pour les agriculteurs, en suivant les préceptes de l’économie circulaire.

    La valorisation en viande reste le cœur de la production ovine avec un taux d’autoapprovisionnement 2021 pour la Belgique en viande ovine de seulement 21 %. Le premier frein pour le développement de cette spéculation est son manque d’offre. Elle n’est pas concurrente par rapport aux importations.

    L’enjeu majeur de la filière viande ovine est de plus en plus le maintien des outils d’abattage. À cet effet, nous avons eu des échanges avec la Commission afin de soutenir le développement de cette filière (SIEG).

    Le plan stratégique que nous avons adopté et qui met en œuvre la PAC est relativement favorable aux agriculteurs détenteurs de moutons et participe au développement professionnel de la filière grâce aux outils suivants :
    • augmentation du soutien couplé ovin par un référencement à la tête (PAC 2023-2027), au lieu d’un référencement à la brebis (PAC 2015-2022) ;
    • aide à la détention de races locales menacées ovines ;
    • tournières enherbées uniquement pâturables par les ovins ;
    • écorégime couverture longue des sols qui reprend toutes les prairies, les cultures d’hiver et les couverts végétaux d’interculture, c’est-à-dire des ressources fourragères particulièrement prisées des éleveurs ovins.