/

La consommation de lait wallon

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 20 (2023-2024) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 13/09/2023
    • de FONTAINE Eddy
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Il est triste de constater que les produits laitiers wallons perdent de plus en plus d'ampleur sur le marché. Malgré la meilleure perception des élevages locaux, on remarque une diminution significative de consommateurs de produits laitiers wallons par rapport aux chiffres de 2019.

    Selon le dernier baromètre de l'APAQ-W, le lait, de manière générale, reste pourtant très populaire puisqu'environ 80 % de l'échantillon consomment du lait au moins une fois par semaine. La consommation de lait occupe une grande place dans notre alimentation.

    Malgré cela, le nombre de producteurs de lait est en constante diminution. La situation pour ces éleveurs devient de plus en plus difficile, à mesure que le prix du lait continue de diminuer, faute de demande sur le marché laitier.

    Monsieur le Ministre a-t-il rencontré des producteurs laitiers et recueilli leurs préoccupations ?

    Comment compte-t-il promouvoir davantage notre lait wallon auprès des consommateurs ?

    Mis à part la reconnaissance d'organisations de producteurs, d'associations, d'organisations de producteurs et interprofessionnelles, quelles sont les mesures existantes pour venir en aide aux producteurs laitiers ?
  • Réponse du 29/09/2023
    • de BORSUS Willy
    Aujourd’hui, plusieurs outils comme le baromètre laitier wallon du SPW et l’observatoire mensuel des filières du Collège des Producteurs permettent de suivre la tendance des marchés et les difficultés des agriculteurs wallons. La principale préoccupation des producteurs laitiers reste la diminution du prix du lait, mais d’autres problématiques sont également importantes, comme l’accès à la terre et le renouvellement des générations.

    Le plan stratégique de développement de la filière laitière wallonne a défini plusieurs actions dans le but d’améliorer le revenu des producteurs laitiers :
    • faciliter la création de filières en circuit court notamment par un meilleur accès aux informations économiques (coûts de production moyen, étude de faisabilité, accompagnement) et la mise en relations entre les producteurs – transformateurs et la distribution afin que les produits wallons soient plus visibles pour le consommateurs. À cette fin, l’Interface Producteurs – Distributeurs (IPD), pilotée par le Collège des Producteurs, est financée par le plan de relance de la Wallonie. DiversiFerm, structure également financée par la Wallonie, fournit également un accompagnement grâce au pôle hygiène (ULiège – Gembloux Agro Biotech) et au pôle technologique qui assurent la formation et l’encadrement des producteurs qui souhaitent transformer leur lait en fromages, yaourt, beurre ou crème glacée ;
    • favoriser la création de filières alternatives par des coopératives de producteurs. Ces filières bénéficient d’une aide financière à la création de coopératives et également, au niveau commercial, d’un accompagnement de l’IPD ;
    • faire mieux connaître les produits wallons grâce aux actions de l’APAQ-W auprès des distributeurs, des crémeries et aussi de l’HORECA.

    La poursuite des objectifs de durabilité de grande envergure par des agriculteurs individuels donne droit effectivement à une indemnité de la part des autorités. Les nouveaux écorégimes volontaires, entre autres, sont d’intéressants instruments qui contribuent à un impact positif sur l’environnement et sur le climat.

    L’aide des autorités pour des projets comme MilkBE, l’organisation interprofessionnelle du secteur laitier, offre un net avantage pour la durabilité du secteur laitier dans sa totalité et par extension pour l’ensemble de la société.

    Diverses mesures et aides sont également disponibles au niveau européen pour soutenir le secteur laitier en cas de crise, bien que leur utilisation ne soit pas toujours systématique et que leur efficacité ne soit pas garantie :
    • stockage privé : en cas de surproduction laitière, la Wallonie peut participer à des programmes de stockage privé en coordination avec l'Union européenne. Cela permet de retirer temporairement le lait excédentaire du marché pour stabiliser les prix ;
    • réduction volontaire de la production : la Wallonie peut encourager la réduction volontaire de la production laitière en offrant des incitations financières aux producteurs qui acceptent de réduire temporairement leur production ;
    • aides à la gestion de crise / mesures exceptionnelles : en cas de crise majeure dans le secteur laitier, et sous l’impulsion de la Commission européenne, la Wallonie peut mettre en place des mesures d'urgence, telles que des paiements compensatoires, pour aider les producteurs à faire face aux difficultés.

    D’un point de vue de la promotion, les données relatives à la consommation de lait sont assez nuancées. La consommation diminue, mais le taux de pénétration se renforce. Par ailleurs, il semble que les parts de marché du secteur laitier ne sont aujourd’hui pas à proprement parler menacées par les alternatives végétales.

    Nos producteurs sont en difficulté - et nous devons les soutenir - mais différentes données récoltées par l’observatoire de la consommation alimentaire montrent que le marché du lait et des produits laitiers est porteur d’opportunités. En effet, comme l’honorable membre le souligne, les consommateurs ont une image positive de l’élevage laitier wallon, mais ils ne se tournent pas spontanément vers les produits laitiers de notre Région. On peut évidemment nuancer ce constat dès lors que nous savons que la grande majorité des briques de lait présentes dans nos grandes surfaces sont d’origine belge, à tout le moins.

    Reste que - avouons-le - l’intention des wallons quant à l’origine locale des produits laitiers - notamment le lait - reste mitigée. À la lumière de la plus récente étude de l’APAQ-W, le prix ne semble pas expliquer que les produits laitiers wallons soient délaissés. C’est davantage l’indifférence des consommateurs et surtout la visibilité insuffisante de l’identité des produits dans les grandes surfaces qu’il faut épingler ici.

    Cette étude révèle que près de la moitié des consommateurs belges interrogés ne connait pas l’origine des produits laitiers qu’elle achète. Il est donc important - et c’est un des principaux enseignements de cette étude - que les choix de consommation soient mieux éclairés.

    C’est la raison pour laquelle l’APAQ-W se réfère régulièrement aux travaux de l’observatoire de la consommation alimentaire pour déployer sa communication.

    Dans la foulée des campagnes déjà menées en faveur des fromages locaux, l’Agence vient de lancer une nouvelle campagne de sensibilisation visant à communiquer sur les efforts de la filière laitière en termes, notamment, de durabilité, mais aussi de qualité. La filière laitière s’engage sur de nombreux aspects : alimentation des animaux, production d’énergie durable, meilleure gestion des transports… Et 72 % des Belges francophones pensent que le secteur devrait communiquer davantage sur ces initiatives à caractère durable. Les Wallons semblent donc demandeurs d’informations sur les produits laitiers locaux. C’est bien dans cette voie que l’APAQ-W va poursuivre ses efforts.

    La campagne de sensibilisation a débuté ce 4 septembre. Il peut en prendre connaissance sur la plateforme www.notrelaitànous.be.

    Pour le surplus, je me permets de le renvoyer à la réponse que j’ai donnée à Mme la Députée, Anne Kelleter, lors de la séance de la Commission du 12 septembre 2023.