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La prévention et la réduction des risques liés à la consommation de drogues dans les festivals

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 18 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 13/09/2023
    • de BERNARD Alice
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Le festival Tomorrowland a été à nouveau le théâtre tragique du décès par overdose d'un membre du personnel âgé de 27 ans. Nous adressons nos condoléances à sa famille et ses amis. Depuis 2018, c'est 4 personnes au total qui ont perdu la vie suite à une consommation de drogue.

    Pour nous, la problématique de la consommation de drogue est extrêmement complexe et ce n'est pas les consommateurs qu'il faut poursuivre, mais bien les dealers avec une attention toute particulière envers les « gros poissons ». Alors que le débat revient sur la table au niveau du Fédéral, il nous paraît de plus en plus évident qu'un plan transversal doit se mettre en place pour lutter contre l'augmentation de la consommation et de la vente de drogues.

    Pour ce qui est de la Wallonie, bien que des contrôles soient assurés pendant la durée des festivals, celui-ci n'est pas toujours systématique. Mais il n'y a pas que cela : la réduction des risques comme en permettant de faire tester les substances que les festivaliers achètent, l'information des consommateurs sur la « bonne utilisation » de ces substances pour éviter les accidents et les conséquences néfastes ainsi que la possibilité d'un accompagnement psychosocial lorsqu'il y a une demande doivent être un pilier de ce plan. Il doit y avoir également une collaboration efficace entre les travailleurs sociaux, les forces de police et les instances responsables de la santé publique comme le plaide Sciensano.

    La presse indique donc que de ce point de vue, il y a encore du travail à faire pour garantir au mieux la sécurité des festivaliers et de la population en général.

    Comment se fait-il que des mesures telles que celles évoquées par Sciensano ne soient pas encore mises en place de façon systématique et au minimum dans les festivals ?
  • Réponse du 03/10/2023
    • de MORREALE Christie
    La problématique de la consommation de drogue est, effectivement, extrêmement complexe et ce ne sont pas les consommateurs qu'il faut poursuivre, mais bien les dealers.

    La lutte contre les narcotrafiquants doit passer par des mesures d’une autre envergure que les amendes au consommateur final.

    La dépendance est une maladie qu’il faut pouvoir soigner et accompagner par des professionnels de santé. Le volet punitif n’a que très peu d’effets dissuasifs chez le consommateur. Et s’il y en a, ils sont à court terme.

    La lutte contre le narcotrafic doit se jouer à un niveau international en favorisant les échanges d’informations entre les États et les polices. La désignation d’un commissaire national drogue va d’ailleurs dans ce sens.

    Au niveau de la concertation entre les différents niveaux de pouvoir, un accord de coopération pour une politique drogue globale et intégrée (2002) définit les principes d’une collaboration entre les différents ministères concernés. Cet accord de coopération fonde la Cellule générale de politique drogues (CGPD) et la réunion thématique Drogues de la Conférence interministérielle Santé publique. La CGPD a été officiellement lancée en 2008. De nombreuses décisions sont prises de façon collégiale grâce à cette organisation.

    L’étude EVADRUG menée par BELSPO a permis de mettre en évidence une série de recommandations relatives à la gestion des politiques drogues en Belgique. Un groupe thématique de la CGPD se penche actuellement sur la mise en œuvre des recommandations de cette étude. Les principes de concertation entre les différentes entités seront, dès lors, renforcés.

    Concernant les actions menées en Wallonie, l’honorable membre a connaissance de la salle de consommation à Liège financée à hauteur de 1 million d’euros par an. L’objectif de cette salle est de limiter la marginalisation des personnes souffrant d’addiction. En outre, cette salle limite les consommations dans l’espace public en permettant une consommation à l’abri des regards indiscrets, sous le seul regard bienveillant d’un personnel qualifié, dans un but de santé publique.

    Des services de première ligne sont présents sur l’ensemble du territoire et disponibles afin de prendre en charge et d’orienter le consommateur vers des structures de soins et des hôpitaux.

    En outre, la programmation en promotion de la santé et prévention reprend, dans ses axes prioritaires, la prévention des usages addictifs et la réduction des risques. Depuis mars 2023, ce n’est pas moins de 38 opérateurs agréés qui se sont engagés à poursuivre les objectifs de cet axe. De multiples ASBL sont actives dans les festivals afin de proposer des activités comme des stands d’information et de sensibilisation.