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La consommation d'eau par Google dans la zone d'activité économique de Saint-Ghislain

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 18 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 13/09/2023
    • de FLORENT Jean-Philippe
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Un récent rapport environnemental de Google révèle que le géant américain consomme environ 1 million de mètres cubes d'eau par an pour son centre de données situé à Saint-Ghislain. Cette quantité d'eau équivaut à la consommation annuelle d'environ 10 700 ménages wallons.

    Parmi les data centers de Google, celui de Saint-Ghislain est le plus grand consommateur d'eau au niveau européen et se place en quatrième position au classement mondial. Selon Google, l'ampleur de cette consommation est cependant à relativiser, car la majeure partie de l'eau utilisée (96 %) est impropre à la consommation et est prélevée dans le canal Nimy-Blaton, qui longe les installations du site.

    Tout de même, pour refroidir son data center, Google a prélevé un total de 1,44 million de m³ d'eau en 2022. Environ 70 % de cette eau s'est évaporée pendant le processus de refroidissement, tandis que les 30 % restants ont été rejetés dans la rivière voisine, la Haine.

    Au vu des épisodes de sécheresses passés et à venir, il est donc légitime de s'interroger sur cette consommation.

    Existe-t-il, au niveau de la zone d'activité économique, un contrôle de l'eau prélevée (potable ou non) et rejetée (polluée ou non) par Google, et de leur incidence ? Quelles sont les conditions fixées par le permis unique ou par les conventions entre l'entreprise et l'intercommunale ?

    La Région wallonne, ou la Commune de Saint-Ghislain, peuvent-elles restreindre l'utilisation d'eau par Google au sein de la zone d'activité économique de Saint-Ghislain en cas de sécheresse ?

    En 2021, Google s'est engagé à reconstituer 120 % de l'eau qu'il consomme à travers le monde d'ici 2030, et à restaurer et améliorer la qualité de l'eau et la santé des écosystèmes là où il est actif. Madame la Ministre peut-elle confirmer que c'est bien le cas pour Saint-Ghislain ?
  • Réponse du 26/10/2023
    • de TELLIER Céline
    L’entreprise Google (Crystal Computing) dispose en effet d’une autorisation de pompage dans les eaux du canal Nimy-Blaton délivrée par la Direction des voies hydraulique de Mons et portée depuis le 1er août 2019 à un maximum de 18 000 m³ par jour.

    Par ailleurs, Crystal Computing a déclaré au SPW ARNE un prélèvement total d’eau de surface non potabilisable de 1 393 522 m³ pour l’année 2022, dont 373 458 m³ restitués aux cours d’eau, ce qui compte tenu de sa consommation d’autres types d’eau, correspond aux données que la Société a décidé de communiquer.

    Cela correspond aussi à son permis unique délivré en date du 23/09/2019, pour le rejet dans la Haine des eaux issues de son activité, conditionné par le respect des normes pour divers paramètres, dont la température et le débit qui sont fixés au total de plusieurs points de déversement d’eaux industrielles à 13 000 m³ par jour par temps sec.

    L’exploitant est tenu de contrôler, trimestriellement, et ce, par un laboratoire agréé, le respect de toutes les normes, notamment le volume des eaux déversées qui est mesuré en continu.

    Le Département de la police et des contrôles veille au respect des normes par des contrôles inopinés.

    En cas de crise grave, le Gouverneur de la province dispose des habilitations nécessaires pour prendre toutes sortes de mesures visant à gérer et réduire la crise. Une sécheresse pourrait entrer dans ce cas de figure si elle était particulièrement intense et prolongée avec des effets dommageables importants.

    En cas de conflit récurrent avec d’autres besoins en eau, il est aussi envisageable de revoir les permis accordés à cette société qui par ailleurs me semble tout à fait consciente de son empreinte aquatique et cherche à la réduire.

    En ce qui concerne les relations de Google avec l’intercommunale de développement, j’invite l’honorable membre à poser ses questions à mon collègue Willy Borsus.