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Le moustique tigre

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 25 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 13/09/2023
    • de MATAGNE Julien
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Durant cet été, l'Institut de santé publique Sciensano et l'Institut de médecine tropicale d'Anvers, responsables du projet MEMO Plus, ont indiqué que, pour la première fois, ils avaient découvert une colonie de moustiques tigres qui a résisté à l'hiver et qui s'est reproduite en Belgique. Ce constat marque une étape importante vers son établissement dans notre pays.

    Depuis son arrivée en Belgique, constatée pour la première fois en 2016, les larves ne survivaient pas à l'hiver, mais le constat fait à Lebbeke démontre que la présence du moustique tigre est appelée à devenir permanente.

    Lors de précédents échanges, Madame la Ministre avait indiqué que la Wallonie allait se doter d'une équipe capable d'agir sur le terrain afin de détruire au plus vite les populations de moustiques tigres

    Au vu de la nouvelle évolution de ce dossier, pourquoi n'envisage-t-elle pas de revoir la stratégie mise en place afin de renforcer les moyens dédiés à la destruction des moustiques tigres ?

    Pourquoi ne prend-elle pas l'initiative de réunir les différents niveaux de pouvoirs concernés par le projet MEMO Plus afin d'adapter celui-ci et d'en renforcer l'action ? Vu la dangerosité des maladies véhiculées par le moustique tigre, les services de santé seront-ils associés ?

    À son initiative ou avec son accord, des moyens supplémentaires vont-ils être débloqués pour renforcer les actions sur le terrain ?

    La présence de populations résistante à l'hiver a-t-elle aussi été constatée en Wallonie ?

    Pourquoi ne prend-elle pas l'initiative, avec sa collègue en charge de la Santé, de mener des campagnes d'informations auprès du grand public ?
  • Réponse du 17/10/2023
    • de TELLIER Céline
    Je rejoins pleinement les préoccupations bien légitimes de l’honorable membre concernant les espèces exotiques envahissantes. Comme le met en évidence le rapport d’évaluation de l’IPBES, ces espèces constituent l’une des principales menaces pour la biodiversité à l’échelle mondiale, dans le top 5 des causes d’érosion de la biodiversité plus précisément. Elles menacent aussi bien l’équilibre de notre écosystème, que la santé humaine et animale.

    Depuis le début de mon mandat, j’ai donc augmenté les moyens mis en œuvre dans le cadre de la lutte contre les espèces exotiques envahissantes. Ces moyens sont mis en œuvre notamment à travers des plans d’actions ciblés, prévus par un arrêté adopté par le Gouvernement à mon initiative.

    Certaines espèces sont émergentes, ou pas encore implantées durablement sur notre territoire. C’est le cas du moustique tigre. À l’issue de cet été et dans la continuité de ce qui avait été observé l’année dernière, plusieurs populations de Moustique tigre ont été identifiées dans le cadre du programme de surveillance national auquel contribue financièrement la Région wallonne, le projet « MEMO Plus ». La quasi-totalité de ces populations se situe sur le territoire flamand. Elles y ont été découvertes grâce à la vigilance de citoyens ayant fait remonter l’information via le site participatif mis en place par Sciensano, leader du projet « MEMO Plus ». Sur base des accords actuels, il est de la responsabilité de chaque Région d’assurer la gestion des populations détectées sur leur territoire.

    Pour autant que nous puissions en juger pour l’instant, certaines des populations situées en Flandre peuvent être considérées comme pérennes ; leurs individus ayant survécu aux derniers mois d’hiver que nous avons connus et qui n’étaient pas particulièrement rudes. Signalons encore que des recherches sont menées pour identifier l’origine de ces populations de moustiques.

    En Wallonie, la situation est différente. À l’heure actuelle, des moustiques tigres n’ont été signalés que sur une aire d’autoroute. Il ne s’agit pas d’une population implantée, mais de cas multiples d’introduction par des véhicules transportant des moustiques adultes dans leur habitacle depuis des zones infestées, comme le sud de la France ou le nord de l’Italie. Suivant l’avis des spécialistes, la géographie de cette aire d’autoroute spécifique est défavorable à la dispersion de l’espèce qui a besoin pour s’étendre de zones boisées. Nous ne disposons pas d’autre signalement pour cette espèce en particulier.

    À l’heure actuelle, en termes de moyens, un prestataire de service, la société Avia-GIS, est à notre disposition sur le territoire wallon. Il assure des missions en continu et reste mobilisable en cas d’alerte. Ce prestataire a été désigné par une procédure de marché public.

    Par ailleurs, des discussions entre les différents niveaux de pouvoirs concernés par le moustique tigre ont déjà lieu de manière régulière, notamment avec des acteurs du secteur de la santé. Plus on réduira les possibilités d’implantation des moustiques exotiques, plus on repoussera la possibilité de transmission de maladie.