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Les problèmes de transports en commun observés dans la commune de Juprelle

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 43 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 14/09/2023
    • de LEONARD Laurent
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La commune de Juprelle est actuellement desservie par une ligne de bus organisée par la société flamande De Lijn (ligne 79) et par une ligne de bus organisée par les TEC (ligne 174). Suivant un accord interrégional, la société De Lijn assure une ligne régulière, et les TEC viennent en appui le matin et en fin d'après-midi, en semaine.

    Depuis plusieurs semaines, la société De Lijn a revu unilatéralement son offre : la ligne 74 a été supprimée et remplacée par la ligne 79. Or, cette ligne 79 ne traverse plus les villages, et le nombre d'arrêts a été fortement limité. Cela engendre des conséquences non négligeables sur la mobilité des Juprellois et surtout des plus jeunes prenant le bus pour se rendre à l'école, souvent située à Liège.

    Malgré une quarantaine de démarches (courrier, téléphone, publication…) effectuées par les services de la commune auprès de la société De Lijn, cette dernière ne semble pas vouloir réagir. Or, elle a pourtant rompu unilatéralement l'accord de coopération interrégional en matière de transports publics.

    Au vu de la mauvaise volonté affichée par la société flamande de transport De Lijn, il a été décidé par la commune de Juprelle de mettre celle-ci en demeure, pour raisons urgentes et provisoires, d'ajouter plusieurs arrêts sur la chaussée de Tongres en ce qui concerne l'actuelle ligne 79, et ce, dans l'attente du rétablissement espéré de la ligne 74 lorsque la chaussée Brunehaut sera, à nouveau, accessible.

    Ces problèmes de mobilité s'ajoutent à une politique d'étalement urbain irréfléchie de la commune, politique qui a pour conséquence que, dans le sens Juprelle-Liège, une fois le premier village de Paifve passé, les bus affichent très souvent "complet" et n'assurent plus le ramassage aux arrêts ultérieurs.

    Comme on le constate, la situation est délicate à Juprelle.

    Monsieur le Ministre a-t-il été informé de cette situation ?

    A-t-il pris contact avec son homologue flamand afin de voir comment rétablir la ligne 74 de la société De Lijn ou comment renforcer leur ligne 79 ?

    Un renforcement, fût-ce provisoire, de la ligne 174 des TEC est-il envisagé afin d'offrir aux Juprelloises et Juprellois un service de transport en commun digne de ce nom ?

    Quelles actions compte-t-il mener dans ce dossier ?
  • Réponse du 30/10/2023
    • de HENRY Philippe
    J’ai effectivement été informé de la situation par mon administration, par des citoyens et par la commune elle-même. À la lecture de sa question, je constate que l’honorable membre est également bien informé de la problématique de la ligne De Lijn 79 Tongres – Liège (ex. ligne 74).

    Il est incontestable que nous sommes ici devant une situation tout à fait inédite, et ce, à plusieurs titres.

    Il y a tout d’abord le fond du problème à savoir la société De Lijn qui décide de manière unilatérale, sans concertation, sans autorisation et hors accord de coopération de modifier l’offre d’une ligne qu’elle exploite sur le territoire wallon. Pour rappel, toute création ou adaptation d’une ligne de bus doit être soumise pour validation à l’AOT (Autorité organisatrice des transports collectifs et partagés). De plus, les lignes de bus traversant les limites régionales sont encadrées par un accord de coopération entre Régions où sont définis, notamment, des seuils au-delà desquels l’offre ne peut être modifiée ainsi que la procédure à suivre en cas d’évolution de l’offre. Force est de constater que De Lijn ne l’a pas respecté.

    Néanmoins, l’intention de la Flandre de maintenir un bon niveau de service sur l’offre confirmée comme structurante reliant Tongres à Liège avait été partagée en Organe de consultation du bassin de mobilité de Liège il y a 2 ans, mais on ne pouvait pas connaitre à l’époque l’itinéraire précis qui serait emprunté ni les arrêts desservis. Car concrètement, la nouvelle ligne De Lijn 79 ne propose pas depuis le mois de juillet d’arrêts accessibles à hauteur de Juprelle.

    Ensuite, il y a le problème des deux voiries principales de Villers-Saint-Siméon qui sont actuellement coupées à la circulation, l’une en raison de travaux et l’autre à la suite d’un effondrement de terrain. Cette situation devrait perdurer au moins jusqu’à la fin de l’année.

    Elle empêche les bus de la ligne 79, exploitée par De Lijn, de reprendre leur itinéraire historique, mais aussi le passage de la ligne TEC 174 qui se retrouve ainsi déviée via la route régionale N20.

    Enfin, il y a la posture adoptée par la société De Lijn et notamment son mutisme qui laisse circonspects les différents acteurs impliqués dans ce dossier. En effet, tout comme la Commune de Juprelle, notre Administration régionale n’est pas restée inactive. Les règles à respecter ont été rappelées par l’AOT lors d’une réunion de concertation organisée début juillet, durant laquelle les représentants de De Lijn s’étaient engagés à rétablir la situation initiale au plus vite. Des mails, des rappels, un courrier officiel ont été adressés aux responsables locaux et à la Directrice générale de De Lijn, mais également au « Departement Mobiliteit en Openbare Werken (MOW) », l’équivalant de l’AOT en Flandre. Le député Bert Lambrechts, Président du « VERVOERREGIO LIMBURG» a également été sollicité au niveau politique, qui renvoie vers De Lijn. Enfin, le point a été également soulevé fin septembre lors d’une réunion de coordination entre les Administrations bruxelloises, wallonnes et flamandes.

    De ces différents échanges il ressort que l’administration MOW flamande est actuellement fortement déforcée en termes de ressources humaines au niveau des transports publics, ce qui impacte négativement la coordination entre régions et qu’au final, la suppression de la desserte de Juprelle serait une modification opérationnelle relevant exclusivement de De Lijn.

    Or, comme évoqué ci-dessus, les réponses reçues jusqu’à présent de la part de De Lijn restent extrêmement laconiques, voire évasives, mais pointent néanmoins l’échéance de janvier 2024 et, la fin des problèmes de circulation pour trouver, une solution.

    Pour ces diverses raisons, mon cabinet a interpellé à plusieurs reprises depuis mi-septembre le cabinet de mon homologue, la Ministre de la Mobilité flamande, Madame Lydia Peeters. Nous avons soutenu qu’à défaut d’une réhabilitation pure et simple de l’ancienne ligne 74 à court terme, nous souhaitons que 2 arrêts additionnels soient prévus sur la N20 sur le parcours de la nouvelle ligne 79:
    • Wihogne, route de Paifve (juste après le rond-point en direction de Liège) ;
    • Juprelle, roue de xhendremael (de part et d'autre du feu).

    Cette demande permettrait de répondre à la demande des citoyens et est assez indolore pour De Lijn puisque ces arrêts se situent déjà sur le parcours de sa ligne. L’impact tant budgétaire que sur les horaires est donc quasi nul.

    La balle est à présent dans le camp de Madame la Ministre Peeters avec qui j’entretiens par ailleurs d’excellentes relations depuis le début de cette législature.

    Concernant la ligne TEC 174 qui joue en partie le rôle de renfort de la ligne De Lijn 79 en période scolaire, aucun accroissement de l’offre n’est prévu à ce stade. Selon les retours sur terrain, aucune plainte pour surcharge n’a encore été enregistrée. Cette situation peut aisément s’expliquer par le fait que cette ligne est elle-même aussi déviée en raison des coupures de voiries et ne peut, de ce fait, pallier la ligne 79 pour la desserte du Villers-Saint-Siméon et de la Chaussée de Brunehaut.

    Par ailleurs, comme dit précédemment, la demande locale à court terme est surtout de pouvoir ajouter 2 arrêts à la nouvelle ligne de De Lijn. C’est la position que nous défendons à l’heure actuelle. Mon cabinet et moi-même suivrons bien entendu de très près l’évolution de cette problématique afin de répondre adéquatement et légitimement à la demande de desserte de transport en commun.