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Le bilan climatique de l’été 2023

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 34 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 15/09/2023
    • de WITSEL Thierry
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les inondations en Norvège, la canicule enneigée de Val Thorens et les incendies rasant certaines zones méditerranéennes cet été nous laissent sans voix et fort démunis.

    Entre fortes chaleurs et pluies torrentielles, notre pays n'a pas non plus été épargné.

    Considéré comme le 7e été le plus chaud depuis 1833, 2023 a vu juillet et août osciller entre champs de boue et herbes sèches. Afin de rassurer les habitants en cas d'inondations, les communes ont notamment mis en place le système de sacs de sable. Des actions concernant la limitation de la consommation d'eau ont également eu lieu.

    En regard de ces constats climatiques inquiétants, voici mes questions.

    Au niveau de la Wallonie et en regard des épisodes disruptifs au niveau météorologique de ces 3 derniers mois, quel bilan tire la cellule d'expertise sécheresse du Centre régional de crise de Wallonie ?

    Les précautions, employées par le Gouvernement wallon, en prévention de tout épisode de pénurie d'eau potable et d'éventuels surplus aquatiques furent-elles une réussite ?

    Madame la Ministre s'est-elle concertée avec son homologue bruxelloise pour un mode opératoire commun concernant la redistribution d'eau potable selon les besoins et les zones touchées et prévenir des conflits d'usage d'eau ?

    Comment y intègre-t-elle tout bénéficiaire potentiel (de l'agriculteur, aux cultures en passant par le citoyen, les agritourismes, le secteur hôtelier …) ?

    Au vu de ces bouleversements climatiques de plus en plus fréquents, quelle stratégie prioritaire compte-t-elle mettre en place et comment la pérenniser d'ici le prochain printemps ?

    Comment compte-t-elle anticiper les conséquences à venir ?
  • Réponse du 18/10/2023
    • de TELLIER Céline
    L’été météorologique qui se termine n’a pas posé de problème généralisé en termes de sécheresse et de distribution publique de l’eau. Faisant suite à un printemps relativement pluvieux (précipitations supérieures à la normale à Uccle), la Wallonie a pu aborder la période estivale avec des niveaux rassurants tant pour les nappes phréatiques que les débits des cours d’eau.

    S’il s’en est suivi une longue période sans précipitation qui a dégradé la situation, de nouvelles pluies, fréquemment sous forme orageuse, ont été observées à partir de la dernière décade de juin. Ces averses orageuses ont pu causer çà et là des montées d’eau sans conséquence dans quelques cours d’eau ainsi que du ruissellement et des coulées boueuses, qui ne sont pas inhabituels pour la saison, mais qui nécessitent toujours quelques interventions des zones de secours.

    Globalement, selon l’IRM, l’été 2023 a été 1°C plus chaud que la normale (période de référence : 1990-2020), mais aussi 20 % plus humide. En conséquence, la distribution publique de l’eau n’a jamais été mise à mal. Quelques communes ont pris, souvent à titre préventif, des arrêtés de restriction d’usage de l’eau, qui ont été abrogés depuis. La navigation sur les voies navigables et la circulation sur les cours d’eau n’ont pas été perturbées. Le risque d’incendie de forêt, très élevé au printemps, est resté modéré tout l’été.

    Si ces effets du dérèglement climatique ne peuvent être évités, nous devons nous y adapter. Les nombreuses mesures structurelles de la stratégie intégrale sécheresse (SIS), adoptée par le Gouvernement wallon à mon initiative le 14 juillet 2021, se mettent progressivement en place. Il s’agit d’un travail de longue haleine qui vise à adapter notre territoire. En résumé, elles visent à ralentir le cycle de l’eau en l’infiltrant et en créant des réserves pour la conserver, à renforcer par des conduites de liaison l’alimentation en eau dans les zones où l’on voit poindre des pénuries, et à mettre en œuvre des ressources nouvelles (REUSE, eaux d’exhaure, eaux de ruissellement, et cetera). Plusieurs de ces actions font en ce moment l’objet de projets pilotes dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie.

    Il faudra aussi à l’avenir mieux gérer la demande en eau. C’est dans cette perspective que le Gouvernement vient d’approuver en juillet une proposition de décret sur la priorisation des usages de l’eau en cas de pénurie d’eau.

    Des échanges d’information concernant la SIS ont lieu régulièrement avec le cabinet de mon homologue bruxellois, mais c’est principalement entre les opérateurs que se tient la concertation. VIVAQUA, qui dispose de ressources importantes en Wallonie, participe aux réunions de la Cellule sécheresse du Centre régional de crise et collabore au schéma régional des ressources en eau piloté par la SWDE pour renforcer la résilience hydrique de notre territoire.

    En ce qui concerne la lutte contre les inondations, le Gouvernement wallon a approuvé le 23 janvier de cette année les deuxièmes plans wallons de gestion des risques d’inondation (PGRI). Je renverrai donc l’honorable membre vers ceux-ci pour le détail des mesures et projets qu’ils contiennent.