/

Les abandons d’animaux de compagnie

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 36 (2023-2024) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 15/09/2023
    • de WITSEL Thierry
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Début août, les refuges animaliers wallons affichaient complet alors que les situations ordinaires d'abandon ne cessaient d'augmenter.

    Les adoptions, quant à elles, furent - bien plus - rares.

    Aussi, l'introduction du permis de détention animale ne semble pas avoir impacté positivement cette hausse désastreuse des abandons et semble avoir des conséquences sur le taux d'adoption.

    Madame la Ministre a-t-elle eu un retour des SPA de Wallonie ?

    Où en sont leurs listes d'attente respective pour abandon immédiat ?

    Peut-elle nous dresser un bilan de la situation et des catégories d'animaux les plus touchées ?

    Selon elle, quelles en sont les causes ?

    Après un an de mise en pratique, est-il question de revoir/d'ajuster les conditions du permis de détention ?

    Quelles pistes de réflexion et de solution envisage-t-elle afin de conscientiser les propriétaires ?

    Quelles sont les alternatives proposées pour les personnes qui ne voient pas d'autre solution que d'abandonner leur animal ?

    Est-il prévu un système d'information et/ou de base de données de propriétaires faisant preuve de comportements abandonniques en Wallonie ?

    D'ici la fin de la législature, quelle stratégie la Wallonie envisage afin d'endiguer ces abandons ?
  • Réponse du 17/10/2023
    • de TELLIER Céline
    Les refuges sont des acteurs indispensables du bien-être animal. Ils font régulièrement part à mon Cabinet des difficultés rencontrées. La crise sanitaire, suivie d’une conjoncture économique compliquée, a impacté ce secteur. De ce fait, j’ai mis en place différentes actions pour soutenir au mieux ces établissements dans la poursuite de leurs activités, en faveur du bien-être des animaux.

    Si, entre 2019 et 2020, on a pu constater une baisse d’abandons des chiens et des chats, les statistiques, transmises par les refuges pour l’année 2022, révèlent une augmentation d’abandons de ces animaux. En 2020, 3 850 chiens ont été abandonnés en refuge et 5 464 ont été adoptés. Au cours de cette même année, 2 669 abandons et 9 959 adoptions de chats ont été comptabilisés. En 2022, 4 164 chiens ont été abandonnés et 5 254 ont été adoptés, 3 615 abandons et 11 111 adoptions de chats ont été comptabilisés. Je rappelle ici que la cession volontaire d’un animal à un refuge ne constitue pas une infraction et nous n’avons donc pas les moyens de créer une base de données reprenant les coordonnées de ces personnes.

    Le déconfinement, la crise énergétique et la diminution du pouvoir d’achat font partie des causes liées à l’augmentation du nombre d’abandons. Dans certaines circonstances, le responsable n’a pas d’autre choix que de céder son animal à un refuge, d’autres personnes se défont trop facilement de leur compagnon. Je suis donc convaincue que nous devons avant tout agir en amont, pour éviter que les refuges soient saturés. Nous devons lutter contre les abandons, et donc contre les acquisitions impulsives d’animaux. C’est la raison pour laquelle j’ai travaillé sur plusieurs campagnes de sensibilisation, et renforcé les conditions d’élevage et de vente des animaux de compagnie, notamment à travers la mise en application du permis de détention, salué par les refuges. Ce dispositif a déjà fait l’objet d’adaptations suite aux retours des différents secteurs, et je n’ai pas l’intention de revoir en profondeur le principe de cette obligation. L’un des objectifs de cette procédure contraignante est justement de conscientiser les personnes qui souhaitent acquérir un animal, et de s’assurer qu’elles sont bien dans une démarche réflexive et non impulsive.

    Par ailleurs, en ce qui concerne les aides plus directes aux refuges, j’ai lancé un appel à projets cet été. Celui-ci permettra de soutenir financièrement les travaux d’infrastructures réalisés par les refuges, notamment en d’augmenter leur capacité d’accueil. L’enveloppe globale est de 1,3 million d’euros, et le soutien peut aller jusqu’à 50 000 euros par refuge.

    Cet appel à projets fait suite à un autre appel, lancé en 2021. L’objectif était de soutenir les refuges et les associations. L’enveloppe totale était de 350 000 euros, et plus d’une trentaine de refuges ont été soutenus.

    Enfin, dans le cadre des crises sanitaire et énergétique, ce sont près de 6 500 euros par refuge qui ont été octroyés, pour les soutenir dans leurs activités (alimentation des animaux, soins vétérinaires, et cetera).

    Une enveloppe de 740 000 euros a aussi été dédiée, en 2021, à une trentaine de projets, permettant de faciliter l’accessibilité aux soins vétérinaires pour les animaux des personnes précarisées. Il s’agit, là aussi, d’un moyen d’éviter l’abandon ou la négligence d’animaux, pour des raisons financières.

    L’honorable membre constatera que je soutiens les actions des différents refuges, tant pour éviter les abandons que pour les soutenir dans la poursuite de leurs activités, malgré les crises successives qui les touchent.