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La protection des bourdons

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 45 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 21/09/2023
    • de GALANT Jacqueline
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les bourdons (mâles et femelles) appartiennent aux espèces précieuses des pollinisateurs, cruciaux pour nos écosystèmes. En Europe, environ la moitié des espèces de bourdons affichent actuellement des populations en décroissance.

    Une étude récente de l'ULB, la VUB, l'UCLouvain, la KU Leuven et l'UMons démontre un déclin des populations de bourdons depuis 1900 dans la majeure partie de l'Europe. Elle estime par ailleurs que les aires de distribution de ces espèces vont subir d'importantes contractions dans les décennies à venir, et ce, dans tous les scénarios de changement climatique et d'utilisation du sol envisagés. Les chercheurs pointent le chiffre de 30 % de réduction de territoire en 50 ans.

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance de cette étude et qu'en pense-t-elle ?

    Travaille-t-elle à des mesures spécifiques en Wallonie pour préserver les populations de bourdons ?

    La Belgique sera prochainement à la tête de la présidence tournante de l'Union européenne. A-t-elle proposé des mesures de protection des pollinisateurs en accord avec ses collègues en charge de l'Environnement ?
  • Réponse du 03/01/2024
    • de TELLIER Céline
    J’ai été informée de l’étude menée par de l'ULB, la VUB, l'UCLouvain, la KU Leuven et l'UMons, récemment publiée dans la célèbre revue Nature. J’ai été interpellée par les résultats de cette étude qui indiquent que les aires de distribution de la plupart des espèces de bourdons risquent dans le futur de se rétracter et de se déplacer. Les principales causes de ce déclin pointées par cette étude sont le changement climatique et les changements dans l’occupation du sol, les deux facteurs étant liés.

    Cette étude d’envergure met une nouvelle fois en lumière l’impact que des activités humaines sur la biodiversité, et en particulier sur les pollinisateurs. Elle souligne la responsabilité du dérèglement climatique comme source de déclin s’ajoutant à d’autres menaces.

    Pour ce qui concerne les mesures visant à préserver les espèces de bourdons et les pollinisateurs au sens large, les mesures agri-environnementales et climatiques (MAEC) contribuent depuis plusieurs décennies à fournir au sein des milieux agricoles des habitats favorables aux pollinisateurs. Les programmes de réduction de l’utilisation de pesticides sont également utiles pour s’adresser aux sources de déclin des pollinisateurs.

    Depuis le début de la législature, j’ai proposé au Gouvernement wallon la reconnaissance de près de 5 000 hectares de réserves naturelles, lesquelles offrent régulièrement des milieux favorables aux espèces d’hyménoptères les plus menacées.

    J’ai également soutenu une recherche, s’appuyant sur les sciences participatives, qui vise à établir une méthode de suivi de la quantité de ressources florales. La mise en relation avec les populations de pollinisateurs, les écosystèmes et les méthodes de gestion des habitats est également prévue, en vue de formuler des conseils de gestion.

    Enfin, afin de lutter efficacement contre le déclin des pollinisateurs, j’ai chargé mon administration de la rédaction d’un plan d’action en faveur des pollinisateurs. Une première version de ce plan a été élaborée avec l’appui d’une vingtaine d’experts et d’expertes universitaires, ainsi que du secteur associatif et apicole. Ce plan d’action vise à décliner pour la Wallonie les objectifs de la Stratégie nationale en faveur des pollinisateurs.