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Les actes posés par l'aéroport de Charleroi en vue d'atteindre la neutralité carbone en 2050

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 25 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 25/09/2023
    • de WITSEL Thierry
    • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Les objectifs de l'aéroport de Charleroi sont clairs : réduire de 35% ses émissions de CO2 entre 2019 et 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050.

    Pour ce faire, le Conseil d'administration de l'aéroport a décidé d'étendre les installations d'énergie solaire.

    1 560 panneaux ont été installé en 2020 qui réduisent de 263 tonnes/an les émissions de CO2.

    Pour 2030, l'aéroport vise une baisse de 35% de consommation d'énergie et jusqu'à 85 % en 2050.

    Monsieur le Ministre a également évoqué des nouvelles technologies de stockage d'énergie via des batteries ou de l'hydrogène.

    D'autres projets sont-ils d'actualité concernant le développement vert de l'aéroport ?

    La Région participe-t-elle au financement de l'extension des panneaux photovoltaïques ?

    Les mêmes projets sont-ils en réflexion à Liege Airport ?
  • Réponse du 24/10/2023
    • de DOLIMONT Adrien
    BSCA a mis en place son programme afin d’être net zero carbon en 2030.

    Elle a institué un Collaborative Environmental Management (CEM) qui œuvre à la mise en place d’une utilisation obligatoire par les compagnies aériennes de SAF avec une évolution graduelle à la hausse du SAF à emporter année après année.

    De manière plus complète, BSCA est une des premières entreprises wallonnes à s’être engagée dans la voie de la certification par les Nations‐Unies avec le concours de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Hainaut.

    Il s’agit d’une démarche volontaire de la part de cet aéroport qui aspire au respect des 17 objectifs développement durable (ODD) définis à ce jour.

    À son niveau, la méthodologie suivante a été mise en place afin d’assurer le respect des objectifs précités au sein des partenariats et accords commerciaux qui lient l’aéroport :
    1. Une modification de l’ensemble des contrats afin d’y inclure la notion de responsabilité environnementale comme déterminant essentiel dans la sélection des partenaires.
    Les cahiers des charges des marchés publics et des marchés de concession ont également été revus.
    Ce volet de responsabilité environnementale implique notamment l’adhésion du partenaire aux « demandes de BSCA en vue d’atteindre ses objectifs de neutralité carbone et de certification » conformément à la politique environnementale de l’aéroport ;
    2. La création d’un groupe de travail avec l’ensemble des partenaires de BSCA, dont les compagnies aériennes, en vue d’établir les lignes directrices, actions et réalisations claires et temporalisées afin de réduire, de manière commune et concrète, l’empreinte environnementale globale de l’aéroport.

    Ce groupe de travail, parallèlement au CEM, concerne non seulement les compagnies aériennes, mais également la totalité des acteurs concernés par le Scope 3 du GHG Protocol, à savoir tout ce qui a trait à l’accès à l’aéroport par le passager, le secteur HORECA, et cetera. Il vise à déterminer des actions concrètes qui peuvent être mises en place par chacun des acteurs concernés en vue de diminuer les émissions de CO2.

    Enfin, ces initiatives collectives sont également alimentées par des initiatives individuelles telles que la gestion raisonnée des déchets, ou encore le renouvellement de la flotte d’aéronefs pour la grande majorité des compagnies aériennes fréquentant BSCA (Ryanair, Pegasus, Wizzair, TuiFly, Air Corsica, Air Belgium, et cetera) vers des avions avec une consommation de fuel, et des émissions de gaz à effet de serre, de particules fines et de composés azotés diminués en moyenne de 30 % par rapport à la flotte actuelle.

    Par conséquent, BSCA s’est bien engagée dans la voie de la certification en matière de développement durable.

    Le travail accompli ne vise pas uniquement cette certification, mais également l’obtention des certifications Airport Carbon Accreditation (ACA) et ISO 14001.

    Il ne s’agit pas uniquement d’être certifié, mais bien de veiller à améliorer positivement et efficacement l’impact de l’aéroport sur son environnement au sens le plus large.

    La volonté affichée de l’aéroport n’est pas uniquement de demeurer un pôle économique majeur pour la Wallonie, mais de devenir également une référence en matière de développement durable dans son activité en s’en donnant les moyens.

    L’aéroport commence à évoquer la notion d’eneport (hub énergétique) qui précise davantage la volonté de l’aéroport de pouvoir fournir de l’énergie à la communauté en plus de celle nécessaire pour maintenir l’activité aéroportuaire sur site. Ce sujet est en cours de discussion au sein du Conseil d’administration.

    À cette fin, l’intégralité des surfaces envisageables et faciles d’aménagement (hors parking) pour l’installation de panneaux solaires a été identifiée. L’utilisation de ces surfaces permettrait une production d’énergie 5 fois supérieure à la consommation relevée en 2019.

    Les projets de communautés d’énergie, production d’hydrogène ou encore hub énergétique prennent dès lors tout leur sens.

    L’intérêt de l’aéroport pour l’hydrogène repose sur deux composantes :
    - une composante externe : le Stakeholder Engagement Plan. L’aéroport est au courant de la volonté de certains partenaires de pouvoir disposer de véhicules « verts » en fonction du développement de l’hydrogène. Ces derniers sont actuellement trop lourds et non disponibles sur le marché en version électrique ;
    - une composante interne : l’aéroport s’est engagé à être neutre en carbone en 2030 et cherche des moyens pour réduire ses émissions directes. Parmi celles-ci, il y a notamment celles liées à l’utilisation des véhicules de piste.

    La communauté d’énergie présente un double intérêt : le but étant de mettre à disposition/vendre à des communautés locales (riverains, biopark, sites industriels à proximité, etc.), sur base d’un partenariat éventuel avec ORES et Igretec, l’électricité excédentaire produite par les futurs panneaux solaires. Par ailleurs, ces derniers ne pouvant fonctionner que de jour pour assurer l’autonomie énergétique de l’aéroport, il s’agira alors soit (i) de trouver des partenariats qui permettront de profiter d’autres technologies, comme l’éolien qui fonctionne de nuit, où un échange d’énergie pourra s’effectuer entre BSCA et le partenaire, soit (ii) de développer la technologie de stockage énergétique (batteries, hydrogène, et cetera). Concernant la seconde piste envisagée, des discussions ont lieu avec des spécialistes pour pouvoir situer l’aéroport sur une échelle de temps et de finances.

    Chaque point de stationnement avion est équipé d’une alimentation électrique qui est systématiquement branchée à l’avion en stationnement afin d’éviter à ce dernier d’utiliser la génératrice qui consomme du carburant fossile. Notons à cet effet que très peu d’aéroports en sont équipés sur l’ensemble de leurs points de stationnement. L’aéroport dispose également de GPU (Ground Power Unit) mobiles en cas de stationnement en position éloignée qui seront entièrement électriques d’ici 2025 au plus tard.

    Pour les véhicules de piste (airside), BSCA dispose actuellement entre 30 et 40 points de recharge situés à proximité du terminal. Avec l’électrification des véhicules, des extensions des zones de chargement sont à l’étude.

    Pour les voitures (landside), un plan de déploiement de 100 emplacements de recharge est, pour l’instant, en cours de réalisation. Ceux-ci seront mis à destination des partenaires et concessionnaires ainsi que des membres du personnel de BSCA. L’ensemble de ces points de charge doivent être mis en service d’ici 2026 au plus tard.

    L’aéroport travaille également au développement d’autres points de recharge pour les autres intervenants à BSCA (passagers, loueurs de voitures, et cetera) dont le cahier des charges devrait voir le jour au plus tard l’année prochaine.

    Depuis 2010, Liege Airport a rejoint le programme Airport Carbon Accreditation (ACA), démarche reconnue de contrôle des émissions des gaz à effet de serre initiée par l’ACI Europe et soutenue par la Commission européenne.

    L'objectif est de limiter et à terme de neutraliser les émissions de gaz à effet de serre sous le contrôle de Liege Airport ou sur lesquelles la société a une influence.

    Liege Airport est actuellement accrédité au « Level 3 – optimisation », ce qui indique qu’au-delà d’une diminution constante de ses émissions annuelles de CO2, Liege Airport implique ses partenaires (passagers, fournisseurs, compagnies aériennes …) dans une démarche commune de réduction des émissions de gaz à effet de serre, notamment via la mise en place d’un « Collaborative Environmental Management » (CEM).

    Dans le cadre de son plan « Zéro carbone en 2030 », Liege Airport s’est engagé à réduire ses émissions de CO2 d’ici 2030 et à compenser les émissions qui ne peuvent l’être. Cela lui permettra de postuler, au plus tard à cette date, au « level 3+ - neutrality » de l’ACA.

    Liege Airport fait siens les engagements de la « Sustainability Strategy for Airports » approuvée par le Board de l’ACI Europe et s’engage à :
    - réduire ses propres émissions de CO2 à 0 d’ici 2050, sans recourir aux systèmes de compensations existants ;
    - promouvoir et soutenir l’évolution globale du secteur aérien vers la neutralité en CO2.

    Depuis 2013, l’aéroport est certifié par le programme Lean and Green, porté par Logistic in Wallonia. Pour l'ensemble des activités liées à la logistique, Liege Airport a continuellement réduit ses émissions de CO2 (-64 % sur la période 2010-2015 ; -28 % sur la période 2015-2020) et continue à mettre en place des mesures visant à diminuer ses consommations notamment en matière d’efficience énergétique et d’autoproduction d’électricité.

    Un Collaborative Environmental Management (CEM) a également été mis en place à l'aéroport de Liège en 2021. Les principales améliorations apportées par le CEM à ce jour concernent l'amélioration des trajectoires à l'atterrissage des aéronefs afin de minimiser les consommations de carburant et l'impact sonore au sol.

    En tant qu’aéroport dans lequel le Groupe ADP détient des participations, Liege Airport a par ailleurs signé en janvier 2021 la charte Airports for Trust.

    Dans le cadre de son développement à l’horizon 2040, Liege Airport s’est engagé à développer, en partenariat avec des pouvoirs publics, une transition vers une mobilité durable en promouvant l’usage des transports en commun et des modes de déplacement actifs.

    Enfin, l’aéroport peut citer également diverses initiatives en cours telles que : la poursuite du déploiement photovoltaïque sur les toits de bâtiments, le remplacement des véhicules thermiques par des solutions « vertes », le remplacement du balisage par une solution 100 % LED, la labellisation BREEAM des nouveaux bâtiments …

    Afin d’améliorer la visibilité de ses engagements et des actions mises en œuvre, Liege Airport réalisera chaque année un bilan à destination du grand public sur les avancées concrètes de sa trajectoire durable.

    Au-delà de ces engagements et de ces améliorations concrètes, Liege Airport souhaite mieux structurer sa démarche en termes de développement durable et établir pour ce faire une feuille de route détaillée définissant pour chaque thème de la stratégie de développement durable un objectif, une trajectoire et une série d’indicateurs permettant de monitorer l’état d’avancement des améliorations.

    La feuille de route environnementale sera orientée sur 6 axes :
    o les émissions de CO2 et le réchauffement climatique ;
    o le bruit ;
    o la mobilité ;
    o la biodiversité ;
    o la qualité de l’air ;
    o le sol, les eaux de surface et les eaux souterraines.

    Comme Charleroi, Liege Airport est fortement impliqué dans la décarbonation de ses infrastructures et dans une démarche continue, l’aéroport étudie la possibilité de s’associer à des partenaires pour optimiser l’utilisation locale d’énergie verte (ex. : communauté d’énergie). En parallèle, l’aéroport étudie les besoins en renforcement des réseaux électriques pour transporter les puissances électriques produites/consommées.

    Au niveau des opérations, le réseau (gaine + chambre) permettant l’équipement en pits 400 Hz des postes de stationnement des parkings avions de la zone nord-est construit et une réflexion est en cours pour équiper tous les postes de stationnement prochainement.

    Concernant, l’équipement de la zone sud, des travaux devront être effectués pour répondre aux normes européennes.

    Ces équipements permettront aux opérateurs d’assistance en escale de ne pas utiliser d’unités de puissance fonctionnant au diesel pour alimenter les avions en électricité lorsqu’ils sont au sol.

    Tous les bâtiments propriétés de l’aéroport et capables de supporter une installation photovoltaïque sont pourvus de panneaux. Cela représente à ce jour une puissance de l’ordre de 2,5 MWc installé qui est autoconsommée par l’aéroport. Les propriétaires tiers (sur le site de l’aéroport et en ZAE) sont fortement incités par l’aéroport, mais aussi par les fonctionnaires technique et délégué, à équiper leurs infrastructures d’équipements techniques permettant à la fois de diminuer la consommation d’énergie et de substituer au maximum les énergies fossiles par des énergies vertes. Le photovoltaïque est une technique, mais il en existe d’autres, comme par exemple, la géothermie et la cogénération par biomasse.

    Il est à noter qu’au niveau de la fourniture d’électricité, les contrats de Liege Airport sont déjà des contrats 100 % verts.

    En ce qui concerne la construction d’une station de production et de distribution d'hydrogène, le projet porté par John Cockerill s’oriente vers une production d’hydrogène ailleurs que sur le site de l’aéroport afin de pouvoir utiliser l’éolien. Le projet de mise à disposition (distribution) d’hydrogène sur le site reste cependant d’actualité, via le transport par tube-trailer, la connexion à une canalisation proche (backbone H2) et/ou une station dédicacée.

    Au niveau des véhicules au sol, tous les véhicules de Liege Airport sont progressivement remplacés par des véhicules électriques ou hybrides sur base d’une étude menée sur le verdissement de la flotte.

    L’aéroport encourage également vivement les opérateurs du site à aller dans cette voie. Le site est d’ores et déjà équipé de 98 bornes de rechargement électriques et près de 160 bornes supplémentaires seront installées au cours des prochains mois. Il est également prévu de procéder à l’installation de « superchargeurs ».

    Nos deux aéroports sont par ailleurs actifs pour favoriser l’utilisation des SAF sur les deux sites.

    Je rappellerai par ailleurs la DPR qui déclare que le Gouvernement soutiendra les deux sociétés de gestion dans leur souhait de faire des deux aéroports wallons des aéroports zéro carbone au niveau de l’infrastructure, à l’horizon 2030.

    Dans ce cadre, en vue de l’atteinte des objectifs de neutralité carbone dans les secteurs aéroportuaires et aériens en Wallonie, la SOWAER a été chargée, via son contrat de gestion, de dresser une feuille de route ambitieuse visant la réduction des émissions GES du secteur, tenant compte des leviers dont elle dispose. Le Comité stratégique de la SOWAER est chargé de piloter ce chantier.

    Ainsi, les objectifs sont fixés, à des termes connus, les feuilles de route sont déterminées par les sociétés de gestion en fonction de leurs spécificités et cela avec le soutien de la Région et même son encadrement au travers de la mission qui a été confiée par le Gouvernement à la SOWAER et son comité stratégique.

    Nous pouvons nous réjouir du volontarisme de nos aéroports à s’inscrire dans la décarbonation du secteur aéroportuaire.