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L'explosion de la violence contre le personnel des TEC

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 74 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 26/09/2023
    • de SCHONBRODT László
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Dans un article de La Dernière Heure en date du 19 septembre, nous apprenons qu'en 2022, “272 membres du personnel des TEC ont subi une agression alors qu'ils étaient en fonction. Ces accidents représentent 13 691 jours d'incapacité, soit 62 ETP”.

    Le porte-parole des TEC explique “qu'une majorité des agressions surviennent suite à un défaut de titre de transport.”

    Cela veut dire que la gratuité des TEC diminuera la violence contre le personnel et la pénurie de chauffeurs puisqu'il y aura moins de jours d'incapacité. Sans parler qu'elle attirera de nouveaux usagers vers les TEC.

    Le 13 septembre 2023 à la RTBF, le Ministre-Président Elio Di Rupo s'est exprimé en faveur de la gratuité totale des TEC.

    Pourquoi parmi les mesures pour diminuer la violence contre le personnel des TEC, Monsieur le Ministre ne prévoit-il pas la gratuité totale des TEC?
  • Réponse du 30/10/2023
    • de HENRY Philippe
    Tout d’abord, je voudrais affirmer que toute forme de violence, quelle qu’elle soit, d’autant plus envers les agents d’un service au public, est inacceptable et je ne peux que déplorer les agressions trop nombreuses des chauffeurs du TEC.

    L’ambition du TEC est de diminuer drastiquement le nombre d’agressions. À travers un axe Sécurité de son nouveau plan d’entreprise, le TEC souhaite mettre en œuvre dans les 5 prochaines années :

    - l’évolution des systèmes billettiques permettant l’achat facile d’un titre de transport. Étant donné qu’une majorité des agressions surviennent suite à un défaut de titre de transport, le TEC souhaite prendre en compte de nouvelles orientations telles que le système EMV (paiement avec carte bancaire à bord du véhicule) ou une logique de postpaiement pour qu’un voyageur puisse facilement se mettre en règle de titre de transport ;
    - un renforcement du système de sécurité via des équipes présentes tard le soir/la nuit et une extension de la couverture des zones avec surveillance-vidéo par caméra permettant de mener des patrouilles virtuelles ;
    - une augmentation des contrôles des titres et des actions à grande échelle en collaboration avec les services de police, de contrôle et de sécurité ;
    - la mise en place de formations/campagnes de communication internes pour les collaborateurs au contact direct avec la clientèle. Ces formations sont centrées spécifiquement sur la gestion des altercations, identifient les causes des situations conflictuelles et aident à comprendre la notion d’agressivité et ainsi améliorer la communication ;
    - des campagnes de sensibilisation de la population.

    La DPR prévoyait la quasi-gratuité pour certains publics et pas la gratuité totale pour l’ensemble des usagers.

    Nous avons respecté nos engagements en la matière et nous y sommes tenus. La gratuité totale doit être mûrement réfléchie afin de s’assurer qu’une telle mesure soit réellement la plus efficace pour atteindre les objectifs de report modal déclinés dans la vision FAST 2030. Par ailleurs, la quasi-gratuité actuelle est à 12€/an afin de respecter la règlementation en matière de TVA. Un titre de transport reste nécessaire et est quoiqu’il en soit extrêmement utile pour le TEC en matière de calcul de fréquentations et d’optimisation de son réseau.

    À l’initiative de mon cabinet, un plan d’actions contre les agressions en transport en commun va être établi prochainement. Le groupe de travail associera les cabinets Verlinden et Van Quickenborne, ainsi que des représentants de l’OTW, du SPW, de la FBAA (Fédération belge des autobus et autocars), de la police et du collège des procureurs généraux.

    En conclusion, l’OTW met tout en œuvre, et nous lui en donnons les moyens, pour lutter contre la violence envers les chauffeurs de bus que je condamne de toutes mes forces.