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L'augmentation de la violence dans les transports en commun

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 76 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 26/09/2023
    • de DOUETTE Manu
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Selon les estimations de l'Opérateur de Transport de Wallonie (OTW), 272 membres du personnel des TEC ont subi une agression pendant qu'ils étaient en fonction en 2022. Ces agressions en série ont causé un peu moins de 13 700 jours d'incapacité, soit le volume de travail de 62 équivalents temps-plein (ETP). Ces chiffres explosent puisque nous n'étions qu'à 2 666 jours d'incapacité en 2019 et à 5 700 en 2021.

    Ces violences inacceptables n'impactent pas que le personnel des TEC puisque les usagers qui y subissent des difficultés de service notamment en raison d'arrêts de travail ou de suppression de voyages.

    Un plan d'action a été mis en place mais ne semble pas être adapté. En effet, ce plan prévoit, entre autres, une évolution des systèmes billettiques mais il en ressort que les agressions ont lieu en raison d'un défaut de titre de transport.

    Le contrat de service public de l'OTW doit être prochainement revu. Il semble indispensable qu'une politique forte de sécurité et contre les agressions doit être mise en place pour la sécurité du personnel et des usagers.

    Comment Monsieur le Ministre va-t-il prendre cette problématique à bras le corps lors du prochain contrat de service public qui est attendu sous peu ?

    Va-t-il adapter son plan d'action par rapport à cette hausse de la violence ?

    Quelles mesures va-t-il mettre en place ou renforcer ?

    Des collaborations renforcées avec la police sont-elles à l'ordre du jour ?
  • Réponse du 30/10/2023
    • de HENRY Philippe
    Tout d’abord, je voudrais affirmer que toute forme de violence, quelle qu’elle soit, d’autant plus envers les agents d’un service au public, est inacceptable et je ne peux que déplorer les agressions trop nombreuses des chauffeurs du TEC.

    Le nombre d’agressions est effectivement plus élevé que dans le passé avec par exemple 95 agressions en 2018 pour 142 en 2022. Le nombre de jours d’incapacité de travail est quant à lui en net recul et un des plus faibles de ces dernières années. Il est de 2 750 en 2022 alors qu’il était de plus de 5 700 en 2021.

    Si l’ensemble des accidents de travail, y inclus les agressions, sont pris en compte, nous atteignons un total de 272 accidents de travail en 2022 pour un total de 13 691 jours d’incapacité.

    L’ambition du TEC est de diminuer drastiquement ces chiffres. À travers un axe Sécurité de son nouveau plan d’entreprise, le TEC souhaite mettre en œuvre dans les 5 prochaines années :
    - l’évolution des systèmes billettiques permettant l’achat facile d’un titre de transport. Étant donné qu’une majorité des agressions surviennent suite à un défaut de titre de transport, le TEC souhaite prendre en compte de nouvelles orientations telles que le système EMV (paiement avec carte bancaire à bord du véhicule) ou une logique de postpaiement pour qu’un voyageur puisse facilement se mettre en règle de titre de transport.
    - un renforcement du système de sécurité via des équipes présentes tard le soir/la nuit et une extension de la couverture des zones avec surveillance-vidéo par caméra permettant de mener des patrouilles virtuelles ;
    - une augmentation des contrôles des titres et des actions à grande échelle en collaboration avec les services de police, de contrôle et de sécurité ;
    - la mise en place de formations/campagnes de communication internes pour les collaborateurs au contact direct avec la clientèle. Ces formations sont centrées spécifiquement sur la gestion des altercations, identifient les causes des situations conflictuelles et aident à comprendre la notion d’agressivité et ainsi améliorer la communication ;
    - des campagnes de sensibilisation de la population.

    Bien que toutes les dimensions ne soient pas du ressort du TEC, il est de son devoir, en tant que service public, de sensibiliser les citoyens et de les interpeller pour les inciter à manifester une solidarité et un respect envers les autres voyageurs et le personnel des transports en commun. Comme il l’avait fait en février 2022, le TEC souhaite s’associer avec les 3 autres opérateurs, car tous sont touchés par ces faits d’agressions.

    Le prochain contrat de service public de l’OTW va renforcer ces aspects-là et prévoir la mise en place d’un management de proximité. Celui-ci permettra de mieux suivre et accompagner, de manière personnalisée, les chauffeurs dans leur quotidien.

    À l’initiative de mon cabinet, un plan d’actions contre les agressions en transport en commun va être établi prochainement. Le groupe de travail associera les cabinets Verlinden et Van Quickenborne, ainsi que des représentants de l’OTW, du SPW, de la FBAA (Fédération belge des autobus et autocars), de la police et du collège des procureurs généraux.

    En conclusion, l’OTW met tout en œuvre, et nous lui en donnons les moyens, pour lutter contre la violence envers les chauffeurs de bus que je condamne de toutes mes forces.