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Les Journées du patrimoine 2023

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 14 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 26/09/2023
    • de AGACHE Laurent
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Chaque année, les Journées du patrimoine proposent, le 2e week-end de septembre, de découvrir gratuitement le patrimoine wallon. Elles mettent ainsi en valeur les liens privilégiés entre celui-ci et un public cible. Cette année, elles ont eu lieu ces 9 et 10 septembre, avec pour thème, “les générations futures”.

    Invitation avait d'ailleurs été lancée aux enseignants pour amener leurs élèves à la découverte du patrimoine de Wallonie. Outre l'exploration du patrimoine, qui constitue le noyau de la Semaine Jeunesse et Patrimoine, le jeune public était également invité à être au cœur de la vie de château en famille.

    Cette phrase de Richard Miller, Président des Journées européennes du patrimoine en Wallonie dans son édito du programme, est intéressante, car elle interroge la relation Patrimoine/jeunesse : “Le patrimoine n'est-il pas, par définition, une activité tournée vers le passé, un divertissement pour les adultes voire pour les plus âgés ?”

    L'édition 2023, tournée vers les jeunes, était ambitieuse. Quel en est le bilan ?

    Les chiffres, la fréquentation, indiquent-ils une participation accrue du public visé : nos jeunes ? Quels sont les retours des acteurs de terrain ?

    Quelles sont les actions que Madame la Ministre met en place pour poursuivre ou développer la sensibilisation des jeunes au patrimoine ?
  • Réponse du 16/10/2023
    • de DE BUE Valérie
    Cette année, les Journées du patrimoine se sont tournées plus particulièrement vers la jeunesse, s’inscrivant ainsi dans une volonté marquée de sensibilisation de la jeunesse. Comme je l’ai répété à maintes reprises ces derniers mois, je suis convaincue que l’on défend avec plus de ferveur ce que l’on a appris à apprécier, et ce, dès le plus jeune âge. C’est donc naturellement que j’ai choisi ce public cible pour l’édition 2023 et ai souhaité ouvrir les portes du patrimoine à tous : des jeunes enfants aux adolescents sans oublier, bien entendu, leur famille.

    Les organisateurs ont répondu massivement présents à notre appel et je les remercie pour leur engagement. C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai pris connaissance du riche programme, repris dans la brochure papier et le site internet interactif. Presque 400 biens étaient ouverts cette année et nombre d’entre eux ont mis sur pied des activités spécifiques pour le jeune public. J’ai soutenu cette dynamique via une nouvelle possibilité d’aide financière, d’un montant maximal de 500 euros, pour la création d’activités en rapport avec le public cible.

    À l’issue de ces Journées, je peux annoncer un bilan positif et un retour très favorable des acteurs de terrain, sans pouvoir à ce stade être très précise quant à la fréquentation, les organisateurs disposant de trois semaines pour fournir les données définitives. Les premiers chiffres montrent que les diverses tranches d’âges étaient bien représentées. Voici quelques exemples pour répondre à la demande de l’honorable membre :
    - les Orangeries de Bierbais à Mont-Saint-Guibert ont accueilli 500 visiteurs ;
    - le château de Bois-Seigneur-Isaac a reçu plus de 400 visiteurs ;
    - les sites miniers du Grand-Hornu et du Bois du Cazier comptabilisent ensemble 750 visiteurs ;
    - à Liège, le Théâtre 104, ouvert pour la première fois aux Journées du patrimoine, et le Vertbois ont été fréquentés par plus de 1 000 et 550 personnes ;
    - les activités du centre-ville de Marche-en-Famenne ont rencontré un beau succès avec 440 visiteurs, auxquels s’ajoutent les 375 visiteurs de la station de radioastronomie de Humain ;
    - le château de Freÿr à Waulsort a quant à lui accueilli plus de 730 personnes.

    Outre les visites proposées, divers outils de sensibilisation ont été créés par les organisateurs à cette occasion, comme des carnets de découverte ou des jeux. J’espère vivement qu’ils seront pérennisés lors des prochaines Journées du patrimoine et, pourquoi pas, utilisés tout au long de l’année.

    De son côté, l’AWaP a également créé à l’occasion des Journées un outil pour la jeunesse. Un guide de découverte à l’usage de 12-14 ans, avec un extra en fin d’ouvrage pour les 6-11 ans, est joint à la brochure programme. Il expose dans un langage adapté aux jeunes ce qu’est le patrimoine, afin que la sensibilisation ne s’arrête pas au seul week-end de septembre. Il reste disponible gratuitement en ligne sur le site de l’AWaP.

    Dans ce même esprit, j’ai souhaité lancer une nouvelle collection d’ouvrages ciblant directement la jeunesse, la collection “Qu’est-ce que ?” pour les 8-12 ans. Les deux premiers volumes sont sortis à l’occasion des Journées du Patrimoine (« Qu’est-ce que le Patrimoine ? » et « Qu’est-ce qu’un château ? »). Ils sont en vente en version papier pour 2,50 euros et téléchargeables gratuitement sur le site de l’AWaP, pour une plus large diffusion. D’autres numéros suivront dans les prochains mois.

    Cet effort de sensibilisation est bien entendu amené à se poursuivre au travers d’autres activités récurrentes. L’AWaP organise depuis plusieurs années, en avril, la Semaine Jeunesse et Patrimoine, qui permet aux élèves des deux dernières années de primaire et des premières années de secondaire de découvrir gratuitement, avec leurs enseignants, des lieux patrimoniaux.

    Le 1er mai, c’est au tour d’un public familial de visiter de manière ludique de nombreux châteaux wallons, lieux qui caractérisent souvent le patrimoine dans l’imaginaire collectif, lors de la Vie de château en famille.

    De nombreuses activités pédagogiques, reprises dans une brochure annuelle, sont également proposées par l’AWaP :
    - animations sur le terrain avec les opérations « Adoptons un monument » et « Un artisan vit dans mon village » ;
    - visites adaptées, animations et stages à l’Archéoforum de Liège ;
    - classes d’éveil, ainsi que stages comme « compagnons en herbe » et « à la découverte de la pierre et de ses métiers » dans les centres de formations de la Paix-Dieu à Amay et du Pôle de la Pierre à Soignies.

    À ces activités de sensibilisation viennent s’ajouter des formations orientées vers les métiers techniques, avec les classes d’orientation et les formations +16, qui permettent aux élèves de se confronter à la réalité d’un chantier avec un professionnel en restauration. Des formations à destination des bacheliers et des enseignants sont également organisées pour les aider à transmettre le patrimoine à leurs élèves.

    La palette d’outils pédagogiques de l’AWaP est riche et qualitative, mais trop méconnue. C’est pourquoi j’ai demandé à l’AWaP d’en améliorer la visibilité, en rassemblant les informations présentes sur différents sites internet et brochures. J’ai également, en collaboration avec les services de la Fédération Wallonie-Bruxelles, œuvré pour que le patrimoine culturel fasse partie du PECA, soit le parcours éducatif, culturel et artistique qui s’implante progressivement dans nos écoles. Cela participera à une meilleure diffusion des actions de l’AWaP et à des échanges d’expérience entre les secteurs de l’enseignement, de la culture et du patrimoine.

    Comme l’honorable membre le constatera, je suis convaincue qu’il faut continuer à mener une politique volontariste pour que les jeunes soient des acteurs du patrimoine et qu’ils en assurent le relais. J’ai la conviction qu’ils sont nos meilleurs ambassadeurs pour en assurer la transmission. Cette dynamique démontre à l’envi que le patrimoine n’est pas une notion passéiste réservée à nos aînés, mais qu’il constitue un socle sur lequel les générations futures pourront s’appuyer pour faire face aux enjeux de demain.