La poursuite des actions des travailleurs de Ryanair et les inquiétudes de leurs représentants

• Session : 2023-2024
• Année : 2023
• N° : 27 (2023-2024) 1

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• Question écrite du 26/09/2023

  • de MUGEMANGANGO Germain
  • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
  "Nous nous sentons très seuls, n'ayant même pas reçu un accusé de réception aux lettres ouvertes envoyées (le 11 août dernier, NDLR) au Premier Ministre Alexander De Croo (Open VLD) et au Ministre-Président wallon Elio Di Rupo (PS), pour dénoncer le non respect par Ryanair des législations belges en matière de droit social et du droit du travail."
  
  Voilà ce que déclarait le Secrétaire permanent du syndicat CNE qui représente une partie des pilotes de Ryanair. Un peu avant, celui-ci avait déjà réagi à la demande d'intervention du Ministre Dermagne pour qu'une conciliation ait lieu en disant que beaucoup de conciliations avaient déjà eues lieu mais que Ryanair ne respectait pas ses engagements. Les syndicats demandent surtout que le ministère de la justice fasse son travail.
  
  Pourquoi Monsieur le Ministre ne suit-il pas les demandes syndicales et n'interpelle-t-il pas le Ministre de la Justice dans ce dossier ?

• Réponse du 18/10/2023

  • de DOLIMONT Adrien
  À l’annonce de nouvelles grèves des pilotes de Ryanair à l’aéroport de Charleroi, j’ai sollicité un entretien avec les différents acteurs, afin de cerner le contexte de ce conflit social interne à la compagnie.
  
  Je dois bien avouer que je me suis étonné qu’aucun ministre avant moi n’ait pris cette initiative de rencontrer aussi bien les syndicats que les représentants de l’employeur. J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec une délégation de pilotes, accompagnés d’un délégué syndical, ainsi qu’avec des responsables de Ryanair. J’ai rencontré les deux parties prenantes.
  
  L’objectif de ces entretiens n’était pas de m’immiscer dans les actions en cours – ce qui ne relève pas de ma compétence –, mais bien d’en comprendre l’origine et de sensibiliser les acteurs quant à l’impact négatif sur les activités de l’aéroport, avec les risques que cela faisait peser sur les milliers d’emplois directs, indirects et induits, ainsi que sur l’image de l’aéroport de Charleroi et, plus globalement, de notre Région.
  
  Pour rappel, au cours des grèves de juillet – les 15, 16, 29 et 30 – d’août – les 14 et 15 – et également de septembre – les 14 et 15 –, 362 vols ont été annulés et 62 324 passagers impactés. C’est loin d’être anecdotique. La rencontre s’est déroulée dans un climat très serein, aussi bien avec la délégation des pilotes qu’avec celle de Ryanair.
  
  À l’issue des entrevues, comme je m’y étais engagé, j’ai écrit au Premier ministre ainsi qu’à ses Vice-premiers ministres afin de leur demander d’activer l’ensemble des leviers qui étaient et qui sont en leur possession afin de mettre un terme le plus rapidement possible au conflit qui pèse assez lourdement sur notre outil et sur notre Région. Cela conduit à un risque au niveau des emplois sur site. J’avais déjà écrit au ministre fédéral de l’Emploi début août, afin que celui-ci agisse dans le sens de la mise en place d’une conciliation sociale. Comme l’honorable membre l’a souligné, ce courrier était resté sans réponse et c’est la raison pour laquelle j’avais provoqué ces deux rencontres le 14 septembre dernier.
  
  J’ai été assez satisfait d’apprendre par voie de presse, comme il l’a certainement lu aussi, que le vendredi 22 septembre dernier, syndicats et direction étaient tombés d’accord sur un accord-cadre visant la reprise des discussions ; cela dans le cadre d’une concertation organisée par le SPF Emploi.
  
  J’espère que chacun fera un pas l’un vers l’autre et que tout le monde sera sensible à l’importance de la situation et aux enjeux économiques pour la Wallonie ; et que les parties feront leurs meilleurs efforts afin de trouver un accord pérenne dans l’intérêt de l’aéroport et des nombreux emplois en découlant.