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Les aides aux communes visant l’éradication de la renouée du Japon

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 50 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 27/09/2023
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La renouée du Japon est une plante certes inoffensive pour l'homme mais invasive, et difficile à éradiquer.

    Elle affectionne particulièrement les terrains pollués, les voies ferrées et les cours d'eau, et notre passé industriel favorise hélas son expansion. Raison pour laquelle depuis quelques années elle envahit l'Europe.

    Ses rhizomes pouvant atteindre 10 mètres de large et 2 mètres de profondeur nuisent aux espèces végétales locales et à la biodiversité. Au printemps, ses tiges peuvent même pousser de 10 cm par jour !

    Au sein des services du SPW, des mesures ont été prises et des indications ont été données pour éviter sa dispersion lors du fauchage des accotements, du broyage et du déplacement des terres notamment.

    Les autorités communales sont quant à elles tenues d'effectuer l'arrachage au sein des parcs et jardins publics, ou terrains vagues leur appartenant. La subvention BiodiverCité à leur disposition peut être utilisée pour réaliser ces travaux.

    Madame la Ministre pourrait-elle nous indiquer combien de communes ont bénéficié de cette aide depuis les inondations et les ont utilisées essentiellement à cette fin ?

    Quelles sont les communes qui sont ou ont été le plus impactées ?
  • Réponse du 28/12/2023
    • de TELLIER Céline
    L’installation de la renouée du Japon en Europe est déjà très ancienne et remonte à 1829, date à laquelle Philipp Franz Von Siebold, médecin officier de la Compagnie des Indes orientales, ramena un pied de cette plante de Nagasaki et l’implanta dans le Jardin botanique de Leiden (Pays-Bas). Cette plante a été très appréciée à l’époque, multipliée par bouturage et disséminée intentionnellement dans d’autres jardins botaniques. La plante introduite par Von Siebold est à l’origine des populations de renouées installées aujourd’hui en dehors du Japon, toutes génétiquement identiques. Son installation en Belgique date de 1888.

    La renouée du Japon se dissémine aisément au travers des crues et des mouvements de terre qui contiennent des fragments de rhizomes. Elle figure aujourd’hui parmi les plantes exotiques envahissantes les plus répandues en Europe occidentale.

    C’est au stade de jeunes boutures que la renouée du Japon est la plus facile à éliminer, tandis que ses rhizomes souterrains ne sont pas encore bien développés. Une simple bêche permet alors d’extraire facilement l’entièreté de la plante du sol. Il en va tout autrement des massifs âgés sous lesquels se développe un réseau dense et profond de rhizomes, lesquels ne peuvent être éliminés qu’au terme d’un travail minutieux et assidu, nécessitant parfois d’importants travaux d’excavation.

    Des interventions récurrentes sont nécessaires pour réduire la vigueur des anciens massifs. Il est d’ailleurs parfois préférable de ne pas intervenir, en particulier là où les renouées ne représentent pas une gêne manifeste.

    Depuis 2022, je consacre un budget important pour procéder à la prospection et l’arrachage des jeunes boutures de renouées dispersées par les inondations dans les milieux naturels et agricoles des bassins versants qui ont été les plus impactés (Amblève, Lesse, Ourthe et, surtout, Vesdre). Cette campagne est menée grâce au concours d’une société de travaux et à un encadrement spécifique assuré par les Contrats de Rivière concernés. Elle a déjà permis d’éliminer près de 100 000 boutures.

    Les communes peuvent effectivement faire appel à la subvention BiodiverCité pour lutter contre la renouée du Japon et d’autres plantes exotiques envahissantes. Dix-huit communes ont rentré des projets visant à gérer ces espèces dans le cadre de l’appel 2021. Les projets proposés varient entre 60 euros et 10 000 euros, avec une moyenne de 1 644 euros par projet. Parmi ces propositions, 7 projets ont déjà été réalisés, pour un total de 6 981 euros.

    Dix autres communes ont rendu des fiches en rapport avec la lutte contre les plantes exotiques envahissantes dans le cadre de l’appel à projets 2022. Le budget des projets va de 143 à 5 908 euros avec une moyenne de 2 156 euros par projet.

    Certains de ces projets concernent spécifiquement la lutte contre la renouée du Japon (écopâturage, bâchage, et cetera), d’autres concernent plusieurs espèces végétales. Actuellement, il ne nous est pas aisément possible de déterminer quelle fraction de ces montants concerne spécifiquement la renouée.