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La hausse de la pauvreté en Wallonie

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 38 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 27/09/2023
    • de LEKANE Laure
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Après les Restos du Cœur, qui au début du mois s'étaient alarmés de l'explosion de la pauvreté ces dernières années, ce sont aujourd'hui les CPAS qui alertent sur la hausse du nombre de bénéficiaires du revenu d'intégration sociale.

    En effet, depuis 20 ans, la part de la population qui bénéficie de ce revenu a plus que doublé, et la hausse est encore plus forte à Bruxelles et en Wallonie.

    En plus de cette hausse du nombre de bénéficiaires, on constate aussi une grande diversification de leur profil. Ainsi, on voit aujourd'hui bien plus de jeunes, de femmes seules avec enfants et même de travailleurs ayant un emploi pousser les portes des CPAS aujourd'hui qu'il y a 20 ans.

    Ce Gouvernement et le PS, soutiennent les organisations et associations qui prennent en charge les personnes les plus précarisées, c'est vrai. Cependant, le problème n'est pas seulement de soutenir les gens qui sont pauvres maintenant, mais d'éviter que les gens basculent dans la pauvreté. Il faut donc se demander pourquoi les gens s'appauvrissent.

    Catherine Mahy, Secrétaire générale du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, explique que l'augmentation actuelle de la pauvreté est liée aux évolutions institutionnelles et structurelles de la manière dont le pays gère les droits des gens. Selon elle, il faut “renforcer la sécurité sociale, faire confiance aux gens, croire qu'ils ont envie de faire quelque chose dans la vie et proposer du travail de qualité.”

    Que va faire Madame la Ministre pour éviter de créer de nouveaux pauvres et créer massivement des emplois de qualité ?
  • Réponse du 03/10/2023
    • de MORREALE Christie
    Je tiens avant tout à rappeler que le Gouvernement a adopté, sous cette législature et sous la houlette du Ministre-Président, un Plan de sortie de la pauvreté. Celui-ci vise à réformer ou renforcer un ensemble des dispositifs permettant aux personnes précarisées de se réinsérer de façon pérenne d’une part, et de déployer des mesures visant à prévenir la précarité d’autre part. Parmi ces mesures, je citerai la réforme entreprise pour les Services d’insertion sociale ou encore, le déploiement d’accueils de jour sur tout notre territoire, permettant ainsi d’accompagner les personnes, dès les premiers signes de basculement.

    Aussi, dans un contexte particulièrement difficile où les crises se sont chevauchées, des moyens additionnels ont été libérés en faveur de l’aide alimentaire, pour un montant total dépassant 17 millions d’euros et ceci, afin de répondre aux demandes croissantes d’aide de personnes bénéficiant du RIS. De plus, au-delà de la distribution de denrées, les organisations composant le large secteur de l’aide alimentaire offrent un accompagnement social du public concerné, qu’il soit passager ou permanent.

    On le sait, les CPAS constituent trop souvent le dernier rempart avant un état de précarité extrême. C’est pourquoi, les dispositifs d’insertion socioprofessionnelle que je finance et à destination des CPAS ont pour visée un emploi durable et de qualité pour les travailleurs. Les subventions aux CPAS en articles 60 et 61 et majorées en économie sociale ainsi que celles à destination des jeunes de moins de 25 ans font l’objet d’une réforme qui est en cours.

    L’objectif est de renforcer ces dispositifs en soutenant mieux encore les CPAS pour accomplir cette mission. Dans le même temps, j’ai lancé en 2022 un projet innovant de « capteur emploi » pour un budget de 1 850 000 euros visant à engager du personnel dans les CPAS chargé de susciter de nouveaux partenariats. Ces nouveaux profils permettent à 30 CPAS d’augmenter le nombre de partenariats et de créer de manière exponentielle un plus grand nombre de fonctions disponibles pour de futurs travailleurs en contrat art.60 ou 61.

    Le travail des pouvoirs publics est également de faire connaître aux citoyens les dispositifs d’insertion socioprofessionnelle et de formation, et ainsi leur permettre d’entamer un parcours vers l’emploi. Renforcer l’accès aux droits et à l’accompagnement individualisé constitue un levier important pour éviter le basculement vers la pauvreté.