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La prévention de la surconsommation de médicaments par les personnes âgées

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 39 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 29/09/2023
    • de LENZINI Mauro
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Une récente étude de Solidaris permet de constater une diminution de la consommation de médicaments par les pensionnaires en maison de repos.

    Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette tendance : entre autres, l'introduction de la tarification à l'unité dans les maisons de repos en 2015, la possibilité de préparation de médication individuelle depuis 2012, mais aussi la sensibilisation accrue concernant une meilleure utilisation du médicament et la formation des médecins coordinateurs et conseillers dans les maisons de repos.

    Il paraît toutefois intéressant de nuancer ces résultats en ce qui concerne la consommation d'antidépresseurs qui eux sont bien en augmentation ; sachant qu'un consommateur sur quatre commence à les prendre en arrivant en institution.

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance des résultats de cette étude ?

    Dispose-t-elle de données comparables en ce qui concerne cette problématique qui existe aussi pour le secteur des aides à domicile ?

    Les bonnes pratiques appliquées en maison de repos qui semblent avoir amélioré la situation, par exemple, la médication « sur mesure » répondant aux besoins individuels du patient âgé ainsi que la tarification à l'unité, pourraient-elles être étendues au secteur des aides à domicile ?

    Quelles sont les politiques de prévention menées en termes de lutte contre la surconsommation de médicaments par les personnes âgées tant dans les maisons de repos que par l'intermédiaire des services à domicile ?

    Des mesures particulières sont-elles envisagées pour la prévention de l'usage des antidépresseurs qui semblent être les seuls en hausse ces dernières années ?
  • Réponse du 16/10/2023
    • de MORREALE Christie
    La consommation de médicaments à domicile est liée à la pratique médicale qui relève de l’Autorité fédérale, dans le cadre de sa compétence sur l’art de guérir. Il n’appartient donc pas à la Wallonie de définir des normes en la matière.

    La récente étude de Solidaris permet effectivement de constater une diminution de la consommation de médicaments par les pensionnaires en maison de repos. Néanmoins, elle-même contient plusieurs biais. En effet, comme pour toutes les études des mutuelles, il s’agit d’une étude reprenant uniquement les affiliés de la mutuelle, d’une part, et se focalisant sur le passage du domicile à l’entrée en maison de repos (et de soins), d’autre part.

    Les travailleurs du domicile (infirmières, aides familiales, coordinatrice de l’aide et des soins…) sont des personnes-ressources dans la lutte contre la surmédicalisation au domicile des bénéficiaires. Ils peuvent aider à identifier plus précisément les facteurs de risque et de protection influençant la prise de médicaments lors de leurs visites au domicile et prendre contact avec le médecin ou l’entourage de la personne.

    Bien qu’il n’existe pas, dans les différents cursus, de formation ciblant exclusivement cette thématique, les différents employeurs ou formateurs sensibilisent néanmoins les travailleurs de terrain à cette question et les appellent à être vigilants en matière de consommation des médicaments par les personnes âgées restant au domicile.

    Une étude telle que celle menée en maison de repos pourrait être envisagée pour le domicile, mais les paramètres et les biais dont il faudrait tenir compte sont beaucoup plus larges et moins contrôlables que ceux utilisés pour l’étude précitée.

    Concernant les maisons de repos et maisons de repos et de soins, l’arrêté du Gouvernement wallon du 28 octobre 2021 précise qu’une des missions des médecins coordinateurs et conseillers est l’usage rationnel des médicaments.

    Le suivi en tant que tel des médicaments est du ressort du médecin traitant, mais la discussion autour de la polymédication et l’usage rationnel des médicaments au sens large dans l’établissement fait partie des missions des médecins coordinateurs et conseillers. La formation de base et continuée des médecins coordinateurs et conseillers aborde également cette notion d’usage rationnel des médicaments.