Les études concernant les ondes émises par les panneaux photovoltaïques

• Session : 2023-2024
• Année : 2023
• N° : 86 (2023-2024) 1

2 élément(s) trouvé(s).

• Question écrite du 29/09/2023

  • de MATHIEUX Françoise
  • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
  Les panneaux solaires produisent un courant continu et le champ magnétique émis est, lui aussi, continu. Dans le cadre d'une installation photovoltaïque, un champ électromagnétique alternatif apparaît au niveau de l'onduleur. Le champ électrique peut être présent, même s'il n'y a pas de consommation d'électricité (circulation de courant).
  
  Nous sommes exposés chaque jour à de nombreux champs électromagnétiques alternatifs (appareils électriques, fils électriques entourant nos logements, antennes relais…). Le danger des ondes électromagnétiques provient essentiellement de l'intensité de l'onde, la proximité de la source et le temps d'exposition. Si le champ électrique peut être facilement atténué par des obstacles, la seule protection contre le champ magnétique est la distance.
  
  Il y a peu, j'étais interpellée par une personne électrosensible – c'est-à-dire qui a développé une hypersensibilité pathologique aux ondes électromagnétiques. Bien que le champ magnétique émis par les installations photovoltaïques soit inférieur aux normes préconisées par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la multiplication et la densification des installations semblent engendrer des seuils d'émission élevés.
  
  Des études récentes ont-elles été menées concernant les émissions d'ondes électromagnétiques des installations photovoltaïques ?
  
  Un système d'extinction manuelle des systèmes pendant la nuit pourrait-il être envisagé pour pallier les problèmes potentiels y relatifs ?
  
  Des mesures ont-elles ou vont-elles être prises par Monsieur le Ministre concernant cette problématique ?

• Réponse du 27/11/2023

  • de HENRY Philippe
  Les champs magnétiques et électriques, qui caractérisent l’influence subie dans un espace donné par les moments magnétiques et les charges électriques, respectivement, existent naturellement. Il en est de même pour les ondes électromagnétiques, qui caractérisent elles une transmission d’énergie sous forme de photons de fréquence – donc d’énergie – variable, allant de l’infrarouge utilisé dans des applications de chauffage ou d’imagerie, aux rayons X et gamma, qui ont par exemple des applications médicales, en passant par le spectre de la lumière visible et toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.
  
  Il se trouve que les progrès technologiques de ces derniers siècles ont amplifié notre exposition quotidienne à des champs électriques et magnétiques ainsi qu’à des ondes électromagnétiques d’origine anthropique, soulevant des interrogations légitimes concernant leur impact sur la santé humaine.
  
  Il existe quelques publications scientifiques et une littérature grise relativement récentes sur le sujet (entre 2018 et 2022). Réalisées dans des contextes géographiques différents (France, Suisse, Suède…), ces études parviennent quasiment aux mêmes conclusions.
  
  Tout d’abord, une installation photovoltaïque émet un champ électromagnétique (50Hz) lorsque l’onduleur est en fonctionnement. Pour rappel, l’onduleur est un module qui permet de transformer le courant continu produit par les panneaux en courant alternatif utilisable par les appareils domestiques. L’onduleur ne fonctionnant que dans la journée, les panneaux photovoltaïques ont la particularité de ne pas émettre de champ électromagnétique pendant la nuit.
  
  Le champ électromagnétique émis par les panneaux photovoltaïques est tout à fait conforme aux normes de l’OMS, avec une fréquence qui est largement inférieure aux seuils de tolérance préconisés par l’institution onusienne pour une série d’appareils qui nous entourent au quotidien. En d’autres termes, une installation photovoltaïque n’émet pas davantage d’ondes électromagnétiques ni d’énergie plus élevée, que d’autres équipements présents dans nos habitations (routeurs wifi, télévision, radio, téléphone portable…).
  
  Enfin, les effets du champ électromagnétique dépendent de sa fréquence, de la proximité à la source et de la durée d’exposition. Ainsi, à 1 mètre sans obstacle de l’installation photovoltaïque, le champ électromagnétique émis par l’onduleur se rapproche du niveau naturel d’exposition hors productions anthropiques. Concrètement, l’impact d’une installation photovoltaïque est très minime, car le citoyen ne vit pas à côté d’un onduleur, celui-ci est souvent installé dans le garage, la cave, le grenier, et cetera.
  
  Sans préjuger de la faisabilité technique de cette proposition, la mise en place d’un tel système ne nous paraît pas nécessaire ni opportune, puisque l’onduleur ne fonctionne pas pendant la nuit. En effet, les installations photovoltaïques produisent de l’électricité en captant les rayons du soleil pendant la journée. Pendant la nuit, le dispositif se met en arrêt total jusqu’au lever du soleil.
  
  À la lumière de ce qui précède, nous pouvons confirmer qu’une installation photovoltaïque n’est pas un équipement particulièrement émetteur d’onde électromagnétique au sein d’une habitation. Ainsi la question de l’électrosensibilité devrait être posée dans une perspective plus large de pollution électromagnétique, intégrant toutes les sources de nuisance potentielle.