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Le redéploiement du réseau des TEC de la zone sud-est de Liège

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 89 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 29/09/2023
    • de NIKOLIC Diana
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La Stratégie régionale de mobilité prévoit un redéploiement de l'offre des TEC à l'échelle de la Région wallonne : hiérarchisation du réseau, créations et renforcement de lignes structurantes, etc.

    La méthodologie arrêtée par la Région comprend 3 phases : des études tactiques, des études opérationnelles et enfin la mise en œuvre du redéploiement.

    Les études tactiques sont organisées à l'échelle des différentes zones de bassins de mobilité et sont impliquées : l'OTW, les communes concernées, l'Organe de Consultation de Bassin de Mobilité (OCBM) et l'Autorité organisatrice des transports collectifs et partagés (AOT).

    À ce sujet, le premier jet du redéploiement du réseau des TEC de la zone sud-est de Liège a été présenté le 12 septembre 2023.

    Il me revient que le projet a notamment pour objectif de faire disparaitre les lignes 142 et 93 et de diminuer la fréquence de la ligne 377.

    La principale raison invoquée par les TEC serait la concurrence avec l'offre de transport de la SNCB et le principe selon lequel la création d'une nouvelle ligne de transport ferroviaire, ou d'une augmentation de fréquence, a pour conséquence de supprimer une ligne ou de diminuer la fréquence sur l'autre offre de transport public.

    Si je suis pour l'efficience du réseau de transport public, je pense aussi que les lignes de bus et ferroviaires peuvent être complémentaires. Dans ce cas précis, les lignes concernées assurent notamment la correspondance vers le CHU et l'ULiège, via la ligne 28. Avec l'arrêt des lignes 142 et 93, cette correspondance ne sera plus assurée pour certains quartiers et certains navetteurs devront rejoindre la gare des Guillemins pour prendre un autre bus.

    Par ailleurs, plusieurs villages où il n'existe pas de gare seront impactés en termes d'offre de transport.

    Aussi, certaines voiries sont en mauvais état, ce qui ne permet pas aux riverains d'accéder aux gares en toute sécurité. Il est donc primordial de garder une desserte en bus.

    Plusieurs communes m'ont fait part de leurs inquiétudes. Cela a-t-il été exprimé dans la présentation ? Quelles réactions Monsieur le Ministre va-t-il apporter ?

    Ce n'est qu'un premier projet. Quelles pistes de solutions alternatives peut-il proposer ?

    A-t-il mandaté l'AOT concernant l'offre de transport dans les villages potentiellement impactés par le redéploiement du réseau ?
  • Réponse du 08/11/2023
    • de HENRY Philippe
    La Stratégie régionale de mobilité (adoptée par le Gouvernement wallon en 2020) définit en effet une hiérarchisation et les niveaux de services cibles auxquels doit répondre le futur réseau de transport en commun intégré afin d’offrir aux usagers une offre plus lisible tout en améliorant la charge moyenne et la fréquentation des réseaux de transports publics.

    Sur cette base, les redéploiements progressifs de l’offre ont pour objectif de réorganiser l’offre de transport public afin de maximiser la couverture territoriale tout en tenant compte des coûts écologiques et économiques. Ceci implique d’une part de valoriser chaque solution de mobilité là où elle existe et est pertinente (notamment le train) et d’autre part d’augmenter l’intermodalité pour permettre de rejoindre le réseau structurant. Enfin, les redéploiements cherchent à adapter l’offre de transport à la demande actuelle en fonction des déplacements plutôt qu’uniquement sur la fréquentation actuelle du transport public.

    En pratique, L’AOT se charge de définir les besoins en termes de liaisons entre les pôles et l’OTW est par la suite chargé du traduire ces liaisons en lignes (itinéraires et horaires).

    Le redéploiement de Liège Sud-Est est au stade de l’étude tactique qui constitue la première étape d’un long processus dont l’aboutissement n’est pas prévu avant juin 2026. Un premier atelier a été organisé par l’AOT en juin dernier au cours duquel les participants (dont des représentants des communes concernées, notamment des conseillers en mobilité) ont mis en commun des points d’intérêts et dessiné une esquisse de réseau cible. Le deuxième atelier s’est déroulé au mois de septembre et un projet de réseau cible a été proposé. De nombreuses remarques portant sur la complémentarité entre offre bus et ferroviaire (et non leur concurrence) ont été formulées et dûment notées par l’AOT qui doit réaliser des analyses plus poussées afin de creuser ce sujet sensible et proposer une offre qui tienne compte des réalités de terrain.

    Un troisième atelier aura lieu au mois de novembre afin de partager le réseau cible amélioré à la suite des feedbacks de septembre. Finalement, le projet de réseau cible sera soumis aux élus locaux lors d’un dernier atelier avant présentation à l’avis de l’Organe de consultation du bassin de mobilité (OCBM) de Liège-Verviers du 25 janvier 2024.

    Les lignes potentiellement impactées par le redéploiement sont identifiées de manière concertée entre l’AOT et l’OTW. Ce choix dépend notamment de la proportion de la ligne dans la zone d’étude. Par exemple, la ligne 93 se situant majoritairement dans la zone de redéploiement de Huy, elle ne sera pas impactée par le redéploiement de la zone de Liège Sud-Est.

    Dans l’état actuel du projet, il apparaît que la ligne 142 ne serait pas supprimée, mais bien modifiée. L’AOT a pour le moment identifié des besoins sur la zone entre Aywaille et Trois-Ponts, elle va réétudier d’ici novembre la prolongation jusqu’Esneux.

    L’adhésion des communes concernées est un facteur de réussite indispensable au redéploiement de l’offre. C’est pourquoi le processus prévoit encore de nombreuses étapes de concertation au fur et à mesure de l’avancement des projets de redéploiement des lignes, ainsi que des avis formels sollicités dans le cadre des OCBM. La participation active des parties prenantes aux ateliers et aux réunions des OCBM permettra de construire la meilleure offre possible et d’identifier les enjeux pour l’accompagnement des changements de comportements de mobilité visés par la Wallonie.

    Le redéploiement de l’offre TEC est une œuvre délicate qui nécessite l’adhésion des acteurs et la prise en compte des conséquences négatives pour un certain nombre d’usagers. Le processus de préparation et de décision doit s’en assurer.