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Les apiculteurs et la maladie de la loque européenne

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 56 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 02/10/2023
    • de ROBERTY Sabine
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La loque européenne est une maladie contagieuse causée par une bactérie et qui touche les abeilles en s'attaquant directement aux larves.

    Il s'agit d'une maladie à déclaration obligatoire et dès que l'AFSCA est informée d'un foyer, elle détruit la colonie infectée. Une zone de protection d'un rayon de 3 km est également délimitée autour du foyer, zone dans laquelle il est interdit de transporter des abeilles ou du matériel agricole.

    Aujourd'hui, les apiculteurs sont inquiets parce que la maladie prend de l'ampleur.

    Ils se questionnent également sur les mesures assez radicales imposées par l'AFSCA qui, par mesure de précaution, détruirait également des colonies qui ne sont pas infectées. Si l'AFSCA relève bien des compétences du ministre fédéral de l'agriculture, Madame la Ministre a-t-elle, en sa qualité de Ministre de l'Environnement et de la Nature, été interpellée par des apiculteurs sur les difficultés qu'ils rencontrent à cet égard ?

    La Région met-elle des outils à disposition des apiculteurs pour les aider à lutter contre cette maladie et à s'en prémunir ?

    Lorsqu'un inspecteur de l'AFSCA est prévenu d'un foyer, celui-ci alerte également le DNF afin de contrôler les apiculteurs présents dans le périmètre concerné. Le DNF a-t-il été amené à intervenir dans de nombreux cas ?

    Quel retour le DNF a-t-il de la part des apiculteurs le cas échéant ?
  • Réponse du 03/01/2024
    • de TELLIER Céline
    Je me permets tout d’abord de rappeler que les abeilles domestiques et l’apiculture font partie des compétences de mon collègue le Ministre Borsus. Je m’en tiendrai donc dans ma réponse à des éléments contextuels et je propose à l’honorable membre d’adresser son questionnement à mon collègue.

    Les problèmes causés par la loque européenne varient radicalement selon les pays et les régions, de sorte que la maladie n’est pas une maladie à déclaration obligatoire dans l’Union européenne. Son statut est laissé à l’appréciation des États membres. En Belgique, contrairement à la France par exemple, elle est listée dans les maladies à déclaration obligatoire par l’Arrêté Royal du 7 mars 2007 relatif à la lutte contre les maladies contagieuses des abeilles, alors qu’elle ne pose pas de problème particulier.

    Sur base d’une interprétation de cet arrêté, l’AFSCA impose, en plus d’une destruction des colonies malades, une destruction systématique des ruches asymptomatiques lorsque plus de 50 % des colonies d’un rucher sont atteintes.

    L’arrêté royal du 7 mars 2007 est en cours de modification au niveau de l’autorité fédérale. Le retrait de la loque européenne de la liste des maladies à déclaration obligatoire pourrait être envisagé, ce qui pourrait permettre plus de souplesse dans la gestion de la maladie. Le SPW-ARNE suit ces discussions de près.

    La loque européenne est une maladie latente qui s’exprime en Belgique d’une manière très variable d’une année à l’autre, sans que l’on puisse relier cela à un facteur bien précis. Elle se déclare plutôt sur des colonies affaiblies en raison de stress alimentaires, climatiques, environnementaux, parasitaires (le varroa, par exemple) ou liés à d’autres pathologies.

    Le CARI, partenaire du CRA-W dans le projet Bee Wallonie soutenu par mon collègue Willy Borsus, a récemment rappelé les bonnes pratiques apicoles et les mesures de prophylaxie à mettre en œuvre pour garder des colonies fortes et saines. Il est envisagé que le CRA-W mène une étude sur cette maladie dans le cadre du projet Bee Wallonie. Une meilleure compréhension des facteurs favorisant cette maladie serait une aide dans la mise en place d’une prophylaxie adéquate et des mesures à adopter dans la gestion de ces foyers.