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L’apprentissage du langage du chien aux enfants pour éviter des situations dramatiques

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 59 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 05/10/2023
    • de DEVIN Laurent
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les évènements dramatiques des dernières semaines nous l'ont encore prouvé, la compréhension des signaux envoyés par nos animaux de compagnie est primordiale pour la sécurité de nos enfants.

    Selon certains comportementalistes, des situations de ce genre pourraient être évitées (morsures, griffures …) si des cours étaient instaurés dans les écoles visant à comprendre et décoder les besoins du chien ainsi que la manière dont il faut se comporter avec eux. «

    Comment réagir avec un chien que l'on ne connait pas ? »

    « Comment interpréter telle posture du chien ? »

    L'objectif étant bien sûr de protéger les enfants et je m'engage à interroger notre Ministre de l'Éducation sur cette thématique.

    En tant que Ministre du Bien-être animal pense-t-elle que ces cours ou initiations pourraient aider également sur le plan du bien-être de celui-ci ?

    Quelles autres solutions propose-t-elle afin que nos jeunes générations soient respectueuses des besoins de leur animal et éviter également des cas de maltraitance ?
  • Réponse du 19/12/2023
    • de TELLIER Céline
    Chaque année, 1 personne sur 100 est victime d'une morsure qui nécessite une intervention médicale. Les enfants de 4 à 6 ans sont les principales victimes et ont deux fois plus de risques d'être hospitalisés avec des blessures se situant au niveau de la face, de la nuque et des bras. La majorité des accidents (80 %) surviennent dans la sphère privée, et c'est le chien avec lequel l'enfant est le plus souvent en contact qui présente la plus grande probabilité de mordre.

    À l'analyse du contexte d'un accident par morsure, on constate que l'enfant initie souvent l'interaction avec le chien. Ce dernier peut mordre lors de situations qu'il ressent désagréables ou qui peuvent nous paraitre anodines, comme les câlins par exemple. En fait, le chien peut mordre quand son seuil de tolérance est dépassé.

    Il est donc très important de donner le plus tôt possible les clés d’un comportement bienveillant et respectueux afin d’éviter les situations dangereuses. Ainsi, mieux connaître les signes de communication et d’apaisement du chien permet d’anticiper les risques de morsure. Une meilleure connaissance des besoins et du langage du chien a par ailleurs un impact plus large sur la vie en société et sur le bien-être animal, car il passe aussi par le développement de l’empathie.

    Du côté du bien-être animal, la prévention des morsures a une influence directe sur le nombre d’abandons voire d’euthanasies, car, dans 80 % des cas, la morsure aurait pu être évitée par un comportement adéquat de la victime. De manière plus générale, l’acquisition de ses savoirs et savoir-être vise à améliorer la bientraitance et le bien-être des chiens et des autres animaux. En effet, les besoins physiques et comportementaux seront davantage rencontrés, ce qui permettra aux chiens d’exprimer davantage leurs capacités naturelles pour une vie plus riche.

    Les cours ou initiations en classe sont à ce titre un des moyens privilégiés pour atteindre ces objectifs.

    Consciente de l’importance de sensibiliser les plus jeunes au bien-être animal, je soutiens déjà différents projets dans le domaine, à savoir :

    • La subvention à l’ASBL « Minimômes - Maximômes » pour soutenir son projet PEACE (Programme éducatif d’activités Chien-Enfant). Il s'agit d'un programme éducatif destiné aux enfants de classes maternelles qui, au travers d'activités ludiques, acquièrent des outils pour ajuster leurs comportements avec les chiens et ainsi réduire le risque de morsure. Cet apprentissage ne repose pas sur l’acquisition des consignes de sécurité, mais sur la valorisation de l’empathie et de la compréhension du comportement de l’animal et de ses besoins.

    • La subvention à l’ASBL « Des Pattes et des Classes » pour son projet « Refuges et Tableaux noirs » qui vise à promouvoir la sensibilisation au respect des animaux en approfondissant la compréhension de leurs besoins, de leur bien-être, de leurs caractéristiques biologiques, comportementales, psychologiques et cognitives dans le cadre de nos interactions avec le vivant. Différents outils pédagogiques sont mis à disposition gratuitement sur le site internet (https://www.refugesettableauxnoirs.be/ressources-pedagogiques/) dont le très complet dossier pédagogique de quelque 128 pages. Pour prolonger les apprentissages vus avec les élèves, des animations d’intervenants extérieurs sont proposées et visent la connaissance de l’animal, son bien-être, ainsi que la prévention des morsures et des abandons.

    • La subvention à l’ASBL « Pense-bête » (https://pense-bete.be/) fait également partie des projets que nous soutenons. Il s’agit d’une plateforme pédagogique interactive pour conscientiser les enfants de 8 à 12 ans avant d’adopter un animal de compagnie. Le site propose de se mettre dans la peau du chien, du chat, du hamster, du poisson rouge, du cheval, du lapin ou de la poule en passant un questionnaire « ludique » pour mieux connaître les besoins des animaux de compagnie et pour se poser les bonnes questions avant d’adopter.

    • Dans le cadre de l’appel à projet du Plan de relance de la Wallonie « Renforcer la professionnalisation du secteur de l’éducation à l’environnement et à la nature en définissant et développant une offre de formations continues à destination des professionnels du secteur ainsi qu’aux enseignants du fondamental, du secondaire et du supérieur », une offre de formations continues à destination des professionnels du secteur ainsi qu’aux enseignants du fondamental, du secondaire et du supérieur a été développée par l’ASBL « Des Pattes et des Classes », « Éducation Ethique Animale » et Sologna (enseigner le respect des animaux (thinkific.com). Cette formation continue, en ligne, permet d’offrir aux enseignant.es des contenus de qualité et pratiques, pour une montée en connaissances et en compétences sur la condition animale, les relations anthropozoologiques et la biodiversité afin de répondre aux attendus des programmes scolaires.

    J’ai déjà écrit à ma collègue en charge de l’Enseignement pour lui faire part des projets développés en Wallonie, concernant la sensibilisation au bien-être animal. Comme l’honorable membre le suggère à juste titre, je ne peux que l’encourager à faire de même, au vu de l’importance cruciale d’améliorer nos relations au vivant, et ce, dès le plus jeune âge.