/

La loque européenne en Wallonie

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 62 (2023-2024) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 05/10/2023
    • de LENZINI Mauro
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La loque européenne est arrivée en Wallonie et touche une dizaine de foyers principalement dans la province de Luxembourg.

    Cette maladie bactérienne très contagieuse touche les larves d'abeilles qui meurent généralement de l'infection. Les abeilles adultes ne sont pas affectées, mais sont, néanmoins, vectrices de la maladie.

    Il n'existe aucune mesure obligatoire au niveau européen, car la maladie n'est pas considérée comme occasionnant de graves problèmes. En Belgique, l'AFSCA a pris la décision de détruire les colonies lorsque 50 % de celles-ci sont affectées. Certains décident d'éliminer l'entièreté de leur rucher pour endiguer l'infection bien avant la barre des 50 %.

    Ces mesures sont considérées comme trop sévères par certains vétérinaires et apiculteurs. En détruisant des souches indigènes vivant pourtant dans la région depuis de nombreuses années, le travail fourni est mis à mal.

    Madame la Ministre a-t-elle déjà été contactée par des sections apicoles au sujet de cette maladie ?
    Le cas échéant, quelles sont les mesures envisagées pour faire face à cette maladie ?

    Un guide de bonnes pratiques que peuvent mettre en place des apiculteurs pour endiguer la maladie sans décimer leur rucher pourrait-il par exemple être envisagé ?
  • Réponse du 03/01/2024
    • de TELLIER Céline
    Je me permets tout d’abord de rappeler que les abeilles domestiques et l’apiculture font partie des compétences de mon collègue le Ministre Borsus. Je m’en tiendrai donc dans ma réponse à des éléments contextuels et je propose à l’honorable membre d’adresser son questionnement à mon collègue.

    Les problèmes causés par la loque européenne varient radicalement selon les pays et les régions, de sorte que la maladie n’est pas une maladie à déclaration obligatoire dans l’Union européenne. Son statut est laissé à l’appréciation des États membres. En Belgique, contrairement à la France par exemple, elle est listée dans les maladies à déclaration obligatoire par l’Arrêté royal du 7 mars 2007 relatif à la lutte contre les maladies contagieuses des abeilles, alors qu’elle ne pose pas de problème particulier.

    Sur base d’une interprétation de cet arrêté, l’AFSCA impose, en plus d’une destruction des colonies malades, une destruction systématique des ruches asymptomatiques lorsque plus de 50 % des colonies d’un rucher sont atteintes.

    L’arrêté royal du 7 mars 2007 est en cours de modification au niveau de l’autorité fédérale. Le retrait de la loque européenne de la liste des maladies à déclaration obligatoire pourrait être envisagé, ce qui pourrait permettre plus de souplesse dans la gestion de la maladie. Le SPW-ARNE suit ces discussions de près.

    La loque européenne est une maladie latente qui s’exprime en Belgique d’une manière très variable d’une année à l’autre, sans que l’on puisse relier cela à un facteur bien précis. Elle se déclare plutôt sur des colonies affaiblies en raison de stress alimentaires, climatiques, environnementaux, parasitaires (le varroa, par exemple) ou liés à d’autres pathologies.

    Le CARI, partenaire du CRA-W dans le projet Bee Wallonie soutenu par mon collègue Willy BORSUS, a récemment rappelé les bonnes pratiques apicoles et les mesures de prophylaxie à mettre en œuvre pour garder des colonies fortes et saines. Il est envisagé que le CRA-W mène une étude sur cette maladie dans le cadre du projet Bee Wallonie. Une meilleure compréhension des facteurs favorisant cette maladie serait une aide dans la mise en place d’une prophylaxie adéquate et des mesures à adopter dans la gestion de ces foyers.