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Les mesures de prévention face à la prolifération des punaises de lit

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 67 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 06/10/2023
    • de BERNARD Alice
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La prolifération des punaises de lit constitue à la fois un enjeu de santé publique et un enjeu social. Responsables de piqûres et de démangeaisons, elles peuvent dans les cas les plus graves provoquer des problèmes de santé mentale graves (anxiété, troubles du sommeil, dépression, syndrome post-traumatique). Très tenace - elles peuvent vivre un an sans se nourrir, hiberner à une température inférieure à 13° et même développer une résistance aux insecticides utilisés - leur éradication est extrêmement difficile et coûteuse.

    En France, un récent rapport de l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments pour les hommes et les animaux), indique que cela coûte chaque année en moyenne 230 millions d'euros aux foyers et 83,5 millions aux pouvoirs publics en dépenses de santé. En Belgique, des ménages témoignent de coûts pouvant aller jusqu'à 1000 euros pour la désinfection d'un appartement, sans compter le coût du rachat de certains meubles tellement infestés que la seule solution est de les jeter.

    Selon le rapport de l'ANSES, la population de punaises de lit doublerait tous les 5 ans et elles seraient présentes dans près de 11 % des foyers. En Wallonie, les signalements se multiplient et d'après le responsable d'une entreprise spécialisée, le nombre d'infestations aurait augmenté de 300 % en deux ans. Cependant, en l'absence de chiffres officiels, de réseau de surveillance et de recensement systématique, nous ne disposons pas d'une vue précise de la présence de ces nuisibles dans notre région.

    Pourquoi Madame la Ministre n'a-t-elle pas mis en place une surveillance et un recensement de la présence de punaises de lits en Wallonie ?

    Pourquoi n'a-t-elle pas mis en place des mesures de prévention de la prolifération des punaises de lits et de sensibilisation à leurs dangers, ainsi qu'un service public de lutte contre ce nuisible ?
  • Réponse du 03/01/2024
    • de TELLIER Céline
    La punaise de lit (Cimex lectularius) est un petit insecte appartenant au groupe des hémiptères. Il ne mesure que 1 à 2 mm de long au stade larvaire et de l’ordre de 5 à 7 mm une fois adulte et à jeun. Il grossit très légèrement après un repas de sang et prend alors une teinte rouge foncé. C’est un des plus anciens parasites connus de l’homme.

    Les punaises de lit préfèrent les espaces sombres et les endroits calmes, mais compatibles avec des opportunités d’alimentation. Elles s’installent ainsi le plus souvent dans les chambres à coucher ou le canapé du salon. Ces insectes étant très petits, ils sont difficiles à repérer, car ils peuvent s’insinuer dans les moindres espaces, les moindres replis de tissus et se nourrissent la nuit. On rencontre des punaises de lits à l’intérieur de maisons individuelles, d’immeubles d’habitation, d’hôtels, d’avions et d’hôpitaux. Tout le monde peut être victime chez lui d’une première infestation et leur présence n’est pas le signe d’un manque de propreté. Une détection rapide et des mesures drastiques d’hygiène permettent d’éviter les hyper-infestations.

    Les punaises de lit sont principalement connues pour les atteintes dermatologiques et allergiques qu’elles occasionnent, allant de la simple piqûre à des manifestations généralisées pouvant s’apparenter à une urticaire. La sensibilité d’une personne peut s’accroître si le nombre de piqûres augmente. Par ailleurs, comme l’honorable membre l’indique, les piqûres multiples en cas d’infestation sévère peuvent nuire à la qualité du sommeil, générant ainsi de la fatigue voire des troubles psychologiques variés.

    Pour ce que nous en savons à ce jour, les punaises de lit ne sont pas des vecteurs de maladies. C’est depuis la fin des années 1990 que les punaises de lit semblent en recrudescence. Cette évolution serait entre autres liée à l’essor des voyages internationaux, à celui du commerce de seconde main et au développement des résistances aux insecticides. L’évolution climatique a également un impact. Comme les autres insectes, les punaises de lit voient leur cycle biologique s’accélérer quand la température augmente et les populations se multiplient plus facilement. Quand la température chute entre 4 à 10°, ces insectes peuvent se mettre en pause pendant des mois et passer inaperçus.

    En Wallonie, il n’y a pas de réseau de surveillance ni de recensement systématique de ces insectes. En l’absence de chiffres officiels, il est difficile d’établir des tendances. L’institut de Gembloux traite juste quelques plaintes de particuliers par an. Cela concerne quelques hôtels ou hôpitaux.

    En été, les punaises se reproduisent plus vite avec la chaleur. Afin de limiter les risques d’hyper-infestations, j’ai donc chargé mon administration d’élaborer un plan d’action avant cette période, comprenant notamment la mise en place d’une surveillance et d’un recensement de la présence de punaises de lits, ainsi que la mise en place de mesures de prévention de la prolifération ces insectes de lits.