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Le suivi de la pénurie annoncée de lithium

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 105 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 10/10/2023
    • de BELLOT François
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    J’interrogeais précédemment Monsieur le Ministre concernant la pénurie annoncée de lithium.

    Dans sa réponse, il m'indiquait que des prospectives sur l'avenir du parc automobile avaient été réalisées « sur base des prévisions liées aux obligations européennes. Obligations qui misent tout sur les véhicules à batterie », complétant votre information par « on doit donc plutôt tracer une courbe réaliste en tenant compte de l'obligation de 2035 ».

    Pourquoi avoir travaillé en se restreignant aux références européennes alors que des informations font craindre qu'elles ne soient pas en adéquation avec les réalités du lithium de plus en plus observées ?

    Il me renseignait en outre qu'il « aurait probablement été essentiel de continuer le développement technologique sur d'autres architectures et d'autres modes de gestion des batteries ».

    Il semble convaincu, à juste titre, de la nécessité de multiplier des développements technologiques et d'autres modes de gestions.

    La conviction n'entraînant pas, de facto, d'action, sur quelles technologies Monsieur le Ministre a-t-il travaillé pour les Wallonnes et les Wallons et leur mobilité ?

    Quels résultats a-t-il obtenus ?

    Il indiquait aussi que la clé est « de réactualiser la réflexion de manière permanente plutôt que de se projeter dans un futur totalement incertain. Trop d'études se sont cassé les dents sur le volet prospectif ».

    Doit-on comprendre qu’il préfère fonder exclusivement l'action sur des réflexions plutôt que sur des études d'experts adaptées ?

    Il concluait sa réponse en affirmant « oser parler du biométhane ou de l'hydrogène », mais pondérant ses propos, il indiquait que ce n'est pas à lui, je cite : « à assurer le risque, mais bien aux constructeurs d'oser la diversification ».

    N'est-ce pas là une façon de se dédouaner totalement de l'effort nécessaire à la transition en faisant peser tout le poids sur d'autres acteurs et sans faire état de proactivité à ce propos ?
  • Réponse du 30/10/2023
    • de HENRY Philippe
    Les obligations européennes fixent des objectifs ambitieux en matière de réduction des émissions de CO2 dans le secteur des transports, les pouvoirs publics prennent des mesures (des incitants, des obligations, des mesures de facilitations…) pour orienter le marché, et ce dernier, avec sa propre liberté d’initiative, y répond. Le déploiement des véhicules électriques, par exemple, rapide, s’inscrit pleinement dans ce contexte. Ce dernier exploite les technologies qui sont à sa portée, notamment les batteries au lithium, tout en assurant une veille active sur l’émergence de meilleures solutions.

    Le secteur des batteries est un secteur en évolution très rapide, comme cela a pu être exposé tout récemment à la conférence d’IRENA (l’association internationale pour les énergies renouvelables) sur les innovations qui s’est déroulée à Bonn, association dont j’assure la co-présidence de manière active.

    Cette association, dont la Région wallonne a été une des entités fondatrices, est devenue en quelques années LA référence internationale sur le sujet des énergies renouvelables, et j’invite l’honorable membre à prendre connaissance de leurs nombreuses et rigoureuses analyses.

    Une session de travail entière y a été consacrée au sujet de sa préoccupation, avec des spécialistes de divers pays. L’essentiel que j’en tire est la vitesse à laquelle de nouvelles voies pour les batteries sont explorées, jugées prometteuses et parfois ensuite abandonnées pour de nouvelles, encore plus intéressantes. C’est un secteur en pleine effervescence, vraiment préoccupé par les questions de disponibilité de ressources et d’impact environnemental, et au sein duquel - et on peut s’en réjouir - des évolutions majeures ont lieu.

    Différentes technologies et modes de gestion des batteries font l’objet d’intenses recherches dans le monde. Cela inclut la recherche sur des batteries plus durables, des systèmes de stockage d'énergie innovants, et d'autres formes de mobilité durable, telles que l'hydrogène et le biométhane.

    Les constructeurs automobiles ont un rôle clé à jouer dans l'innovation et la diversification des solutions pour la mobilité de demain. En tant que gouvernement, nous avons un rôle important dans le soutien de ces initiatives par le biais de politiques incitatives, de financements de la recherche et du développement via des appels à projets (comme l’appel hydrogène).

    Bien entendu, la transition vers des véhicules électriques ne doit pas être notre unique stratégie. C‘est d’ailleurs ce que nous avons prévu dans le cadre du PACE où nous voulons travailler sur 3 axes prioritaires en matière de mobilité :
    - Axe 1 : rationaliser les besoins en mobilité (avoid) ;
    - Axe 2 : encourager les transferts modaux (shift) ;
    - Axe 3 : améliorer les performances des véhicules (improve).

    En conclusion, toute transition est faite pour partie d’une forme de tâtonnement, qui permet d’avancer et de s’améliorer en route. C’est, selon moi, aussi le cas du secteur des batteries, au lithium aujourd’hui, qui demain auront des propriétés accrues et/ou recours à des alternatives à n’en pas douter, vu le bouillonnement du secteur à l’échelle internationale.