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La sécurité sur les autoroutes wallonnes pendant les travaux

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 23 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 10/10/2023
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Les chantiers se multiplient en ce moment sur les autoroutes wallonnes et vont probablement améliorer la mobilité et la sécurité des automobilistes puisque les voies seront en meilleur état.

    Je voudrais toutefois entretenir Madame la Ministre d'un problème de sécurité routière né de la succession des travaux.

    En effet, les travaux sont désormais divisés en tronçons de plus petites zones d'intervention, ce qui amène à travailler globalement plus longtemps.

    En conséquence, les automobilistes risquent de se lasser d'être retardés et de rouler plus vite, augmentant la probabilité de voir survenir des accidents qui impacteront non seulement leur sécurité, mais aussi celle de ceux qui travaillent à la réfection des voies.

    La vitesse dans les chantiers est réglementée, mais les spécialistes estiment qu'il faudrait pouvoir la moduler en fonction de la largeur des bandes.

    En Allemagne, par exemple, la largeur des bandes est limitée à 2,20 mètres pour 2,75 mètres en Wallonie. Réduire la largeur des bandes pourrait inciter le conducteur à être plus prudent et limiter sa vitesse, ce qui pourrait permettre une meilleure sécurité routière.

    En tant que Ministre de la Sécurité routière, s'est-elle concertée avec son collègue, le Ministre de la Mobilité, afin d'évaluer les perspectives en vue de préserver la sécurité des automobilistes et travailleurs sur les zones de chantiers ?

    Quelle est la proportion des zones de chantiers autoroutiers couverts par des radars destinés à réduire les accidents ?

    Estime-t-elle nécessaire d'augmenter les zones de radars sur les zones de chantiers autoroutiers notamment ?
  • Réponse du 09/11/2023
    • de DE BUE Valérie
    La question de l’honorable membre aborde deux thématiques différentes afférentes à des compétences ministérielles différentes.

    Aussi, pour ce qui relève de l’aménagement, de l’entretien et de l’exploitation des voiries régionales y compris l'organisation et la coordination des chantiers et plus spécifiquement la division de chantiers en tronçons plus petits, je l’invite à interroger mon collègue en charge des Infrastructures routières, le Ministre Philippe Henry.

    Pour ce qui concerne ses questions plus spécifiques à la sécurité aux abords des chantiers, je me permets de rappeler qu’à mon initiative, est intervenue en mars 2021 une réforme de la réglementation de la signalisation des chantiers routiers.

    En effet, la réglementation antérieure datait de mai 1999. En 20 ans, le matériel et les méthodes de signalisation ont évolué.

    Une réforme de la signalisation des chantiers routiers devenait donc nécessaire tant pour tenir compte de l'évolution technologique que pour renforcer la sécurité des ouvriers et des usagers tout en améliorant la fluidité de la circulation.

    Ainsi, les dispositions concernant la largeur des voies de circulation sont les suivantes : sur autoroutes, la largeur des voies de circulation indiquées par les marquages est de minimum 3,25 m pour la voie de droite (celles utilisées par les camions) et de minimum 2,50 m pour les autres voies.

    Pour l'Allemagne, la largeur minimum est de 2,60 m pour les voies de circulation non utilisées par les camions. En France, la largeur minimum est de 2,80 m et au Royaume-Uni, elle est de minimum 3 m.

    Je constate qu'une nouvelle fois, les informations colportées à l'égard de la Wallonie vis-à-vis de l'étranger sont incorrectes.

    Si l’on peut réduire la largeur des bandes de circulation, il y a néanmoins une limite en dessous de laquelle il est vivement déconseillé d'aller. En effet, la fréquence et la gravité des accidents augmentent fortement en fonction de la réduction de la largeur des bandes de circulation ou de l'étroitesse des bandes de circulation. Pour illustrer, les conducteurs de voiture auront la désagréable expérience de circuler à côté et à proximité immédiate d'un camion.

    Pour ce qui concerne les vitesses variables ou dynamiques, des projets pilotes seront mis en œuvre prochainement à mon initiative. Un de ceux-ci prévoit spécifiquement de tester une gestion dynamique des limites de vitesse sur les chantiers, y compris de courtes durées ou mobiles, en fonction de divers paramètres comme la présence d’ouvriers ou des conditions météorologiques : une vitesse plus élevée, par exemple, pourrait être affichée en l'absence d’ouvriers sur le chantier.

    Chaque année, on recense une centaine d’accidents à hauteur des chantiers autoroutiers en Wallonie. Une partie de ces accidents est sans doute liée à une vitesse excessive ou inadaptée.

    Il s’agit dès lors d’une préoccupation importante en matière de sécurité routière.

    En ce qui concerne spécifiquement le respect de la limitation de vitesse sur les chantiers, la SOFICO mène chaque année une campagne de sensibilisation. Une telle campagne a d’ailleurs été lancée en avril dernier. Elle comprenait de l’affichage le long des routes et une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

    Pour ce qui est des contrôles de vitesse, rappelons que la Région a mis en place, à ses frais, un système de location de Lidars à destination des services de police. La Région a même établi un marché spécifique aux chantiers autoroutiers. Le but de ce marché est d’améliorer la sécurité des travailleurs et des usagers de la route dans le périmètre des chantiers de la SOFICO et du SPW par l’exploitation de cinémomètres routiers répressifs déplaçables autonomes fonctionnant 24 heures sur 24, sans la présence d’un agent qualifié.

    Ce marché a donc pour objet la location, l’amenée, l’installation, l’établissement du dossier d’installation avec fourniture de l'attestation de conformité d’installation, la mise en service, l’exploitation, la maintenance et le repli de ce type de cinémomètres sur les chantiers (auto)routiers du réseau structurant de Wallonie.

    Entre le 1er janvier 2023 et la mi-octobre, les services ont opéré à la location de 182 Lidars (périodes de 7 jours) sur 19 chantiers différents via ce marché. Il y a donc en moyenne 4 Lidars par semaine sur les chantiers depuis le début de cette année.

    Les locations se font en fonction des besoins établis en réunions de coordination sécurité aux chantiers. Il n’apparait pas nécessaire d'augmenter arbitrairement les radars sur les zones de chantiers autoroutiers.