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Le déploiement des stations de mesure en matière de qualité de l’air

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 75 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 12/10/2023
    • de DESQUESNES François
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Si le nombre de stations fixes de mesure en matière de qualité de l'air est déterminé et balisé par la directive européenne sur la qualité de l'air ambiant, Madame la Ministre a indiqué avoir densifié ce réseau et y avoir également ajouté des microstations. Outre ces augmentations, elle a également rappelé que, dans le cadre du PACE 2030, des stations fixes urbaines complémentaires allaient être mises en œuvre pour identifier des hotspots en matière de pollution de l'air.

    Madame la Ministre pourrait-elle préciser ces réalisations et intentions en ce domaine ?

    De combien de stations de mesure a-t-elle déjà accru le réseau existant, et combien de nouvelles stations sont envisagées ?

    Quels sont les budgets qu'elle a dédiés à ces mesures ?

    Comment va-t-elle déterminer leur localisation ?

    Dans ce contexte, elle a indiqué vouloir travailler avec les communes urbaines, et en particulier les grandes villes. Qu'entend-elle par là ? Quelles initiatives va-t-elle prendre ?

    Concernant l'installation des microstations complémentaires, elle a annoncé que celle-ci allait démarrer au cours de ce mois d'octobre. L'objectif est d'avoir une vue beaucoup plus fine sur la qualité de l'air à l'échelle de l'ensemble des communes. Concrètement, combien de microstations va-t-elle mettre en œuvre ?

    Quels sont les budgets qu'elle a dédiés à ces mesures ?

    Comment va-t-elle déterminer leur localisation ?

    A-t-elle déjà commencé à concerter les communes au sujet des emplacements envisagés ?

    Pour combien de temps va-t-elle fixer ces microstations ?

    En outre, elle a encore annoncé le lancement d'une étude EDIT mené au sein de l'ISSeP. A-t-elle déjà obtenu les résultats ? Quelles sont les indications ?

    Enfin, quel bilan général tire-t-elle de l'ensemble de ce réseau de mesure de la qualité de l'air ?

    Les données sont-elles suffisantes pour dresser une vision claire et globale de la situation ?
  • Réponse du 22/11/2023
    • de TELLIER Céline
    Le réseau de mesure de la qualité de l’air en temps réel compte à ce jour 26 stations. 3 nouvelles stations urbaines ont vu le jour ces dernières années. Elles sont situées au cœur des villes de Namur, Liège et Charleroi. Les nouvelles stations de Charleroi et de Liège ont été implantées là où la signature du trafic est la plus importante, à savoir rue Willy Ernst à Charleroi et boulevard Destenay à Liège. La station de Namur est représentative de la qualité de l’air en milieu urbain, sans prépondérance d’une source particulière. Le choix de l’implantation de ces stations urbaines s’est fait en collaboration avec les villes concernées.

    Le coût annuel de la gestion des réseaux de mesure, confiée à l’ISSeP, s’élève à 5 570 000 euros. Les marchés d’entretien des équipements et du matériel informatique à 518 662 euros. En outre, le coût inhérent à la construction et à l’équipement d’une nouvelle station de mesure en continu avoisine les 200 000 euros.

    Ensuite, 330 mini-stations vont être installées prochainement. 262 stations permettront de densifier la couverture du territoire en offrant à chaque commune wallonne la possibilité d'en héberger une et 68 pour répondre à des demandes spécifiques de l'administration, de communes ou de citoyens.

    Par souci d'homogénéité, la mini-station sera placée aux abords directs de la maison communale. Une première demande d'hébergement d'une mini-station par les communes a été envoyée début octobre. L'objectif est de fournir, au terme d'une année de mesure, une carte détaillée des concentrations de fond en oxydes d'azote, ozone et particules fines. Ultérieurement, ces mini-stations pourraient être déplacées dans des endroits choisis par les communes. La durée de base de mesure des mini-stations est d'un an. Une extension d'au moins six mois est prévue pour les communes intéressées.

    Le montant octroyé à l’ISSeP via l'arrêté de subvention de la première phase du projet Microcapteurs s'élève à 452 230 euros. Il couvre en majorité des frais de développement, de prototypage et de fabrication des ministations. La subvention complémentaire « Microcapteurs 2 » s'élève à 501 460 euros. Elle couvre en majorité des frais de personnel, de fonctionnement pour la maintenance du réseau et de sous-traitance pour divers développements. À titre de comparaison, une ministation commerciale similaire coûte environ 4 500 euros/unité.

    Pour ce qui concerne le projet EDIT, dans la foulée de l’étude d’impact sur la qualité de l’air de l’implantation d’une zone de basses émissions communale à Namur et à Eupen (projet « ZBE »), une étude dynamique intelligente du trafic (projet « EDIT ») a été menée pour évaluer l’incidence d’autres mesures de mobilité (e.g., extension du piétonnier, création de parkings de délestage, changement du plan de circulation). Les différents scénarios ont été examinés à l’échelle communale en combinant les résultats d’un modèle de mobilité (pour l’estimation des flux de trafic) et d’un modèle de dispersion atmosphérique (pour la détermination des niveaux de pollution). Le rapport des résultats et des conclusions de l’étude EDIT est en cours de finalisation et sera communiqué cette fin d’année.

    Outre ces programmes, d’autres diagnostics de la qualité de l’air sont entrepris, dont le suivi d’une cinquantaine de tubes passifs permettant une cartographie évolutive des concentrations en dioxyde d’azote à Namur depuis 2015. Des campagnes spécifiques temporaires sont également organisées, dont celle mise en place à Marchienne en 2023 visant à y déterminer l’origine de la pollution aux particules fines. Une nouvelle campagne vient de débuter en Brabant wallon qui vise à mieux caractériser les paramètres de qualité de l’air en milieu urbain.

    Ces différents programmes, complémentés par des modélisations à fines échelles sur le territoire wallon, concourent à l’optimisation de l’évaluation de la qualité de l’air en Wallonie.