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L’articulation des offres de taxis sociaux et des bus à la demande dans le nord de la province de Luxembourg

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 125 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 18/10/2023
    • de FLORENT Jean-Philippe
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    L'offre des bus des TEC, en cours de réorganisation dans plusieurs bassins de Wallonie, mise sur un service complémentaire aux lignes régulières de « bus à la demande » ou « TEC à la demande » et rompt avec les habitudes du public. Cette offre complémentaire vise particulièrement les zones rurales pour lesquelles une offre régulière est nettement moins aisée.

    Parallèlement, des communes ont mis en place des taxis sociaux. C'est notamment le cas dans le nord de la province de Luxembourg (Durbuy, Hotton, Rendeux, Erezee, Marche).

    Comment s'articule la nouvelle offre du « TEC à la demande » dans les zones rurales et comment la présence de taxis sociaux entre-t-elle dans la réflexion à l'heure de confectionner les nouveaux horaires ?

    Un chevauchement est-il possible ? L'un remplace-t-il l'autre ?

    Par ailleurs, ces taxis sociaux dépendent de subsides régionaux. A combien s'élève l'aide régionale pour ce service ? Est-elle suffisante ?

    Monsieur le Ministre a eu des contacts avec le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté pour le développement de projets qui répondent à la demande de mobilité partagée dans les régions rurales. Quelles ont été les avancées en la matière ?

    De nouveaux partenariats avec des communes rurales sont-ils en voie d'aboutissement ?
  • Réponse du 27/11/2023
    • de HENRY Philippe
    L’offre de transport en commun est un besoin élémentaire pour nos concitoyens afin de leur offrir la plus grande liberté de déplacement. Plus qu’ailleurs, des alternatives à la voiture individuelle doivent être apportées à la ruralité qui en est encore trop dépendante.

    Il existe en effet plusieurs services de transport à la demande en Wallonie, réalisé par ou en collaboration avec le TEC. Je pense au Telbus en province de Luxembourg (1 service), FlexiTEC en provinces de Namur et Luxembourg (8 services en collaboration avec les communes concernées) depuis 2015-2016 et, plus récemment, TEC à la demande autour de Louvain-la-Neuve en 2021 et dans la région de Gembloux en 2023 (2 services).

    Ce type de services est appelé à évoluer dans les années à venir, en intégrant le concept TEC à la demande dans le cadre des redéploiements de réseaux dans 2 types de cas. Premièrement, lorsque le potentiel de fréquentation est trop faible pour justifier la mise en place d’un service régulier classique. Deuxièmement, en tant que solution provisoire d’accompagnement au changement vis-à-vis de publics qui bénéficieraient d’un niveau de service inférieur à celui précédant le redéploiement.

    Dans les 2 cas, le TEC à la demande suit les principes d’un service régulier et ouvert à tous, avec des arrêts identifiés, un horaire, une exploitation qui favorise le regroupement et est paramétré pour éviter la concurrence avec les lignes classiques ou le train.

    Le service TEC à la demande est à ce jour accessible soit via l’application dédiée du TEC, soit via le call center du TEC.

    Le transport à la demande (TàD) du type transport social ou TPMR est quant à lui un service réservé à certains publics cibles. Il est aujourd’hui coordonné par les CLM (Centrales locales de Mobilité) à l’échelle locale sous la guidance de la CRM (Centrale Régionale de Mobilité) à l’échelle régionale. Ces services sont complémentaires et non concurrents aux services réguliers (y compris TEC à la demande) pour répondre à des besoins que les services réguliers ne peuvent couvrir en termes de desserte, de public cible, d’amplitude horaire …

    Sous la coordination de la CRM, un logiciel unique (Citi’Moov) et un numéro vert pour gérer le transport à la demande ont été développés et les opérateurs TàD wallons sont en cours de formation pour progressivement rejoindre l’outil.

    Les CLM dans leur rôle local pour le transport à la demande doivent se tenir au courant de l’offre de transport régulier, de l’offre redéployée et de nouveaux services tels le TEC à la demande. Des rencontres spécifiques ont d’ailleurs été ou vont être organisées entre le TEC et les CLM concernées par une zone de redéploiement.

    Le but étant de pouvoir orienter le citoyen vers l’offre de mobilité qui correspond le mieux à sa demande dans une logique, lorsque c’est possible, de se tourner en premier lieu vers l’offre la plus structurante avant des solutions sur mesure dans un esprit de rationalisation et d’évitement des doublons.

    Les taxis sociaux tels que mis en place dans les communes de Durbuy, Hotton, Rendeux , Erezée et Marche ont toute leur place dans ce panel de solutions de mobilité.

    Il appartient à des organismes tels que les CLM d’orienter les citoyens vers ces services s’ils apparaissent pertinents par rapport à la demande et au profil du demandeur. La Région, notamment par la mise à disposition gratuitement d’un logiciel pour la gestion du transport à la demande et par l’harmonisation des missions des CLM sur l’ensemble du territoire, entend bien donner un accès similaire à la mobilité pour des citoyens dans des situations identiques, quelle que soit leur localisation géographique.

    En termes de moyens, la Région subventionne les CLM pour l’accomplissement de leurs missions liées au transport à la demande avec un objectif de couverture de 100% du territoire (pour un montant annuel total actuellement de 400 000 euros). Les opérateurs TPMR sont également subventionnés, à ce jour via la mission déléguée à l’OTW pour les transports de personnes à mobilité réduite qu’ils effectuent (avec une enveloppe qui atteint les 5 millions d’euros en 2024).

    Par ailleurs les opérateurs de transports sociaux bénéficient d’autres sources de financement (communes, CPAS…), la Région ne pouvant à elle seule en supporter aujourd’hui le coût total.

    Par ailleurs, un subside de 162 000 euros a également été accordé à l’ASBL Autostop solidaire en Sud-Luxembourg qui regroupe 12 communes du Sud-Luxembourg.

    Cette solution de transport, qui viendra compléter l’offre de transport en commun dans ces communes, permettra d’apporter une nouvelle solution de transport et de créer plus de lien social entre les citoyens.

    Les systèmes de transport à la demande sont un ingrédient incontournable des solutions multi et intermodales de la mobilité durable présentes essentiellement en zones rurales dans toutes les régions européennes. La Wallonie doit donc, dans l’intérêt de ses habitants, poursuivre son développement dans le cadre de l’évolution du réseau de transport public.