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Les agressions à l’encontre du personnel des TEC

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 132 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 20/10/2023
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Nous avons récemment appris dans la presse la hausse des agressions commises à l'encontre du personnel des TEC. 272 membres du personnel des TEC ont subi en 2023 une agression alors qu'ils étaient en fonction. Chaque jour, le personnel est confronté à des agressions tant verbales que physiques qui les affectent profondément et transforment parfois leur vie en un enfer.

    Cette situation de fait inacceptable suscite l'incompréhension des travailleurs, mais aussi des voyageurs dont le trajet peut prendre une tournure dramatique. Pour répondre à cette situation qui s'aggrave au fil des années, un plan d'action sur 5 ans a été mis sur pied.

    Parmi les points clés, le plan prévoit de déployer des systèmes de paiement facilités, par carte bancaire à bord du bus notamment, pour réduire les nombreuses agressions qui surviennent à la suite d'un défaut de titre de transport. De plus, le système de sécurité sera renforcé grâce à des agents présents tard le soir et durant la nuit tandis que la zone contrôlée par les caméras sera étendue.

    Monsieur le Ministre pourrait-il revenir plus en détail sur les statistiques d'agressions sur des agents des TEC au cours des dernières années ?

    Pourrait-il nous décrire plus précisément les objectifs du plan de lutte contre les agressions ?
  • Réponse du 30/10/2023
    • de HENRY Philippe
    Tout d’abord, je voudrais affirmer que toute forme de violence, quelle qu’elle soit, d’autant plus envers les agents d’un service au public, est inacceptable et je ne peux que déplorer les agressions trop nombreuses des chauffeurs du TEC.

    Le nombre d’agressions est effectivement plus élevé que dans le passé avec par exemple 95 agressions en 2018 pour 142 en 2022. Le nombre de jours d’incapacité de travail est quant à lui en net recul et un des plus faibles de ces dernières années. Il est de 2 750 en 2022 alors qu’il était de plus de 5 700 en 2021.

    Si l’ensemble des accidents de travail, y inclus les agressions, sont pris en compte, nous atteignons un total de 272 accidents de travail en 2022 pour un total de 13 691 jours d’incapacité.

    L’ambition du TEC est de diminuer drastiquement ces chiffres. À travers un axe Sécurité de son nouveau plan d’entreprise, le TEC souhaite mettre en œuvre dans les 5 prochaines années :
    - l’évolution des systèmes billettiques permettant l’achat facile d’un titre de transport. Étant donné qu’une majorité des agressions surviennent suite à un défaut de titre de transport, le TEC souhaite prendre en compte de nouvelles orientations telles que le système EMV (paiement avec carte bancaire à bord du véhicule) ou une logique de post-paiement pour qu’un voyageur puisse facilement se mettre en règle de titre de transport ;
    - un renforcement du système de sécurité via des équipes présentes tard le soir/la nuit et une extension de la couverture des zones avec surveillance-vidéo par caméra permettant de mener des patrouilles virtuelles ;
    - une augmentation des contrôles des titres et des actions à grande échelle en collaboration avec les services de police, de contrôle et de sécurité ;
    - la mise en place de formations/campagnes de communication internes pour les collaborateurs au contact direct avec la clientèle. Ces formations sont centrées spécifiquement sur la gestion des altercations, identifient les causes des situations conflictuelles et aident à comprendre la notion d’agressivité et ainsi améliorer la communication ;
    - des campagnes de sensibilisation de la population.

    Bien que toutes les dimensions ne soient pas du ressort du TEC, il est de son devoir, en tant que service public, de sensibiliser les citoyens et de les interpeller pour les inciter à manifester une solidarité et un respect envers les autres voyageurs et le personnel des transports en commun. Comme il l’avait fait en février 2022, le TEC souhaite s’associer avec les 3 autres opérateurs, car tous sont touchés par ces faits d’agressions.

    Déjà près de 60 % des véhicules disposent d’un poste de conduite muni d’une vitre anti-agression, même si cela recouvre en fait 2 réalités différentes : en effet, historiquement, seules les directions territoriales de Charleroi et de Liège-Verviers demandaient une vitre anti-agression sur tous les bus : 100 % de leur flotte est donc équipée de la sorte. À présent, le TEC a décidé de généraliser cet équipement aux autres Directions territoriales, ce qui est en cours de déploiement selon un rythme fixé par les marchés de livraison de bus.

    Le prochain contrat de service public de l’OTW va renforcer les aspects liés à la sécurité et prévoir la mise en place d’un management de proximité. Celui-ci permettra de mieux suivre et accompagner, de manière personnalisée, les chauffeurs dans leur quotidien.

    Par ailleurs, à l’initiative de mon cabinet, un plan d’actions contre les agressions en transport en commun va être établi prochainement. Le groupe de travail associera les cabinets Verlinden et Van Tigchelt, ainsi que des représentants de l’OTW, du SPW, de la FBAA (Fédération belge des autobus et autocars), de la police et du collège des procureurs généraux.

    En conclusion, l’OTW met tout en œuvre, et nous lui en donnons les moyens, pour lutter contre la violence envers les chauffeurs de bus que je condamne de toutes mes forces.