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L’inclusion des personnes porteuses d’un handicap dans les entreprises

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 76 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 20/10/2023
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    L'inclusion des personnes en situation de handicap au sein des entreprises se heurte aujourd'hui encore à plusieurs obstacles. Avant de les aborder plus spécifiquement, j'aimerais rappeler quelques chiffres qui ont leur importance, surtout lorsque l'on parle de travail en entreprise. 80 % des handicaps ne se voient pas, que l'on songe par exemple à l'autisme, aux déficiences visuelles et auditives ou aux maladies invalidantes. Il est admis que 15 % de la population active se retrouve dans une situation de handicap : ce chiffre est considérable si l'on considère que moins d'une personne sur quatre handicapée est à l'emploi (23 %).

    Derrière ces chiffres uniformes se cachent des situations très diverses et des parcours de vie uniques. Prenons par exemple un cas précis, celui de Mohammed, dont les problèmes physiques et neurologiques ont débuté à l'âge de 12 ans. Fort de son expérience personnelle, il fonde en 2015 l'ASBL Handijob' Project à Verviers qui vise à accompagner les starters et entrepreneurs en situation de handicap tout en sensibilisant le monde de l'entreprise au handicap. Avec quelque 300 personnes accompagnées dont 40 % ont créé leur entreprise, l'ASBL Handijob' Project remplit pleinement sa mission.

    Pour son créateur, l'un des principaux obstacles à l'insertion des personnes en situation de handicap sur le marché du travail reste la méconnaissance des entreprises sur la question. Cette condition est souvent associée à un travail de bureau alors qu'une large palette de possibilités existe. En ce sens, la question de la communication et du partage de l'information est également cruciale : de nombreuses entreprises ignorent les aides dont elles peuvent bénéficier lors de l'embauche d'une personne en situation de handicap.

    Madame la Ministre dispose-t-elle du nombre de personnes en situation de handicap actuellement à l'emploi en Région wallonne ?

    Quelle est la tendance sur ces dernières années ?

    Existe-t-il des formations sur l'emploi des personnes en situation de handicap à destination des entreprises ?

    Quels sont les services qui doivent accompagner les employeurs et les travailleurs concernés ?
  • Réponse du 09/01/2024
    • de MORREALE Christie
    L’enquête sur les forces de travail (EFT) donne des indications annuelles sur la prévalence du handicap dans la population active (15–64 ans) et sur le taux d’emploi des personnes en situation de handicap. En 2021, 15,6 % de la population wallonne interrogée déclare être limitée dans ses activités du fait d’un problème de santé, de handicap ou d’une maladie de longue durée. Le taux d’emploi de cette population est de 33 %. Ces chiffres sont relativement stables depuis plusieurs années.

    L’AViQ, sous ma tutelle, développe diverses actions en faveur de l’inclusion professionnelle des personnes en situation de handicap.

    Ainsi :
    - elle est chargée par le Gouvernement wallon de mettre en œuvre diverses aides et soutiens à l’emploi, visant l’égalité des chances des personnes handicapées sur le marché de l’emploi. Afin de répondre adéquatement aux besoins des travailleurs et des employeurs, ces mesures font l’objet de quelques modifications qui sont entrées en vigueur au 1er janvier 2024 ;
    - elle développe des actions d’information et de conseil, tant auprès des personnes en situation de handicap que des entreprises ou des opérateurs d’insertion professionnelle, et ce via son site internet, l’action de ses bureaux régionaux, son numéro gratuit … Elle vise à outiller, informer les employeurs et les intermédiaires de l’emploi sur le handicap et sa gestion sur le lieu de travail, démystifier et sensibiliser au handicap ;
    - elle cherche à « donner envie » d’employer des personnes en situation de handicap :
    o par la diffusion d’expériences et de bonnes pratiques ;
    o par des actions qui visent à mettre en contact employeurs et candidats travailleurs via la mise en place de stage de découverte, DUOday ;
    o via des collaborations avec les opérateurs de placement (Forem et entreprises de travail intérimaire), de gestion des ressources humaines (secrétariats sociaux, services de prévention et de protection, …), organisations représentatives des employeurs et des travailleurs (Fédérations patronales, fonds sectoriels, organisations syndicales, et cetera) ;
    o par des actions de sensibilisation auprès d’entreprises et surtout d’« intermédiaires de l’emploi » (conseillers du Forem, des agences d’intérim …), notamment grâce à un projet financé par l’Europe (Fonds social européen) ;
    o par des formations vers les employeurs et intermédiaires de l’emploi. Celles-ci seront renouvelées prochainement à la suite de la publication d’un appel à projets vers des associations spécialisées.

    L’expérience des équipes de l’AViQ montre l’importance de toucher les personnes cibles au plus près de leurs activités professionnelles (médecin du travail, gestionnaire RH, responsable d’entreprises ...). Les canaux de communication à grande échelle ne sont pas nécessairement les plus appropriés.

    La question de l’embauche est indissociable de celle du maintien à l’emploi : la plupart des personnes en situation de handicap le deviennent pendant leur vie active.

    L’AViQ est donc également particulièrement attentive et active en vue de mieux faire connaître son offre de service en faveur de la réinsertion socioprofessionnelle des personnes reconnues par l’INAMI et de la réintégration des travailleurs en incapacité de travail vers une fonction adaptée au sein de leur entreprise.

    Ce travail de mise en réseau s’effectue auprès, à la fois des médecins-conseils des organismes assureurs et des services externes de prévention et de protection.

    Les efforts à déployer afin de faire face à ces défis ne relèvent pas seulement de ma sphère de compétences. Ils s’inscrivent dans des actions menées en concertation avec le Fédéral et d’autres secteurs de la Région. Notons, par exemple, que le premier interlocuteur du demandeur d’emploi en situation de handicap est le FOREm, l’AViQ et plus particulièrement sa branche Handicap venant en renfort pour certains d’entre eux, et ce par exemple, à partir du moment où ils sont en contact avec des employeurs (grâce au soutien du FOREm).