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L’extension de l’usine Solarec à Baudour

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 90 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 23/10/2023
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    L'usine Solarec, qui produit du lait pour répondre aux besoins de clients industriels ou professionnels, est installée à Baudour depuis 2022.

    Récemment, on nous informait qu'elle souhaitait encore s'agrandir. Pour ce faire, comme le veut la procédure, une enquête publique débutera le 24 octobre prochain à la suite de la demande de permis unique de classe 1 introduite par l'entreprise. Pratiquement, l'usine Solarec veut augmenter sa capacité de production et y ajouter une ligne d'écrémage et de pasteurisation du lait cru afin d'utiliser de manière optimale la capacité des installations de prétraitement et de concentration du lait cru à Baudour. Ils mettent en avant leur souhait de réduire le nombre de transports routiers entre l'usine de Baudour et celle de Libramont.

    Pour ce faire, l'usine souhaite construire un bâtiment pour abriter une station de nettoyage en place (NEP) et des bureaux, mais également la création d'un quai de dépotage supplémentaire, la construction de deux cuves de 60 m³ d'eau et l'installation d'une nouvelle unité de production de froid.

    Lors de la présentation aux riverains qui a eu lieu en mars dernier, l'entreprise a mis en avant les besoins de l'entreprise pour répondre à la croissance de l'entreprise et la volonté de pérenniser l'outil et les emplois directs et indirects.

    Il faut préciser que ce projet risque de ne pas ravir certains voisins de l'entreprise, car l'un d'entre eux a déjà engagé un avocat pour dénoncer les nuisances notamment dues à des problèmes d'odeur.

    Des nuisances potentielles, vis-à-vis de cette extension, sont-elles à craindre pour les riverains ?
  • Réponse du 22/11/2023
    • de TELLIER Céline
    Actuellement, la société SOLAREC exploite deux unités sur son site de Baudour.

    Il s’agit, d’une part, d’une laiterie (depuis 2018) qui assure la réception du lait cru, l’écrémage, la concentration du lait écrémé et le transport du lait écrémé concentré et de la crème vers l’autre site de Solarec situé à Recogne (Libramont) et d’autre part, d’une fromagerie (depuis 2022) qui assure la transformation du lait (préalablement traité par la laiterie) en fromage de type « mozzarella ».

    L’usine de Baudour ne réalise pas de conditionnement du lait et ne produit pas non plus de poudre de lait ou de beurre. Il s’agit des différences principales avec l’autre site de Solarec à Recogne.

    Le nouveau projet de Baudour porte sur les éléments suivants : l’augmentation de la capacité de production du site, la construction d’un quai de dépotage supplémentaire, la construction d’un bâtiment afin d’y installer une installation de nettoyage ainsi que de nouveaux bureaux, la construction de deux cuves de 60 m³ d’eau, l’installation d’une nouvelle unité de production de froid, quelques régularisations diverses, principalement d’ordre urbanistique et la couverture du bassin tampon de la station d’épuration ainsi que l’exploitation d’une nouvelle unité de filtration et de désodorisation par carbone actif au niveau de la station d’épuration.

    L’établissement existant relève de la Directive IPPC/IED. L’établissement est ainsi concerné par les meilleures techniques disponibles pour les industries agroalimentaires et laitières.

    L’établissement SOLAREC est également déjà repris comme un établissement de classe 1. Dans le cadre du nouveau projet, la capacité de traitement de l’établissement est augmentée de manière significative (+ 60%), ce qui a nécessité la réalisation d’une nouvelle étude d’incidences pour accompagner la demande de permis.

    Il ressort de cette étude que le fonctionnement de l’établissement assure globalement une bonne maitrise des différentes impositions reprises dans ses permis. Les principaux impacts environnementaux actuels identifiés se rapportent à la station d’épuration existante (construite en décembre 2021), laquelle est une source de nuisances olfactive et acoustique pour certains riverains.

    Plus particulièrement, le bassin biologique et le bassin tampon de la station d’épuration existante constituent actuellement les principales sources de nuisances olfactives, problématiques pour les riverains. La valeur seuil d’impact olfactif imposée dans le permis de 2020 est ainsi dépassée pour les riverains les plus proches.

    Le plan d’assainissement des odeurs, transmis aux autorités en avril 2023, préconisait ainsi la couverture du bassin tampon et le traitement des effluents sur charbon actif. Ces dispositifs ont été mis en place par Solarec durant l’été 2023 et visent à être régularisés par la procédure en cours.

    Les recommandations de l’auteur de l’étude d’incidences environnementale relatives aux mesures d’odeurs sont en cours d’implémentation. Les résultats n’ont pas encore été communiqués à l’administration.

    Le recouvrement du bassin biologique contribue également à réduire une des principales sources de bruit pour les riverains proches. Ce dispositif, combiné à la pose d’écran acoustique et l’installation de nouvelles bavettes en caoutchouc sur les aérateurs, viserait ainsi à réduire les nuisances tant sur le plan olfactif que sur le plan acoustique.

    Le dossier de permis unique de classe 1 en cours d’instruction a été introduit auprès de l’administration en date du 12/09/2023. Il a été déclaré complet et recevable en date du 02/10/2023. Une décision conjointe des Fonctionnaires technique et délégué (autorité compétente) est attendue pour le 19/02/2024, échéance éventuellement prorogeable de 30 jours.