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Les problèmes d’aquaplanage sur les autoroutes wallonnes

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 139 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 24/10/2023
    • de DESQUESNES François
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    L'aquaplanage se produit lorsqu'une mince couche d'eau sous les roues cause une perte d'adhérence d'un véhicule. Plus il y a d'eau et plus la vitesse du véhicule est élevée, plus le risque est grand.

    La couche d'eau dépend notamment de l'efficacité de l'évacuation gravitationnelle des eaux de pluie sur la surface routière.

    Or, dès que des averses d'une certaine ampleur se produisent, on voit apparaître sur les autoroutes wallonnes, singulièrement l'autoroute E42, de grosses flaques d'eau empiétant sur 1 voire 2 bandes de circulation côté berme centrale.

    Ce problème est-il connu des services de Monsieur le Ministre ?

    Le cas échéant, est-ce un problème lié à la structure de l'autoroute ou à la fréquence d'entretien des avaloirs ?

    Quelles solutions structurelles sont entreprises pour éviter qu'à chaque grosse pluie, les risques d'aquaplanage soient drastiquement réduits sur les autoroutes wallonnes ?
  • Réponse du 22/11/2023
    • de HENRY Philippe
    Comme l’honorable membre le sait, depuis 2019, nous privilégions l’entretien et la réhabilitation des voiries existantes. Les budgets pour les entretiens ont augmenté et ils sont actuellement de 45,2M€/an pour le réseau non structurant routier (hors service hivernal et entretien ELM) et de 76,2M€/an pour le réseau structurant. Ces budgets conséquents permettent d’opérationnaliser une stratégie d’entretien préventif du réseau régional.

    La cellule Auscultation de la Direction des Techniques routières du SPW MI propose une cartographie des réseaux routiers sur base de plusieurs caractéristiques des revêtements. Des cartes renseignent la classe de qualité de l’adhérence (qui est fonction de la rugosité) des revêtements routiers existants. Un dispositif monté sur un camion (SCRIM) mesure le coefficient de frottement latéral (CFT). Ce coefficient tient compte d’un sol humide : une quantité d’eau est déversée devant la roue de mesure avec un débit correspondant à une pluie de 0,5 mm d’épaisseur.

    Toutefois l’aquaplanage, signifiant littéralement « planer sur l'eau », fait référence à une perte d'adhérence des roues due au passage d'une grande quantité d'eau sous le pneumatique du véhicule. On ne parle pas d’un sol humide, mais bien d’une épaisseur d’eau importante. L’adhérence du revêtement routier devient alors secondaire, notamment par rapport à la qualité des pneus et à leur capacité à évacuer l’eau.

    Pour éviter les stagnations importantes, l’eau doit être évacuée. La géométrie de nos routes est étudiée pour éviter toute surface horizontale. On combine la pente longitudinale (profil en long) et la pente transversale (dévers) du revêtement pour que l’eau puisse toujours être évacuée.

    Un système de récolte (filets d’eau, avaloirs, collecteurs) bien dimensionné permet d’achever l’évacuation de l’eau. Les services techniques du SPW MI tiennent compte de ces contraintes tant au stade du projet qu’à celui de la réalisation sur chantier.

    Concernant l’entretien des avaloirs, la fréquence prévue de curage préventif des avaloirs, qui est progressivement mise en place, est de trois fois par an tant sur le réseau structurant que non-structurant plus un curage supplémentaire sur les ouvrages d’art.

    À noter que des fréquences d’entretien préventif de curage des fossés, collecteurs et canalisations sont également définies par la direction asset management du SPW MI.

    En plus, lorsque l’on constate des avaloirs bouchés (suite à des inondations, des terres, des déchets, … par exemple), le SPW MI intervient dans le cadre de l’entretien curatif.

    Concernant plus spécifiquement l’autoroute E42 :
    - sur la Direction des Routes de Charleroi : le problème est récurrent, surtout entre Chapelle-lez-Herlaimont et Manage. Les filets d’eau ainsi que les chambres de visite présentes en berme centrale derrière sont obstrués par les terres en place. Le SPW MI va installer prochainement une signalisation en berme centrale pour permettre à une grue de dégager les filets d’eau et les chambres de visite, reprofiler les terres autour afin que celles-ci ne reviennent pas obstruer les équipements et dans la foulée, les chambres de visite et le tuyau d’égouttage seront curées ;
    - sur la Direction des Routes de Liège, deux zones sont concernées (aux environs d’Andenne et l’autre peu avant la sortie Bierset), liées à un problème de devers. Ces deux zones sont signalées par des signaux de dangers A15 plus un additionnel « Aquaplaning ».