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La R.N. 56 Ath-Mons.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 71 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 31/01/2007
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances, de l'Equipement et du Patrimoine

    25 % des accidents avec blessés sur le territoire de la zone de police Sylle et Dendre, c'est le nombre d'accidents recensés sur la R.N. 56 alors qu'elle ne s'étend que sur 15 des 860 kilomètres qui drainent la zone de police. Même si l'on peut toujours affirmer que l'on fait dire ce que l'on veut à des statistiques, Monsieur le Ministre conviendra qu'un tel niveau d'accidents concentrés sur un même tronçon de voirie régionale, c'est énorme.

    La route qui relie Ath à Mons, puisque c'est de cela dont il s'agit, est manifestement le théâtre de nombreux accidents. La configuration actuelle de la R.N. 56 est accidentogène, pour utiliser un néologisme. Comment expliquer ce triste constat ? Il faut dire que la route est le trait d'union entre deux villes importantes. La ville de notre Ministre-Président est chaque jour le lieu de destination et donc aussi le point de départ de nombreux travailleurs, étudiants ou consommateurs. La R.N. 56 doit absorber un charroi important que l'activité économique installée le long de la route contribue également à amplifier. Le Parc Paradisio, avec ses 500.000 visiteurs et qui est le succès touristique privé de la région, et la sucrerie de Brugelette impliquent un va et vient impressionnant de véhicules. La base militaire de Chièvres est dans doute un autre élément générateur de trafic.

    Loin de moi l'intention de me plaindre du niveau élevé et en croissance d'activités sur cet axe Ath-Mons, mais la route à deux bandes parfois très sinueuse, mal éclairée, aux multiples carrefours non aménagés (un seul rond-point), et j'en passe, se révèle être un véritable danger pour les automobilistes. Des aménagements sont à l'évidence nécessaires.

    Les réactions du MET jusqu'à ce jour ne semblent pourtant pas indiquer que l'état et la sécurité de la R.N. 56 soient une priorité de votre administration. Pourtant, la situation sur le terrain l'impose ! Il est temps d'agir. Décideurs politiques et entrepreneurs doivent se concerter et travailler ensemble en vue de développer une solution à ce problème de plus en plus pointu. Le patron du Parc Paradisio, par ailleurs président de l'Union wallonne des entreprises, écrira en ce sens à Monsieur le Ministre en demandant notamment de considérer la R.N. 56 comme une priorité à l'avenir. Il en va de la sécurité des automobilistes et des riverains mais aussi du développement économique d'une région.

    Monsieur le Ministre a-t-il entendu les revendications du monde patronal et politique local ? Quelles suites y donnera-t-il ? Peut-on espérer un sursaut du MET dans ce dossier ? Cette demande restera-t-elle un voeu pieux comme en 2003 lorsque l'actuel gouverneur du Hainaut et la bourgmestre de Jurbise se sont déjà inquiétés auprès de Monsieur le Ministre de l'état de cette route ?

    Monsieur le Ministre marquera-t-il prochainement son accord pour une amélioration de la sécurité aux abords de l'académie de police ? Pour un carrefour du Dragon repensé ? Pour un revêtement mince hydrocarboné entre Jurbise et Lens ? Pour la création d'un rond-point à Bauffe ? Pour une sécurisation accrue de la rue du Séwoir ? Enfin, le contournement de Lens sera-t-il un jour réinscrit à l'ordre du jour ?

    L'appel lancé en front commun, si j'ose dire, portera-t-il cette fois ses fruits ? Le MET va-t-il prévoir l'enveloppe budgétaire nécessaire pour aménager la voirie et les carrefours et améliorer sensiblement le confort et la sécurité des usagers ? Quand pourra-t-on raisonnablement voir les choses changer ? Le chef de district du MET semble lui acquis à l'idée de l'absolue nécessité de procéder à la modernisation de la R.N. 56. Il n'y plus que Monsieur le Ministre à convaincre.
  • Réponse du 28/02/2007
    • de DAERDEN Michel

    En réponse à sa question, je confirme à l'honorable Membre que, si le nombre d'accidents recensés sur la R.N. 56 entre Ath et Mons est le plus important de la zone de police Sylle et Dendre, c'est évidemment parce que cet axe draine une grande partie du trafic de la zone, ce qui augmente en conséquence le risque d'accident.

    Ce constat est d'autant plus vrai que, comme le souligne l'honorable Membre, le développement de cet axe routier est particulièrement important depuis quelques années et qu'il est encore appelé à s'urbaniser davantage à l'avenir. L'implantation de surfaces commerciales ira probablement de pair avec celle de nouvelles zones d'habitat. A terme, il n'est donc pas impossible que cette section de la R.N. 56 soit fortement urbanisée, ce qui engendrera de nouvelles difficultés de circulation.

    Quoi qu'il en soit, je ne partage toutefois pas l'opinion de l'honorable Membre lorsque celui-ci affirme un manque d'intérêt pour l'aménagement de cet axe. En effet, au fur et à mesure des années, divers travaux y ont été réalisés avec pour objectif de sécuriser cet itinéraire, en visant tous les types d'usagers (trafic de transit, riverains, cyclistes, piétons etc.)

    Ainsi, la côte de Nimy a été réfectionnée il y a quelques années ; la traversée de la zone agglomérée de Jurbise a été réaménagée il y a 2 ans et un revêtement a été mis en œuvre à l'entrée de Lens.
    Par ailleurs, entre Lens et Ath la voirie a été totalement renforcée avec création de pistes cyclables, un carrefour giratoire a été construit à Chièvres et l'entrée dans Ath a été recalibrée.

    Concernant les autres zones que l'honorable Membre évoque, je peux vous informer que pour :

    1° la traversée en face de l'Académie de police de Jurbise : les budgets sont inscrits au programme 2007 de la Direction des routes de Mons et les travaux devraient être adjugés cette année ;

    2° le revêtement entre Jurbise et Lens : celui-ci est actuellement en dalles de béton peu confortables pour l'usager, certes, mais ne favorisant pas des vitesses excessives. Un revêtement mince en hydrocarboné n'est cependant pas la solution à envisager, sa restauration passe soit par une reconstruction totale, soit par un rechargement en forte épaisseur, avec éventuellement des systèmes d'interfaces de renforcement. C'est donc un travail de grande ampleur, qui nécessite des budgets importants et qui ne pourra être envisagé que dans le cadre d'une future programmation pluriannuelle ;

    3° le carrefour de Bauffe : ce carrefour ne pose pas de gros problèmes de circulation actuellement et ne justifie pas à court terme de réaliser un giratoire. Toutefois, la Direction des Routes de Mons suit les projets élaborés par la commune de Brugelette et IDETA en vue de relier le Parc Paradisio à la R.N. 56 ;

    4° le contournement de Lens : ce contournement n'a pas été repris en 1983 au plan de secteur de Mons-Borinage suite à un refus de la commune de Lens. A ce jour, aucune nouvelle demande de contournement n'a été faite. Par ailleurs, aucune zone de réservation n'ayant été inscrite, tout tracé de contournement devient presque impossible.

    Enfin, quant à la sinuosité de la R.N. 56 dans la traversée de Lens, l'honorable Membre ne niera très certainement pas qu'elle ne peut être améliorée sans procéder à d'importantes expropriations.

    Je reste, bien entendu, très attentif à l'évolution de ce dossier dans le cadre budgétaire imposé et en privilégiant l'entretien à l'investissement neuf, la priorité restant à la sécurisation du réseau.