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La protection des renards

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 101 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 24/10/2023
    • de MATHIEUX Françoise
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le renard est un animal apprécié par certains pour son rôle dans notre écosystème, redouté par d'autres qui s'inquiètent de son accroissement important.

    Le renard ne dispose pas d'un cadre législatif spécifique. Il n'est pas repris dans les lois liées à la conservation de la nature, mais est visé dans l'arrêté du Gouvernement wallon du 18 octobre 2002 portant sur la destruction de certaines espèces de gibier ainsi que dans l'arrêté du Gouvernement wallon encadrant les dates de la chasse.

    On peut donc chasser et détruire le renard, sans limites de temps, lorsque l'on veut prévenir de dommages importants aux élevages ou que l'on souhaite préserver l'intérêt de la faune, et ce, toute l'année, mais moyennant l’autorisation préalable de Madame la Ministre ou celle de son délégué.

    Ces conditions reprises aux articles 12 et suivants de l'arrêté du Gouvernement du 18 octobre 2002 encadrant la chasse du renard sont-elles dans les faits respectées ?

    En effet, certains acteurs de terrain relèvent que le renard est chassé via différents modes de chasse et de manière souvent peu respectueuse du bien-être de l'animal alors que ce dernier permet d'éviter la prolifération de rongeurs.

    Où en est-on avec le statut du renard et ce dernier ne devrait-il pas être mieux protégé ?

    Madame la Ministre est-elle en contact avec son collègue, le Ministre Borsus, pour s’assurer que les règles en matière de chasse sont respectées vis-à-vis de cet animal ?
  • Réponse du 07/11/2023
    • de TELLIER Céline
    Le renard est un animal intelligent, qui s’adapte facilement aux différents habitats. Il joue, en effet, un rôle positif pour les écosystèmes, et notamment les cultures agricoles. Un renard consomme annuellement entre 6 000 et 10 000 rongeurs, ce qui permet une limitation naturelle de leur prolifération.

    Si le Renard peut causer localement certains dommages, par une prédation vis-à-vis d’espèces sauvages sensibles ou domestiques, la chasse toute l’année avec les moyens actuellement autorisés ne me semble pas justifiée. Une réflexion mériterait en effet d’être menée à ce propos.

    J’ai eu l’occasion d’interpeller mon collègue Willy Borsus sur différentes pratiques de chasse qui me paraissent discutables, dont notamment les pratiques justifiées par la prédation que certaines espèces de notre faune sauvage occasionneraient à la petite faune des plaines ouvertes à la chasse.

    Par ailleurs, en ce qui concerne le bien-être animal, il s’agit en effet d’un aspect important. Nous en parlons sans doute trop peu pour les animaux sauvages, et je remercie l’honorable membre de soulever le sujet. La mise à mort d’animaux ne devrait jamais engendrer de souffrances évitables. Aussi, j’ai chargé le Conseil wallon du bien-être animal d’analyser l’impact sur le bien-être animal des pratiques de mise à mort des animaux sauvages. Ce travail est en cours, appuyé par l’Unité SEED de l’Université de Liège.

    En conclusion, en tant que Ministre de la Nature et du Bien-être animal, je suis attentive à la manière dont nous traitons le renard en Wallonie. Je ne doute pas qu’elle sollicitera mon collègue, le Ministre Borsus, afin qu’il soit également sensibilisé aux nombreux bienfaits de cet animal, et à la manière respectueuse dont il devrait être traité.