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Les actions de la Région wallonne en matière de lutte contre l'inceste

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 83 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 25/10/2023
    • de VANDORPE Mathilde
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Je reviens ici avec un sujet particulièrement poignant, mais face auquel il est important de lever les tabous. En effet, l'inceste est un crime grave, une violation de l'intimité et de la confiance, laissant les victimes avec de tristes séquelles psychologiques.

    Comme le rappelle l'association Parole d'enfants, l'inceste est aussi un fléau de santé publique. L'association fait d'ailleurs face à un nombre toujours croissant de requêtes, notamment depuis le confinement. C'est en considérant cela que je souhaite poser les questions suivantes :

    Existe-t-il des chiffres officiels sur les victimes d'inceste en la Wallonie ?

    Quelles sont les structures régionales vers lesquelles les victimes peuvent se retourner et être garanties de bénéficier d'un accompagnement spécifique et adapté ?

    Ensuite, quelles sont les mesures de prévention auxquelles la Wallonie participe ?

    Enfin, si je ne me trompe pas, certains subsides wallons existent à destination des ASBL. De quels types sont-ils ? Quelles sont les conditions et procédures ?

    De nouveau, l'ensemble de ces questions vise surtout à assurer que la Wallonie joue son rôle et à rendre plus visible l'aide apportée.
  • Réponse du 09/11/2023
    • de MORREALE Christie
    Selon les statistiques de la Police, en Wallonie, le nombre de faits de violences intrafamiliales sexuelles envers des descendants s’élève à 299 en 2019, 348 en 2020 et 319 en 2021. En 2021, en Fédération Wallonie-Bruxelles, 26 % des 6 850 signalements reçus par SOS enfants concernaient des faits de maltraitance sexuelle. Mais comme l’honorable membre le souligne, l’inceste reste malheureusement un sujet tabou, et de nombreuses victimes n’osent pas en parler. L’OMS estime que 20 à 24 % des petites filles et 5 à 11 % des petits garçons seront victimes de violences sexuelles. Une part importante de ces violences sont de nature incestueuse.

    Les enfants victimes d’inceste peuvent être orientés vers un Centre de prise en charge des violences sexuelles (CPVS). Il en existe à Liège, Charleroi et Namur. Un CPVS ouvrira également prochainement en Province de Luxembourg.

    Beaucoup de femmes et d’hommes qui ont été victimes d’inceste n’en parlent qu’une fois devenus adultes. Afin de leur offrir un accompagnement adapté, j’ai libéré des moyens permettant de financer une antenne wallonne de l’ASBL SOS Viol à Namur, l’ASBL Brise le silence à Mons, l’ASBL Femmes de Droit à Namur et l’ASBL de Maux à mots à Mouscron. Les subventions facultatives octroyées annuellement à ces structures s’élèvent à plus de 320 000 euros. Certains services et dispositifs agréés pour l’accompagnement des violences entre partenaires et violences fondées sur le genre disposent également de personnel formé à l’accompagnement des victimes de violences sexuelles et d’inceste comme la Maison plurielle à Charleroi ou le GAMS à Liège et Namur.

    Concernant la prévention de ces violences, dans le cadre de la mise en œuvre des mesures EVRAS du Plan intrafrancophone de lutte contre les violences faites aux femmes 2020-2024, un accord de coopération historique entre la Wallonie, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la COCOF a été adopté par les Parlements de Wallonie, de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la COCOF, fin septembre dernier.

    La Wallonie a dégagé un budget annuel de près de 4 millions d’euros, principalement pour financer l’augmentation des animations dispensées par les centres de planning familial en Wallonie.

    Ces animations, rendues obligatoires dans les écoles pour tous les élèves en 6e primaire et 4e secondaire, s’organisent en continuité avec les nouveaux référentiels du tronc commun.

    Compte tenu du fait que l’on estime qu’il y a en moyenne un à deux élèves par classe qui sont victimes d’inceste, ces séances sont primordiales pour les enfants et les adolescents afin de les aider à comprendre que ce qu’ils traversent n’est pas normal et qu’il est important d’oser en parler.