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L'accès aux soins de santé à travers l'axe 3 du Plan wallon de lutte contre la pauvreté

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 84 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 25/10/2023
    • de DEVIN Laurent
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Depuis ce 1er octobre, grâce à une mesure prise au niveau fédéral, des jeunes de moins de 25 ans ont pu se rendre chez leur médecin généraliste gratuitement. La condition étant que leur médecin tienne un dossier médical global (DMG) et que ces jeunes soient issus d'une famille qui bénéficie d'une allocation majorée.

    Une partie de la consultation est toujours payée par la mutuelle et l'autre, le ticket modérateur, est payé par l'État.

    C'est un budget annuel de 5,5 millions d'euros qui est prévu pour cette mesure inédite.

    Au niveau wallon, l'axe 3 du Plan de sortie de la pauvreté comporte diverses mesures afin de renforcer l'accès au bien-être pour toutes et tous. Parmi ces mesures, un renforcement de la sensibilisation des publics plus fragilisés aux avantages du DMG est envisagé.

    Comment Madame la Ministre compte-t-elle y parvenir, sachant que celui-ci est indispensable, par exemple, pour que ces jeunes bénéficient de consultations gratuites ?

    Une autre mesure vise le développement des associations intégrées de soins (ASI) afin d'accroitre l'accessibilité géographique et financière des soins de première ligne. Combien de nouvelles ASI a-t-elle soutenues ? Dans la région du Centre, les professionnels de la santé sont-ils ouverts à ce type d'associations et si oui, combien d'ASI sont actuellement agréées et financées par la Wallonie ?

    Comment peut-elle sensibiliser les acteurs de la santé aux conditions de vie des personnes précarisées ? Le plan annonce une formation spéciale, comment cette formation pourrait-elle se mettre en place ?
  • Réponse du 09/11/2023
    • de MORREALE Christie
    Depuis le début de la législature, 21 nouvelles associations de santé intégrée (ASI) ont été agréées dont 3 dans le Brabant wallon, 6 dans la province de Namur, 3 en province de Luxembourg, 4 dans le Hainaut et 5 en province de Liège. 12 d’entre elles ont un système de tarification à l’acte tandis que les 9 autres ont un système de tarification au forfait.

    Les demandes d’agrément sont rentrées de manière spontanée par les opérateurs. Les structures d’appui aux nouveaux médecins généralistes sensibilisent les nouveaux médecins agréés à toutes les possibilités d’installation, dont la possibilité de créer ou de travailler en ASI.

    Jusqu’à présent, aucune ASI n’est agréée dans la région du Centre, mais une demande d’agrément a été introduite cette année et est en bonne voie d’aboutir à un agrément au 1er janvier 2024. Il s’agit de la maison médicale du Centre située à Familleureux.

    Dans le courant de l’année 2022, les acteurs de la santé ont été sensibilisés aux conditions de vie des personnes précarisées. Dans le cadre du Plan de sortie de la pauvreté (PSoP), 41 ASI ont bénéficié de la mesure permettant d’engager un assistant social.

    Après analyse des rapports qualitatifs des ASI concernées, il a été constaté que le travail social en ASI s’est montré dynamique et éclairant à la fois dans la trajectoire du patient, mais également pour l’ensemble des professions représentées. Le public des ASI, toutes régions confondues, fait état de personnes fragilisées, à différents niveaux, ayant besoin d’une prise en charge spécifique que l’assistant social a pu leur proposer grâce à son rôle polyvalent. Par sa fonction, il a pu également interpeller les professionnels de la santé de l’équipe pluridisciplinaire de l’ASI afin de les sensibiliser à la réalité du patient et de coordonner les actions dans l’intérêt du patient.

    Concernant la formation envisagée, elle serait adressée particulièrement aux professionnels de la santé. Il s’agirait d’une articulation de la mesure 3.3 du PSoP (personnes vulnérables) et la mesure 13 du plan wallon d’inclusion des personnes LGBTQIA+. Cette articulation a été pensée, car les réalités de vie spécifiques des personnes concernées par ces deux plans impactent leurs quotidiens et leurs états de santé. Les Groupes de travail préparatoires (toujours en cours) à la mise en place de cette formation ont déjà pu déterminer le besoin de déconstruire les idées reçues relatives aux publics LGBTQIA+ et aux publics vulnérables, le besoin d’outils accessibles et l’importance de la littératie pour renforcer les compétences en santé.

    Différents modules de formations ont déjà pu être envisagés tels que l’inclusivité, les besoins en santé des personnes LGTBTQIA+, la précarité et la vie sociale. Plusieurs partenaires externes sont sollicités dans le processus de la création de la formation. Il va de soi qu’il sera fait appel à certains d’entre eux pour réaliser la formation afin de proposer des outils répondant le mieux possible aux attentes du terrain.

    Concrètement, la formation serait envisagée dans le courant de l’année 2024. Les modalités pratiques et le contenu de la formation sont toujours en cours de construction.