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Les craintes concernant la propagation des punaises de lit

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 113 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 26/10/2023
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La France est confrontée depuis plusieurs semaines maintenant à une épidémie sans précédent de punaises de lit. Ces petits insectes qui piquent et sucent le sang sont capables de survivre sans manger pendant un an et demi, voire deux ans dans de bonnes conditions. La France a eu bien du mal à contenir la propagation de ces nuisibles particulièrement voraces et reproducteurs. Face à cette situation, il est légitime de s'interroger sur la présence de ces nuisibles dans notre région.

    La SNCB a récemment annoncé avoir instauré des mesures renforcées de nettoyage afin de prévenir toute infestation. L'entreprise Rentokil Belgique, spécialisée dans la lutte antiparasitaire et dans la désinfection, a également vu le nombre de ses clients augmenter. Le responsable marketing de la société explique que les interventions estivales ont augmenté de 30 % par rapport à l'été dernier. Il reste difficile d'estimer précisément l'intensité de la présence des punaises de lit en Région wallonne, mais plusieurs professionnels s'accordent sur une hausse importante de celle-ci ces derniers mois.

    Face à cette situation et au vu des difficultés rencontrées par les autorités publiques en France, il apparaît essentiel de s'emparer au plus vite de cette question qui peut rapidement se muer en problème sérieux sans action publique de notre part.

    Madame la Ministre dispose-t-elle de statistiques plus précises sur la présence de ces nuisibles dans notre Région ?

    Quelles sont les actions aujourd'hui en vigueur pour prévenir toute propagation ?
  • Réponse du 03/01/2024
    • de TELLIER Céline
    La punaise de lit (Cimex lectularius) est un petit insecte appartenant au groupe des hémiptères. Il ne mesure que 1 à 2 mm de long au stade larvaire et de l’ordre de 5 à 7 mm une fois adulte et à jeun. Il grossit très légèrement après un repas de sang et prend alors une teinte rouge foncé. C’est un des plus anciens parasites connus de l’homme.

    Les punaises de lit préfèrent les espaces sombres et les endroits calmes, mais compatibles avec des opportunités d’alimentation. Elles s’installent ainsi le plus souvent dans les chambres à coucher ou le canapé du salon. Ces insectes étant très petits, ils sont difficiles à repérer, car ils peuvent s’insinuer dans les moindres espaces, les moindres replis de tissus et se nourrissent la nuit. On rencontre des punaises de lits à l’intérieur de maisons individuelles, d’immeubles d’habitation, d’hôtels, d’avions et d’hôpitaux. Tout le monde peut être victime chez lui d’une première infestation et leur présence n’est pas le signe d’un manque de propreté. Une détection rapide et des mesures drastiques d’hygiène permettent d’éviter les hyper-infestations.

    Les punaises de lit sont principalement connues pour les atteintes dermatologiques et allergiques qu’elles occasionnent, allant de la simple piqûre à des manifestations généralisées pouvant s’apparenter à une urticaire. La sensibilité d’une personne peut s’accroître si le nombre de piqûres augmente. Par ailleurs, comme l’honorable membre l’indique, les piqûres multiples en cas d’infestation sévère peuvent nuire à la qualité du sommeil, générant ainsi de la fatigue voire des troubles psychologiques variés.

    Pour ce que nous en savons à ce jour, les punaises de lit ne sont pas des vecteurs de maladies. C’est depuis la fin des années 1990 que les punaises de lit semblent en recrudescence. Cette évolution serait entre autres liée à l’essor des voyages internationaux, à celui du commerce de seconde main et au développement des résistances aux insecticides. L’évolution climatique a également un impact. Comme les autres insectes, les punaises de lit voient leur cycle biologique s’accélérer quand la température augmente et les populations se multiplient plus facilement. Quand la température chute entre 4 à 10°, ces insectes peuvent se mettre en pause pendant des mois et passer inaperçus.

    En Wallonie, il n’y a pas de réseau de surveillance ni de recensement systématique de ces insectes. En l’absence de chiffres officiels, il est difficile d’établir des tendances. L’institut de Gembloux traite juste quelques plaintes de particuliers par an. Cela concerne quelques hôtels ou hôpitaux.

    En été, les punaises se reproduisent plus vite avec la chaleur. Afin de limiter les risques d’hyper-infestations, j’ai donc chargé mon administration d’élaborer un plan d’action avant cette période, comprenant notamment la mise en place d’une surveillance et d’un recensement de la présence de punaises de lits, ainsi que la mise en place de mesures de prévention de la prolifération ces insectes de lits.