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La demande d’extension du site Renewi-Recydel à Wandre

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 115 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 26/10/2023
    • de NIKOLIC Diana
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les Liégeois s'inquiètent de la multiplication des incendies sur le site de recyclage Renewi-Recydel à Wandre, en région liégeoise.

    Par ailleurs, nous avons appris dans la presse que la société Renewi avait introduit une demande d'extension du site, ce qui est de nature à amplifier l'inquiétude des riverains.

    Madame la Ministre a-t-elle reçu des informations par rapport à ces multiples incendies ?

    Quelles sont les conséquences de ceux-ci en termes de pollution ? N'y a-t-il pas un risque à long terme pour la santé des riverains ? L'entreprise a-t-elle déjà fait l'objet de contrôles ? Les conditions du permis actuel sont-elles respectées ?

    Les conditions du permis d'environnement seront-elles revues à la hausse suite à la demande d'expansion du site d'exploitation ? Madame la Ministre dispose-t-elle d'éléments à ce sujet ?
  • Réponse du 27/11/2023
    • de TELLIER Céline
    Il faut avant tout préciser que le Département de la Police et des Contrôles (DPC) n’intervient pas dans la gestion des situations d’incendies, mais par contre qu’il intègre les cellules de crise lorsqu’elles sont mises en place. Lorsque le DPC est informé de tels sinistres avec impact environnemental potentiel, des contacts sont établis par le DPC avec le responsable de l’entreprise afin de connaître l’évolution de la situation.

    Lors du dernier sinistre concernant cette entreprise, le DPC a été en contact téléphonique, à plusieurs reprises, avec le responsable environnement de l’entreprise afin de connaître l’évolution de la situation. Le DPC a aussi contacté le SRI pour informer les riverains quant à la dangerosité des fumées. Selon eux, aucun impact n’a été mis en évidence suivant les mesures de la qualité de l’air réalisées par la Protection civile.

    Le DPC a ensuite demandé à l’exploitant un rapport sur l’origine de l’incendie et les mesures, calendrier des travaux à l’appui, qu’il comptait mettre en place pour éviter toute récidive. Le DPC suit la mise en place de ces mesures. Il s’est aussi occupé du devenir des eaux d’extinction récoltées dans le bassin d’orage de l’entreprise (analyse demandée avant évacuation).

    Les mesures que l’exploitant compte mettre en place sont les suivantes :

    En matière d’équipements (sachant que ce sont les 3 premières minutes qui comptent) :
    • changement du design des toitures au-dessus des loges pour éviter toute surchauffe ;
    • placement de détecteurs d’incendie ;
    • placement de caméras thermiques intelligentes (pour éviter toute fausse alarme due, par exemple, au gaz d’échappement des bulldozers) ;
    • placement d’une extinction automatique.

    Ces travaux seront terminés, selon le directeur du site, en mai 2024.

    En matière de prévention : les déchets électriques qui arrivent sur le site sont censés être déjà triés au niveau de la collecte ; ceux qui présentent un danger et les autres. Ces déchets arrivent de Belgique (Recupel), sont ensuite conditionnés dans des boxes de petites capacités, mais ils arrivent en vrac des Pays-Bas et de France. L’exploitant a donc sollicité les fournisseurs de ces pays pour que ces déchets soient livrés dans des conteneurs, afin d’éviter toute propagation d’incendie.

    La meilleure des préventions reste bien entendu une séparation des déchets efficace lors de la collecte et donc une sensibilisation du public à grande échelle.

    L’exploitant a également déclaré avoir rencontré, en juillet dernier, un représentant du SRI dans le cadre de la demande de renouvellement de permis.

    En matière de contrôle de l’entreprise, au cours des dernières années, le DPC a réalisé différents contrôles des conditions d’exploitation du site. Lors de ces contrôles, le DPC a aussi :
    • demandé la mise en ordre des installations électriques et réclamé des plans de zonage ATeX, ce qui a été fait. ;
    • vérifié que les contrôles des moyens d’extinction étaient bien réalisés annuellement comme la règlementation l’exige.

    L’exploitant a mis sur pied une équipe d’opérateurs internes formés pour intervenir en cas d’incendie.

    Tant que de tels incendies se répéteront, leurs conséquences devront être évaluées au cas par cas. Les mesures de confinement de la population décidées par la ville de Liège dans de telles situations de crise se justifient. Elles permettent d’éviter une exposition trop importante de cette population à des fumées dont l’origine et la nature ne sont pas toujours clairement identifiées au moment de l’incident.

    Une demande de permis unique relative :
    • au maintien en activité d’un centre de regroupement et de tri de déchets inertes et non dangereux (RENEWI) et un centre de regroupement, de tri et de démantèlement de DEEE (RECYDEL) (renouvellement anticipé) ;
    • à l’exploitation d’une activité de regroupement de < 50 tonnes de déchets dangereux (bois traité, amiante, roofing avec goudron) (RENEWI) ;
    • à la reconstruction d’un bâtiment suite à un incendie ;
    • à l’extension, le réaménagement/réorganisation des activités du site : bureaux, nouveau hall déchets, zones de stockage, atelier d'entretien/réparation de camions, car-wash, parking, gestion et traitement séparés des eaux ...
    • à la mise en conformité des autorisations de l’établissement vis-à-vis de la Directive IED/IPPC suite à la publication des CMTD relatives aux activités de traitement de déchets

    a été introduite à la Direction de Liège du Département des Permis et Autorisations le 31 janvier 2023.

    Cette demande a été déclarée incomplète le 20 février 2023. Des compléments ont été reçus le 14 août 2023 et le dossier a été déclaré complet et recevable le 4 septembre 2023.

    Les fonctionnaires technique et délégué doivent notifier leur décision le 4 décembre 2023 (+ 30 jours de prorogation).

    Étant donné que l’utilisation de mousse extinctrice à répétition est une activité à risques PFAS, j’ai demandé à mon Administration d’être particulièrement attentive à cette problématique lors de l’instruction de la présente demande tant pour l’activité en tant que telle, mais aussi en cas d’incendie.

    Pour le reste, l’honorable membre comprendra que, étant l’instance de recours avec mon collègue, le Ministre Borsus, je ne peux me prononcer sur le fond de cette demande d’extension du permis de cette société.