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Le développement des taxis roulant à l’hydrogène

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 163 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 26/10/2023
    • de MATHIEUX Françoise
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Ce 10 octobre 2023, j'assistais à la présentation des résultats du projet-pilote de taxis fonctionnant à l'hydrogène et mis en place à Bruxelles par une société de Taxis et VIRYA.

    Les retombées de ce projet sont positives, les taxis ayant pu parcourir plus de 35 000 km de manière décarbonée. Cette technologie permettra, à terme, d'atteindre les objectifs d'une réduction de 14 % des émissions de CO2 d'ici 2030 – plus de 35 000 tonnes pouvant être évitées.

    Le projet de plan stratégique wallon en matière d'hydrogène contient-il des éléments relatifs :
    - à un projet similaire qui serait envisagé pour les taxis et autres véhicules wallons qui forment, à mon sens, un secteur apte à bénéficier de l'hydrogène vert ?
    - à un développement des infrastructures et des stations pour véhicules, ce point formant encore un obstacle plus important relevé par ces acteurs ?
  • Réponse du 03/01/2024
    • de HENRY Philippe
    Le développement de l’hydrogène en Wallonie suscite de nombreuses questions qui seront toutes abordées dans le cadre de la deuxième phase de l’élaboration du Plan stratégique wallon pour l’hydrogène.

    Comme l’honorable membre le sait, l’hydrogène décarboné doit être fabriqué. Il a un coût énergétique. C’est l’efficience énergétique qui doit normalement guider les décisions de son utilisation. La décarbonation doit entre autres respecter l’impératif européen de favoriser l’efficacité énergétique.

    Aussi, le Plan stratégique wallon pour l’hydrogène favorisera essentiellement les utilisations de l’hydrogène pour lesquelles d’autres moyens de décarbonation sont inexistants ou non appropriés.

    D’une manière générale, l’utilisation de l’hydrogène pour les véhicules légers est peu pertinente : les batteries sont nettement plus efficaces, toutes autres considérations mises à part. Pour effectuer 100 km, un véhicule léger consomme environ 20 kWh. S’il était équipé d’une pile à combustible (fuel cell), pour parcourir la même distance, il aurait besoin d’environ 1 kg d’hydrogène. Or, la production d’1 kg d’hydrogène par électrolyse consomme environ 60 kWH, soit 3 fois plus, sans compter l’énergie nécessaire à sa compression à 700 bars dans les stations de rechargement (HRS).

    Par contre, dans le transport lourd (semi-remorques, p. ex), le poids des batteries serait prohibitif et le recours à l’hydrogène est donc nettement plus approprié comme solution à la décarbonation.

    Cependant, une tolérance peut être envisagée dans certains cas.

    C’est notamment celui des véhicules légers devant accomplir régulièrement une longue distance journalière, pour lesquels le temps de recharge d’une batterie handicaperait clairement l’activité économique concernée et pour lesquels aucune alternative n’est possible. Certains taxis, si pas la plupart, se trouvent dans ce cas.

    Aucun projet n’est actuellement envisagé en Région wallonne pour les taxis. Ils ne sont pas pour l’instant prioritaires pour l’utilisation de l’hydrogène vert dont la production restera limitée en Région wallonne, l’essentiel devant être importé. Mais à moyen ou long terme, ce n’est pas à exclure.

    Un des objectifs opérationnels du Plan stratégique devrait porter sur l’évaluation des utilisations non actuellement prioritaires de l’hydrogène vert. Dans ce cadre, le cas des taxis pourrait être analysé, afin d’orienter la décision du Gouvernement wallon en la matière.

    L’établissement d’un réseau de stations de rechargement (HRS), principalement le long des autoroutes et des voies d’eau, constituera un des impératifs du Plan stratégique wallon pour l’hydrogène. Il s’agira notamment de répondre à un impératif européen relatif à la densité de HRS et autres points de recharge « électriques ». Cet impératif vise les HRS à 350 bars (essentiellement le trafic lourd), mais aussi les HRS à 700 bars (essentiellement les véhicules légers).