/

La gestion de la mobilité autour des festivals

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 174 (2023-2024) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 14/11/2023
    • de LEONARD Laurent
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Nous le savons, l'impact environnemental des festivals n'est pas négligeable. le déplacement des festivaliers y est pour beaucoup.

    Il existe plusieurs études et recherches qui ont examiné l'impact de la mobilité liée aux festivals sur l'environnement. Ces études abordent différents aspects tels que les émissions de gaz à effet de serre, la congestion routière, l'utilisation des transports publics, les comportements des visiteurs, etc. Nous pouvons citer, par exemple, l'étude britannique de Julie's Bicycle - « Sustaining Great Art and Culture », l'étude française de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) - « Écomobilité et événements festifs » ou encore l'étude de l'Université de Technologie de Delft - « Festival Visitors' Travel Behavior and the Impact of Distance to Festival Sites ».

    Toutes pointent la nécessité d'organiser des transports en commun spécifiques et abordables dans le but d'améliorer la durabilité des festivals de musique. Si des efforts sont faits, grâce à la concertation entre les festivals et l'OTW, force est de constater que la voiture est toujours omniprésente autour des différents sites de divertissements culturels.

    La mobilité douce, par contre, n'est que très rarement mise en valeur par l'organisation des festivals. Dans les plus populaires que compte la Wallonie, il en existe d'ailleurs un qui ne propose en aucun cas des solutions écologiques pour se rendre sur site. C'est d'une part dommageable pour l'environnement et cela ne participe pas à la sensibilisation des festivaliers.

    En effet, les festivals regroupant un public large et varié, ce sont des lieux adéquats pour la promotion d'idées progressistes, de valeurs positives et d'informations. Ce n'est pas pour rien que les stands à ce sujet sont souvent présents sur les sites. Des villages sont même parfois organisés autour des ASBL proposant de l'information, des goodies utiles pour profiter en toute sérénité de la musique. La mise en place de solutions vertes et écologiques pour le transport des festivaliers aurait un impact considérable sur les esprits, pourrait convaincre un bon nombre d'usagers de délaisser leurs voitures pour le vélo ou la trottinette électrique, et ce, même au quotidien.

    Dès lors, plusieurs questions me sont venues à l'esprit.

    Des solutions de transports en commun nouvelles, telles que des bus ou navettes électriques, ont-elles déjà été mises en place, par l'OTW, pour transporter les festivaliers des gares, des grandes villes vers les lieux de festival ?

    Des aides existent-elles actuellement pour encourager la cyclomobilité aux abords des festivals, c'est-à-dire la possibilité de se rendre grâce à des vélos louables de la gare la plus proche au site principal ?

    Existe-t-il des facilités qui permettraient aux cyclistes de transporter leurs vélos dans les navettes de bus apprêtées spécialement pour les festivals ?

    La Région wallonne a-t-elle commandé ou compte commander une étude spécifique pour améliorer de manière considérable la mobilité aux abords des festivals, et ce, dans le but de la rendre plus durable ?
  • Réponse du 08/01/2024
    • de HENRY Philippe
    En matière de solutions d’accès des festivals en transport en commun, le premier enjeu est la localisation de l’événement. Plus près il est d’un nœud de transport (à fortiori une gare desservie par des trains IC), meilleur, moins onéreux et plus durable sera l’accès. Plus le lieu est éloigné, plus les moyens logistiques exceptionnels à déployer seront importants. C’est une variable à considérer avant toute autre chose en matière de durabilité d’un festival.

    Ensuite, c’est à l’organisateur, sur base notamment de ses objectifs, mais aussi des éventuelles contraintes que lui fixe l’autorité locale, de définir ses solutions en matière d’accès, notamment en transport collectif. Il peut très bien, à ce titre, solliciter une offre de services au TEC ou à tout autre transporteur. Le TEC remet alors éventuellement une offre s’il est en capacité de le faire (disponibilité des véhicules et conducteurs notamment), à un prix qui doit couvrir l’ensemble de ses frais afférents à l’événement, la mission sollicitée n’étant pas dans le champ d’action de son contrat de service public et de la compensation financière régionale associée.

    Si, demain, le TEC dispose de bus électriques, l’offre du TEC pourrait le cas échéant être proposée avec de tels véhicules, dès lors que les contraintes opérationnelles le permettraient. Il est utile de noter que pour de grands événements, la demande de navettes peut être tellement volumineuse qu’elle nécessite une planification de plusieurs mois.

    Dès lors que ce type de navettes sont régulièrement saturées aux « heures de pointe » des festivals, y autoriser l’embarquement des vélos nécessitera des véhicules supplémentaires que l’organisateur devra assumer, et des conditions de sécurité à clarifier, ce qui n’est pas évident, notamment en raison de la présence de personnes en chaises, des poussettes, et cetera. Il me semble plus opportun de favoriser l’accessibilité directe du lieu de festival aux vélos, plutôt que de transporter lesdits vélos, en général sur des distances de quelques kilomètres maximums dans le cas des navettes de festival.

    À l’image de festivals organisés en Flandre (par exemple Werchter Boutique où 8 500 places de parking de vélo ont été mises en place), l’usage du vélo pourrait être beaucoup plus fort en Wallonie, que ce soit pour relier les lieux de concert et des parkings éloignés du site ou encore les lieux de résidence de festivalier.

    Parmi les festivals wallons, citons par exemple :
    - Dour qui se situe près de la Ligne 98 du RAVeL ;
    - Scène sur Sambre et Esperanza le long du RAVeL de Sambre ;
    - Les Francofolies de Spa le long de la ligne 44A.

    Les festivaliers disposent donc d’une infrastructure de qualité pour se rendre sur site, mais ceci doit être couplé à un stationnement vélo de qualité et sécurité, ainsi que d’une bonne communication.