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L’activation du Plan grand froid

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 96 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 14/11/2023
    • de GALANT Jacqueline
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Le Plan grand froid a été activé en Wallonie ce mercredi 1er novembre et sera maintenu jusqu'au 31 mars prochain inclus. L'initiative vise à assurer un " accueil inconditionnel et permanent " 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 aux personnes sans abri ou très précarisées.

    Les opérateurs de terrain de cette opération sont coordonnés par sept relais sociaux urbains établis à Charleroi, Liège, La Louvière, Mons-Borinage, Namur, Tournai et Verviers.

    Pour lutter contre le sans-abrisme, le gouvernement wallon a décidé de mobiliser des moyens complémentaires. Une enveloppe de 34 millions d'euros a ainsi été réservée pour des projets pilotes de solutions innovantes de logement et d'accompagnement des personnes précarisées. Par ailleurs, des moyens additionnels à hauteur de 3,6 millions d'euros ont été dégagés.

    Quels sont les défis auxquels vont devoir faire face les relais sociaux ?

    Madame la Ministre a-t-elle apporté des changements au Plan grand froid ?
    Le cas échéant, lesquels ?

    Depuis la mise en place des projets Housing first, les besoins ont-ils évolué ?

    Comment adapte-t-elle la politique wallonne de l'aide aux personnes sans-abris ?
  • Réponse du 06/12/2023
    • de MORREALE Christie
    La lutte contre le sans-abrisme est une des priorités du Gouvernement. En effet, le phénomène de paupérisation est un problème majeur de société qui entraîne de lourdes conséquences, à la fois pour les personnes concernées et la société tout entière. Ce phénomène nécessite la mobilisation de différentes compétences et de différents niveaux de pouvoir.

    Les défis auxquels doivent faire face les relais sociaux sont importants et en lien avec cette précarité saillante. Dans le cadre du Plan grand froid, ce sont bien les sept relais sociaux urbains qui, face aux spécificités de leur territoire, analysent les besoins et déterminent un cahier des charges annuel.

    Mon équipe et moi-même travaillons en lien étroit avec la Direction de l’Action sociale du SPW IAS et l’Observatoire wallon du sans-abrisme, afin de soutenir les relais sociaux et leurs partenaires dans le cadre du Plan grand froid et de la lutte contre le sans-abrisme.

    Dans ce cadre, la plus-value des dispositifs « Housing First » est largement reconnue : le taux de maintien en logement des personnes avoisine les 90 %. Grâce au Plan de relance de la Wallonie, j’ai pu étendre ces dispositifs à l’ensemble du territoire wallon et répondre ainsi à l’évolution des besoins qui sont régulièrement objectivés par les expériences de dénombrements. La proposition d’un logement individuel à des personnes sans-abri de longue durée qui souffrent de problématiques psychiatriques et/ou d’assuétudes représente une solution d’insertion durable. Positionné comme un droit fondamental, le logement avec un accès immédiat depuis la rue est donc un levier qu’il convient de soutenir.

    C’est la raison pour laquelle, un appel à projets, assorti d’une enveloppe de 2 millions d’euros, à destination des opérateurs qui pratiquent le « Housing first/Housing led » a été lancé pour leur permettre d’acquérir, seuls ou en copropriété, des logements et de concrétiser le processus d’accompagnement des personnes. Cette enveloppe a été répartie, à parts égales, entre les 10 candidats ayant déposé un projet recevable. Il appartient désormais à ces opérateurs de la gérer au mieux, afin d’augmenter et de pérenniser l’offre de logements accessibles au public « Housing First/Housing Led ».

    Cet exemple d’adaptabilité aux besoins du terrain et des publics cibles n’est pas le seul. Ainsi, certains publics identifiés comme particulièrement à risque font l’objet d’actions spécifiques prenant place dans le cadre du « Housing Led ». C’est le cas du public qualifié de « primo-arrivant en rue » qui, bien que ne totalisant pas 2 ans d’errance, fait l’objet d’une attention particulière et se voit proposer un logement, afin d’éviter l’allongement du temps en rue et le risque de chronicisation et de dégradation de la santé tant physique que mentale.

    Pour soutenir la mise en place de ces projets visant la réinsertion des primo-arrivants en rue, les sept relais sociaux urbains bénéficient d’une subvention annuelle d’environ 50 000 euros chacun depuis 2020.

    Par ailleurs, d’autres actions complètent la politique d’aide aux personnes sans-abri. À titre exemplatif, des moyens inédits ont pu récemment être mobilisés dans le cadre de l’appel à projets relatif aux expériences pilotes « Territoires Zéro Sans-Abrisme ». Le budget qui y est consacré s’élève à 34 150 000 euros et est destiné à soutenir des investissements en infrastructures et à mettre en œuvre des actions d’accompagnement innovantes.

    Ces expériences pilotes seront suivies et évaluées au sein d’un comité d’accompagnement mis en place par l’Observatoire wallon du sans-abrisme et viendront alimenter la réflexion du Gouvernement dans le cadre de la stratégie coordonnée de sortie du sans-abrisme.

    L'adaptabilité de la politique wallonne dans l'aide apportée aux personnes sans-abri est une constante qui guide les actions du Gouvernement, avec la volonté d'investir dans la prévention qui, à mes yeux, représente un investissement pour l'avenir.