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Le suivi des engagements inhérents à la mobilité en zone rurale

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 183 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 14/11/2023
    • de BELLOT François
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Monsieur le Ministre mentionnait dans sa réponse à une de mes précédentes questions concernant les diagnostics de la mobilité en zone rurale qu'une « démarche d'information publique et de participation citoyenne dénommée « Mobilli », ouverte à tous, est prévue (…) » et que cette démarche a « été sélectionnée parmi les initiatives européennes les plus innovantes dans la catégorie Local Development des « Innovation in Politics Awards », ajoutant que les lauréats seraient connus en mai.

    Qu'a-t-il actionné dans le cadre de cette démarche d'information publique et de participation citoyenne pour permettre aux Wallons d'y prendre part ?

    Que fait-il des résultats de cette démarche ?

    En outre, analyse-t-il l'intérêt porté à celle-ci par notre population afin de connaître du panel des résultats ? Si oui, que décèle-t-il dans cette analyse ? Si non, pourquoi ne pas procéder ?

    Monsieur le Ministre soulignait que le « travail est réalisé en co-construction avec l'ensemble des parties prenantes des zones de redéploiement. Leur participation active lors des différentes étapes de création et de mise en service des lignes de bus TEC est, en effet, un moyen de s'assurer que chaque commune dispose d'une liaison structurante adaptée, mais également que les zones à faible densité ne soient pas délaissées ».

    Puisque sa réponse ne paraît reprendre de participations actives concrètes des « parties prenantes » des zones de redéploiement, peut-il affermir les engagements de celles-ci et les vôtres afin de confirmer que le contexte n'est pas propice à un délestage de responsabilités défavorable à un agenda de réalisations ?

    Il me renseignait qu'une « dizaine d'études de redéploiement ont été initiées depuis 2019 et sont aujourd'hui à des étapes différentes de mise en œuvre »

    Depuis sa réponse, ces études ont bénéficié de temps.

    Peut-il m'apporter toutes les précisions utiles qu’il ne citait pas et des évolutions de celles-ci qu’il ne reprenait sous le concept d'étapes de mises en œuvre ?
  • Réponse du 27/11/2023
    • de HENRY Philippe
    Comme évoqué précédemment, des redéploiements de l’offre TEC sont organisés par zone dans toute la Wallonie jusque 2030.

    Ceux-ci ont pour but de définir un nouveau réseau de transport en commun pour une offre plus large et adaptée aux besoins sur la zone, en complément au réseau structurant ferroviaire et Express. Il s’agit de changements structurels complexes, mais essentiels dans la réalisation de la vision FAST pour la mobilité et donc l’atteinte de nos objectifs climatiques.

    Ces redéploiements sont organisés en concertation avec différentes parties prenantes.

    Une dizaine d’études de redéploiement ont été initiées depuis 2019 et sont aujourd’hui à des étapes différentes de mise en œuvre. Le plan des priorités des études de redéploiement a été soumis à l’avis des Organes de Consultation par Bassin de mobilité (les OCBM).

    En ce qui concerne les zones non urbaines, les études de redéploiement en cours sont les suivantes :
    - la zone de redéploiement autour de Gembloux-Basse-Sambre dont la mise en service du nouveau réseau a eu lieu cet été 2023 ;
    - les zones de redéploiement autour de Florenville et autour d’Ath pour lesquelles l’étape de participation citoyenne intitulée « Mobilli » est finalisée et dont la mise en service du nouveau réseau est prévue respectivement à l’été 2024 et en 2025 ;
    - les zones de redéploiement « Brabant Ouest » « Philippeville-Couvin » et « Semois – Libramont » pour lesquelles l’étude opérationnelle menée par l’OTW est en cours dont l’étape « Mobilli » est prévue courant 2024.

    Pour les trois zones qui ont déjà fait l’objet de la démarche de participation citoyenne « Mobilli » (Gembloux-Basse-Sambre, Florenville et Ath), les citoyens ont pu faire part de leurs remarques via une plateforme en ligne (https://mobilli.citizenlab.co) ou par téléphone. Un total de 715 propositions sur la plateforme est dénombré. Des ateliers participatifs ont également été organisés dans les zones concernées avec en moyenne une trentaine de participants rassemblant un panel de citoyens et des forces vives locales.

    Durant ceux-ci, l’ensemble des commentaires a été analysé et a permis de faire évoluer le réseau. Pour la zone de Florenville par exemple, il a permis d’améliorer la desserte de certains villages, notamment par la mise en place d’une offre de transport à la demande, qui permet plus de souplesse et d’agilité face à l’évolution des besoins de déplacement tout en limitant l’impact budgétaire et environnemental comparativement aux lignes régulières classiques.

    Au niveau de la participation citoyenne, on constate une disparité entre les zones, et particulièrement celle de Florenville pour lequel le nombre de propositions (35) est très inférieur aux deux autres zones (350 et 330).

    Par ailleurs les leçons tirées du premier redéploiement sur la zone de Gembloux-Basse Sambre, remontées par les citoyens et les communes, ont démontré la nécessité de multiplier les canaux d’informations en amont de cette consultation afin de toucher un public plus large.

    Le processus va donc être renforcé très concrètement notamment via un affichage plus systématique et visible dans les bus des zones concernées, mais aussi en associant et en sensibilisant davantage les relais locaux et en particulier les instances communales qui sont des partenaires clés dans la réussite de ces réformes et l’adhésion des citoyens.

    Lors des consultations suivantes, j’ai aussi insisté sur la nécessité de renforcer plus largement la communication. Par conséquent, une attention particulière a été portée aux supports de communication physique, avec un nombre accru de flyers et d’affiches qui ont été distribués sous forme de Kit média aux maisons communales, aux écoles, aux parcs d’activité économique (PAE) et dans les lieux importants des communes. Le TEC a également renforcé sa communication par affichage dans les bus.

    Le processus de redéploiement fait actuellement l’objet de plusieurs adaptations de la part du TEC et de l’AOT, en vue de répondre mieux aux attentes des parties et de prendre en considération les leçons de la première expérience de Gembloux.

    Ces adaptations relèvent de deux grands enjeux : d’une part, la mise en place d’un réseau intégré qui bénéficie d’une adhésion large des autorités communales et des usagers et d’autre part, la mise en place d’une série de mesures visant à accompagner les citoyens dans les changements de comportement.

    Je continue de suivre de très près le processus dans les différentes zones afin de faire des redéploiements des succès pour les usagers et pour le climat.