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Le glanage

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 117 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 15/11/2023
    • de SCHYNS Marie-Martine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    J'ai déjà pu interroger Monsieur le Ministre sur le partage des récoltes et plus particulièrement le glanage, cette pratique existe, sous différentes formes, depuis le Moyen Âge. Si elle était tombée un peu en désuétude au cours de ces dernières décennies, on assiste depuis ces dernières années à un retour en force de cette pratique.

    Si, dans un premier temps, ce retour en grâce a été motivé par une volonté de réduire les pertes alimentaires et donc le gaspillage, on constate aujourd'hui également que certains citoyens y recourent en raison du contexte économique difficile et de l'augmentation des prix dans la grande distribution.

    On constate également cette évolution auprès des agriculteurs qui permettent ces opérations. À l'origine, il s'agissait de permettre le ramassage des légumes que les machines n'avaient pas pu récolter ou encore que la grande distribution ne veuille pas, parce que qualifiés « hors calibre ». Aujourd'hui, il s'agit de démarches volontaires et certains font même la promotion des endroits pouvant être glanés.

    Il y a un an, Monsieur le Ministre m'indiquait qu'un modèle de charte de glanage avait été établi dans le but de constituer un support aux relations entre les producteurs et les associations. Peut-il faire le point sur le succès de cette charte ? Combien ont-elles été signées ? Dispose-t-il d'une répartition géographique et par culture de ces ratifications ?

    Il avait insisté sur le rôle des 20 GAL existants en Wallonie et la création programmée de nouvelles structures. Ce rôle a-t-il été confirmé, voire renforcé ?

    En concertation avec sa collègue en charge de l'alimentation durable, a-t-il initié de nouvelles actions ? Des actions d'informations afin de rappeler la législation sont-elles prévues ?

    Une collaboration à long terme entre les agriculteurs et les acteurs locaux, je pense notamment aux ceintures alimentaires, peut-elle être envisagée ?
  • Réponse du 04/12/2023
    • de BORSUS Willy
    Plusieurs retours de producteurs sont parvenus à l’ASBL SOCOPRO concernant des problèmes liés « au glanage intempestif ». Il s’agit notamment de ramassage avant ou pendant la récolte. Le centre pilote maraîchage (CIM) qui encadre environ 160 producteurs, confirme que la plupart de leurs membres sont touchés, à plus ou moins grande échelle, par ce glanage non autorisé, qui consiste en fait en un vol qui doit être traité comme tel.

    Ces dérives peuvent notamment s’expliquer par un manque de connaissance ou de compréhension de la législation encadrant la pratique. Certains évènements récents participent aussi à semer la confusion autour de ce qui est autorisé ou non. En effet, le contexte des rendements inhabituellement élevés des haricots industriels et du timing de la maturité de ceux-ci a bouleversé les plannings des usines de surgélation/transformation. Ces facteurs engendrent une impossibilité de prise en charge de ces récoltes. De nombreux agriculteurs ont, dès lors, ouvert leurs champs au glanage, autorisant un ramassage prérécolte.

    Enfin, certains vols organisés, exécutés de nuit, sont également à déplorer. De tels évènements ont aussi été observés en France cet été, certains producteurs allant jusqu’à disposer des caméras autour de leurs parcelles.

    Afin de répondre aux problèmes de désinformation ou de méconnaissance des règles encadrant le glanage, l’ASBL SOCOPRO a travaillé en collaboration avec l’APAQ-W pour réaliser des affiches à distribuer aux producteurs. Ces affiches portent le message simple « Ne pas glaner, je n’ai pas encore récolté ». Cette réponse apportée provient directement d’une demande du terrain. Elles seront imprimées et distribuées prochainement.

    Au niveau des GAL, en effet, certains ont mis en place depuis plusieurs années des actions spécifiques en organisant le glanage afin de lutter contre le gaspillage alimentaire et de permettre la rencontre entre les citoyens et les agriculteurs. Dans le cas particulier du GAL Culturalité en Hesbaye brabançonne, une dimension de solidarité a été donnée en plus au projet, en demandant aux participants d'offrir une partie de leur récolte à une organisation d'aide alimentaire partenaire du GAL.

    Concernant les autres éléments développés dans la question de l’honorable membre, ils portent, en grande partie, sur les compétences de ma collègue, Céline Tellier, Ministre de l’Environnement. Je l’invite dès lors à la solliciter pour le surplus.