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La filière de l'élevage local

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 121 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 15/11/2023
    • de FLORENT Jean-Philippe
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le collège des producteurs a récemment fait l'état des lieux du secteur de l'élevage. Ses constats ne sont pas neuf : la moyenne d'âge des agriculteurs avance, la reprise est difficile, l'accès à la terre est un véritable frein.

    Quelle solution dès lors pour ces producteurs et productrices de viande bovine et porcine ? Comment mieux valoriser leur travail et assurer la transition et la transmission ?

    Comme piste de solution, le Collège des producteurs avance la diversification des activités agricoles.

    On pourrait aussi amplifier les mesures visant à augmenter la rentabilité de l'élevage, en encourageant des modèles herbagers plus autonomes. L'écorégime « prairies permanentes conditionnées à la charge en bétail » poursuit cet objectif en octroyant une aide supplémentaire à la prairie conditionnée à la charge en bétail.

    Enfin, autre piste, viser à mieux faire correspondre production et consommation wallonnes. Au vu des chiffres publiés par le Collège, on perçoit très bien les tendances divergentes, qui certes doivent se comprendre en tenant compte des importations et exportations, mais qui soulignent néanmoins une spéculation excédentaire, la filière bovine. En 2022, selon les chiffres du ministère de Monsieur le Ministre, la Wallonie comptait encore un cheptel de 1 052 000 bovins, viandeux et laitiers confondus. La production bovine wallonne représentait 62 % du cheptel national qui remplissait 136 % des besoins nationaux l'an dernier.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de cette publication du Collège des producteurs et quels enseignements en tire-t-il ?

    Quelles sont les mesures de soutien qu’il met en place pour accroître la diversification dans la filière bovine ?

    Quels recours les éleveurs font-ils de l'écorégime « prairies permanentes conditionnées à la charge en bétail » ? Cet outil est-il utilisé, apprécié de nos éleveurs ?

    Que met-il sur pied pour soutenir le renouvellement générationnel en agriculture ?
  • Réponse du 04/12/2023
    • de BORSUS Willy
    J’ai pris note des recommandations intéressantes émises récemment par le Collège des producteurs.

    La politique agricole commune (PAC) actuelle maintient un soutien couplé pour les éleveurs et introduit l’écorégime prairies permanentes couplé à la charge à l’hectare. Ces aides sont essentielles pour soutenir nos éleveurs. Je me suis battu pour les obtenir au niveau européen et au niveau régional.

    En ce qui concerne le succès de l'écorégime prairies permanentes, selon les données les plus récentes fournies par l'organisme payeur, un total de 8 771 exploitations ont sollicité cette aide pour une superficie de prairie déclarée de 287 328,06 hectares.

    Cependant, il existe généralement une différence entre les hectares déclarés et les hectares effectivement approuvés en raison de contrôles et de critères liés à la charge en bétail. Le nombre d'hectares effectivement approuvés devrait se rapprocher des estimations prévues dans notre plan stratégique, soit 280 199 hectares.

    Sur la base de ces premières données, nous pouvons dès lors conclure que l'écorégime prairies permanentes a répondu à nos attentes. J’en suis heureux.

    En ce qui concerne le soutien à la diversification de la filière bovine, dans le second pilier de la PAC, des majorations d’aides sont prévues pour les investissements en matériel ou dans les bâtiments, notamment dans la filière bio et les filières de qualité différenciée, spécifiquement pour la transformation et la vente.

    À propos du soutien au renouvellement générationnel en agriculture, les mesures en vigueur sont l'aide à l'installation des jeunes, l'aide complémentaire au revenu pour les jeunes agriculteurs, les aides aux investissements productifs, l'accès à la réserve prioritaire pour le paiement de base, le soutien à intégrer au sein des systèmes de connaissances et d’innovation agricoles (SCIA wallon), la nouvelle législation sur le bail à ferme pour rendre la terre plus accessible, la création d'un observatoire du foncier agricole et le soutien des maraîchers bio diversifiés sur de petites surfaces.

    De plus, via le Plan de relance, je soutiens des projets d’installation et de transmission d’exploitation agricoles. Ces projets sont portés notamment par les syndicats agricoles.

    Toutes ces initiatives visent à encourager les jeunes agriculteurs, à faciliter l'accès à la terre et à promouvoir la diversification dans la filière bovine, contribuant ainsi au développement d’un secteur agricole plus dynamique et résilient.

    La Wallonie représentait, en 2022, 62 % du cheptel national. De nombreux bovins viandeux nés et élevés en Wallonie sont ensuite acheminés en Flandre pour y être engraissés. La filière de la viande bovine doit donc s’envisager au niveau national, les acteurs de la distribution et du commerce de bovins et de viande bovine ne s’arrêtent généralement pas aux frontières régionales. La Wallonie possède donc 62 % du nombre de vaches allaitantes wallonnes au vu de son terroir (importance des prairies), mais aussi, car une synergie existe avec le nord du pays.

    Le taux d’autoapprovisionnement est un calcul effectué par Statbel sur la base des volumes de bovins abattus, des imports et des exports (en bovins vivants et sous forme de viande) et enfin de la consommation estimée de la population belge. Ce paramètre est obtenu en divisant la viande mise sur le marché pendant une année à la consommation estimée de la population. On obtient ainsi, en 2022, 136 %.

    En conclusion, nous sommes pleinement engagés à relever les défis auxquels est confronté notre secteur de l'élevage en Wallonie.

    Bien évidemment, je m'engage à continuer de collaborer étroitement avec les acteurs de la filière pour garantir un avenir prospère pour nos producteurs.