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La mission économique en Australie

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 123 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 16/11/2023
    • de DI MATTIA Michel
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Il y a deux semaines, en compagnie d'entreprises belges et sous la direction de la Princesse Astrid, Monsieur le Ministre prenait part à une mission économique en Australie. Cette mission prend place dans un contexte où les négociations entre l'Union européenne (UE) et l'Australie pour un accord de libre-échange (ALE) semblent stagner.

    S'il a qualifié de manière très positive cette mission regroupant plus de 300 délégués belges, il a par ailleurs exprimé, dès son arrivée sur le sol australien, des préoccupations quant aux discussions tenues sur le volet agricole de cet accord.

    Comment la Wallonie s'inscrit-elle dans le projet du nouvel accord de libre-échange négocié entre l'UE et l'Australie, et quelle est sa position à la suite de cette mission notamment sur les volets agricoles les plus sensibles tels que la filière bovine, le sucre et le lait ?

    Quelles initiatives sont-elles mises en œuvre pour valoriser la qualité des secteurs wallons auprès du marché australien et augmenter l'actuel volume d'échanges commerciaux entre nos deux pays ?

    Face aux préoccupations soulevées, Monsieur le Ministre pourrait-il faire état des garanties nécessaires pour le volet agricole dans le cadre de la conclusion de l'accord de libre-échange ?
  • Réponse du 04/12/2023
    • de BORSUS Willy
    Concernant l’Accord de libre-échange (ALE) entre l’UE et l’Australie, je peux confirmer que cet accord est encore loin d'être concrétisé, malgré les espoirs initiaux de la Commission européenne. Les négociations n’ont pas abouti lors de réunions tenues fin octobre en marge du sommet du G7 à Osaka concernant notamment l'accès aux marchés pour les produits agricoles.

    Lors de la réunion européenne des experts commerciaux des États membres du 9 novembre dernier (Trade Party Committee Deputies), la Commission européenne a dressé un premier débriefing des points bloquants de ces négociations. Toujours lors de cette réunion, la Commission européenne a indiqué que l’étude actualisée sur les impacts cumulatifs des ALE devrait être publiée très prochainement. Cette étude actualisée me semble indispensable.

    La Présidente de la Commission pourrait s’entretenir avec le Premier Ministre australien en marge de la COP 28 prévue en décembre à Dubaï, ce qui permettrait peut-être de clarifier les attentes de chacune des parties. Selon la Commission, l’espoir reste mince quant à un revirement de situation avant les élections européennes de mi 2024.

    Lors des négociations, la Wallonie a toujours adopté une position défensive dans le domaine agricole, en soulignant le poids de l'Australie en tant que troisième producteur mondial de viande bovine. C’est la raison pour laquelle la Belgique a notamment plaidé pour des clauses de sauvegarde solides, mais aussi un management efficace des lignes tarifaires soumises aux contingents tarifaires, en particulier les produits laitiers. Par ailleurs, la Belgique a rappelé à plusieurs reprises que toute offre agricole doit être analysée à la lumière de l’impact cumulé des accords commerciaux sur l’agriculture européenne, plus spécifiquement la viande bovine et le sucre.

    D’autre part, je peux lui assurer que l’organisation d’une mission économique représente une occasion unique de mettre en place des initiatives importantes pour valoriser les secteurs wallons. À ce titre, de nombreuses activités ont jalonné la mission princière en Australie d’octobre dernier, au cours de laquelle étaient organisés une quarantaine d’événements : séminaires, visites d’entreprises, rendez-vous officiels, réceptions de networking. Les entreprises wallonnes EVS (avec une visite à l’emblématique opéra de Sydney, qui utilise les technologies EVS), UCB, Transurb Simulation (visite du simulateur installé chez l’opérateur de transports public Transdev), Schreder, Telix Pharmaceutical (entreprise australienne qui a récemment investi en Wallonie à Seneffe pour une implantation de 2 800 m2) ont pu bénéficier de visites et d’activités en présence de SAR la Princesse Astrid, offrant ainsi une visibilité hors pair auprès d’une audience australienne, que ce soient des entreprises, des universités et centres de recherche, sans oublier les médias australiens.

    Cette mise en valeur du savoir-faire wallon dans un pays économiquement très fort qu’est l’Australie (plus de trente années de croissance ininterrompue à l’exception de l’année de la pandémie) a permis non seulement à des entreprises wallonnes de rechercher de nouveaux partenaires, mais aussi de consolider la position en Australie de fleurons wallons déjà établis.

    L’Australie représentait en 2022 le 28e client de la Wallonie, avec un volume d’exportation de 210,1 millions d’euros, alors que la Wallonie n’est que le 57e fournisseur de l’Australie, avec seulement 8,12 millions d’euros d’importations. La balance commerciale de la Wallonie vis-à-vis de l’Australie a d’ailleurs toujours été largement positive ces 5 dernières années. Le secteur pharmaceutique représente un peu plus de la moitié (53,9 %) des exportations wallonnes, suivi du secteur agroalimentaire (11,7 %), de la chimie (11,1 %) et des machines et équipements (5 %).

    De manière plus régulière, la participation de l’AWEx à des salons thématiques en Australie dans nos secteurs forts (sciences du vivant, infrastructures, secteur ferroviaire, agroalimentaire, etc.) contribue également à asseoir nos entreprises sur ce marché. Par ailleurs, le développement d’un réseau d’affaires important par le poste de l’AWEx à Sydney permet une mise en relation unique pour les entreprises wallonnes qui sont désireuses de se positionner sur ce marché, certes lointain, mais rempli d’opportunités.