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L’idée d’un musée du jeu vidéo et les perspectives du secteur pour la prochaine législature

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 124 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 16/11/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Comme nous avons pu le constater dans nos échanges sur le jeu vidéo, c'est un secteur très prometteur sur lequel la Région wallonne doit garder une attention toute particulière tant les perspectives sont positives et encourageantes !

    Dans ce contexte, un développement tout particulier en France a l'intérêt de nous intéresser pour cimenter la passion et la curiosité de la jeunesse, mais aussi de nos jeunes créateurs en Région wallonne.

    En France, le projet Odyssée, lancé en septembre 2023, a récolté la somme de 2 200 000 euros pour la création d'un musée du jeu vidéo. Le musée du jeu vidéo aura pour but de s'adresser à tous les joueurs. Il s'agira du plus grand musée du jeu vidéo au monde (3500 m²). Le Président français Emmanuel Macron a salué le projet en lui accordant son « haut patronage ».

    C'est un projet ambitieux ! En effet, au-delà d'un simple musée, le projet Odyssée regorgera de plusieurs activités et d'expositions comme montrer l'évolution des consoles et de leurs constructeurs, avoir une salle de conférences, des magasins et sera doté d'un village japonais.

    Pour le projet Odyssée, il s'agira d'installer une certaine légitimité du musée du jeu vidéo envers d'autres institutions.

    Est-ce que l'idée d'un musée du Jeu vidéo possède un intérêt particulier et pertinent pour la Région wallonne ? Qu'en pensent les acteurs concernés ? Qu'en est-il de WALGA ?

    N'y aurait-il pas là une source d'inspiration pour le modèle économique belge où les acteurs concernés pourraient centraliser leurs événements avec un lieu institutionnalisé ? Ou du mois les aider à mieux asseoir leur légitimité face aux acteurs politiques et économiques ?

    Au-delà de cette idée, y a-t-il d'autres projets en cours pour ce secteur très prometteur ?

    Nous devons accompagner l'évolution de ce secteur afin qu'il puisse progresser avec les étudiants qui sortiront prochainement des écoles et des programmes spécialisés en la matière !

    Quels sont les défis pour ce secteur en vue de la prochaine législature ?

    Est-ce que les acteurs concernés, dont WALGA, ont fait part de quelconques inquiétudes ?

    À la suite de la mise en place du Tax Shelter au niveau fédéral, quelles sont les évolutions du secteur en Région wallonne ?

    Qu'en est-il de la création d'entreprises dans ce secteur en Région wallonne ?
  • Réponse du 06/12/2023
    • de BORSUS Willy
    Il existe déjà une exposition itinérante Rétro-gaming qui tourne en Wallonie depuis plusieurs années. Si les missions confiées à Walga, d’animation et de structuration de l’écosystème gaming wallon, sont plutôt orientées vers les entreprises (B2B), des initiatives à destination du grand public sont ponctuellement pertinentes pour sensibiliser à l’essor de ce secteur, notamment pour convaincre les jeunes (et éventuellement les parents) que les filières de formation en jeu vidéo constituent de vrais débouchés. Un excellent exemple est bien sûr le KIKK Festival qui attire chaque année davantage de citoyens intéressés par les technologies numériques. Un des impacts directs de cet intérêt du grand public peut être constaté à la Haute École Albert Jacquart, puisqu’à la dernière rentrée académique on dénombrait pas moins de 500 étudiants inscrits dans les filières de formation en jeu vidéo.

    L’honorable membre évoque un « lieu totem », mais cela existe déjà en Wallonie grâce notamment à l’espace gaming du Quai 10 et le pavillon numérique à Namur. Lieu unique en Europe, il permet aux familles, aux classes, aux enseignants de mieux appréhender la culture vidéo-ludique et ses atouts pédagogiques. Notons également que le Quai 10 accueille chaque année le Meet and Build, l’événement business gaming majeur du secteur du jeu vidéo en Belgique. S’adressant aux professionnels et futurs professionnels, la dernière édition qui s’est tenue du 26 au 28 octobre 2023 a accueilli pas moins de 400 participants pour 232 RDV business recensés, une quinzaine d’éditeurs et investisseurs présents, ainsi qu’une délégation française, en présence de l’Ambassadeur de France en Belgique, M. François Sénémaud, la France étant cette année l’hôte d’honneur. Ajoutons également le KIKK Festival, le festival des technologies numériques organisé par l’ASBL éponyme qui met à l’honneur les pratiques digitales au sens large, parmi lesquelles le gaming. Pour sa 11e édition en 2022, l’événement a rassemblé plus de 25 000 visiteurs (professionnels et curieux confondus) de près de 40 nationalités.

    Pour rappel, en Wallonie, le soutien au secteur du jeu vidéo repose sur :
    - une mission de structuration de l’écosystème gaming wallon confiée à Walga dans le but d’accompagner les acteurs de ce secteur et d’accélérer leur développement ;
    - la mise en place du Fonds Wallimage gaming créé fin 2021 et qui a permis de lancer 4 appels à projets en prototypage et en production et coproduction en 2022-2023, bien sûr en collaboration avec Walga ;
    - la mise en place dès 2022 d’un Plan AWEx pour le gaming.

    Ces éléments devraient permettre à la Wallonie de profiter au maximum des effets bénéfiques de la mise en place du Tax Shelter étendue au jeu vidéo qui est entrée en vigueur le 1er janvier de cette année.

    Comme il le constate, à mon initiative et de façon très volontariste, la Wallonie a mis en place les outils permettant de structurer l’écosystème du jeu vidéo en Wallonie et de favoriser le développement de ce secteur à haut potentiel de création d’activités, d’emplois et de valeur ajoutée. Nous accompagnons donc ce secteur prometteur, et soutenons la croissance des studios wallons, notamment pour qu’ils soient en mesure d’absorber les talents qui seront formés au sein de nos différentes institutions d’enseignement.

    À l’évidence, cette action porte ses fruits. Même s’il est encore tôt pour disposer d’une évaluation complète, les premiers indices de progression du secteur sont déjà bien visibles. Un premier bilan, qui devrait objectiver des avancées majeures, sera par ailleurs réalisé en 2024. Il devrait nous éclairer sur l’évolution du secteur au cours des dernières années et sur les effets des différentes mesures mises en œuvre, en ce compris la mise en place du Tax Shelter.