Le rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF) à l’égard des voitures électriques et de leurs besoins importants en matière de ressources
- Session : 2023-2024
- Année : 2023
- N° : 195 (2023-2024) 1
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Question écrite du 17/11/2023
- de CRUCKE Jean-Luc
- à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
Selon les calculs de l'organisation non gouvernementale, ces derniers consomment jusqu'à trois fois plus de cuivre et d'aluminium qu'une petite citadine à batteries et jusqu'à cinq fois plus de lithium, de nickel et de cobalt. La demande pour ce type de véhicule électrique progresse au sein dudit marché.
Notons aussi qu'une voiture électrique consomme déjà en moyenne 2,2 fois plus de métaux critiques qu'une voiture thermique !
Si les capacités mondiales d'approvisionnement se révèlent très insuffisantes dès 2030, les tensions existent déjà sur ce marché et s'accentueraient dès 2025 ou 2026. Ces difficultés pourraient entraîner des hausses de prix, mais aussi contraindre les pays à choisir entre plusieurs outils de la transition écologique, tous aussi indispensables les uns que les autres.
Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de ce récent rapport ?
Quelle est l'analyse de son ministère à cet égard ?
Qu'en est-il de la promotion et des possibilités de mesures incitatives pour l'achat de voitures électriques moins voraces en ressources ?
Quid de la promotion de voitures électriques citadines légères ?
Quels sont les leviers d'action dont la Wallonie dispose ?
Y a-t-il des pistes de réflexion afin de permettre le développement d'un marché de la voiture électrique « sobre » ?
La Wallonie dispose-t-elle des données chiffrées concernant l'achat et l'utilisation de SUV électriques ?
Quelles sont les évolutions de ce marché en Wallonie ?
Réponse du 08/04/2024
- de HENRY Philippe
En effet, comme il le souligne, si les véhicules électriques sont des consommateurs importants de ces métaux, c’est singulièrement le cas pour les véhicules lourds qui nécessitent des batteries en conséquence.
De manière générale, la dérive que l’on observe sur le poids des véhicules en circulation est un problème que ce soit pour un véhicule électrique ou non, car les consommations sont logiquement plus importantes. C’est également un problème pour la sécurité routière, même si ce n’est pas le cœur de sa question. Pour contrer cette tendance, il est nécessaire d’agir au moment de l’acte d’achat puisqu’ensuite, je ne me fais pas d’illusions, un véhicule acheté est un véhicule qui roule. Dans cette logique, la Wallonie a récemment modifié le calcul de la taxe de mise en circulation. Celle-ci est désormais dépendante, entre autres, du poids du véhicule pour encourager l’achat de véhicules légers. On pourrait également imaginer des mesures réglementaires qui limiteraient le poids des véhicules, mais celles-ci n’auraient de sens qu’à une échelle européenne.
Concernant la promotion de voitures électriques citadines légères et comme l’évoque le rapport, c’est d’abord un report modal vers le transport commun et les modes actifs que je souhaite viser en ville. En effet, si le véhicule électrique apporte une réponse environnementale (partielle), les modes alternatifs à la route proposent une réponse environnementale et une réponse en termes de mobilité (gain d’espace pour l’insertion des modes actifs, limitation de la congestion, et cetera).
La Wallonie ne dispose pas de données chiffrées concernant l’achat et l’utilisation de SUV électriques, car il n’y a pas de définition univoque de ce que recouvre le terme SUV. Il n’y a donc pas de rapportage spécifique. Je peux néanmoins lui indiquer les chiffres pour les véhicules électriques de manière générale. En 2022, 5 % des immatriculations de véhicules étaient électriques soit 4 492 véhicules. Le chiffre reste faible, mais présente une augmentation de 40 % depuis 2021. Début 2024, nous disposerons des chiffres 2023 complets, mais tout indique dès à présent que la tendance se renforce notamment portée par les achats de véhicules de société.