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La suspension du projet de RAVeL entre Spa et Spixhe

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 200 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 17/11/2023
    • de KELLETER Anne
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Nous avons récemment appris la décision du Conseil d'État de suspendre le projet de voie cyclable du Réseau autonome de voies lentes (RAVeL) "des Sources" entre Spa et Spixhe.

    Ce projet reliant Spa à Pepinster, avec la jonction sur la Vesdrienne, est un axe essentiel et structurant pour la mobilité douce de cette région et pour lequel, à ce jour, un budget considérable a été engagé. Il est la colonne vertébrale qui permettra une réelle mobilité douce entre les différents villages des communes traversées. Ce maillage est essentiel pour permettre aux touristes, familles et enfants se rendant à l'école de circuler en toute sécurité sur des jonctions aménagées à cet effet.

    Par ailleurs, consciente de l'importance de la création de cet axe et dans le cadre du Plan d'investissement communal (PIC) 2022-2024 et du Plan d'investissement mobilité active communal et intermodalité (PIMACI) 2022-2024, la Commune de Theux a décidé d'aménager les routes de Waux-Hall et celles menant vers Hestroumont et La Reid, dans un premier temps, et vers Polleur par la suite.

    Monsieur le Ministre peut-il me renseigner quant aux conséquences de la décision du Conseil d'État ? Doit-on s'attendre à des retards sur le programme prévu ?

    Au vu de l'envergure de ce projet et de l'investissement considérable consenti par les communes, il n'est, à aucun moment, envisageable que les phases suivantes du projet (à savoir les liaisons Spixhe-Juslenville et Juslenville-Pepinster) soient retardées par cette suspension. Les citoyens des différentes entités en sont demandeurs et un dialogue sur le parcours est nécessaire.

    Quelles sont, dès lors, les actions proposées pour éviter des retards dans ces liaisons ?

    Monsieur le Ministre peut-il m'informer de l'état actuel du dossier et de la suite qui lui sera donnée ?

    Quelles sont les alternatives possibles ?

    De nouvelles dates sont-elles annoncées pour la réalisation des différentes phases ?

    Doit-on s'attendre à des modifications du budget ?
  • Réponse du 04/12/2023
    • de HENRY Philippe
    Le projet de Véloroute des sources me tient particulièrement à cœur pour permettre d’offrir une alternative cyclable de qualité aux habitants des communes de Spa, Pepinster et Theux, mais aussi des cyclistes de passage de ces magnifiques communes.

    La décision du Conseil d’État consiste effectivement en une suspension du permis d’urbanisme qui avait été délivré. L’urbanisme a dès lors procédé au retrait de ce permis et à une redélivrance partielle d’un permis pour le tronçon urbain situé entre Spa et Marteau.

    Concernant ce premier tronçon allant jusqu’à Marteau, le chantier va donc pouvoir redémarrer. Il avait été staté et n’avait pas redémarré à l’annonce du recours.

    Concernant le tronçon entre Marteau et Spixhe, une nouvelle demande de permis devra être introduite. Il s’agit actuellement de trouver des accords avec le SPW ARNE (DNF et DCENN) sur le tracé et les ouvrages d’art afin de limiter leurs impacts et compenser ces derniers. Le projet devra donc être adapté et le planning de ce tronçon sera inévitablement retardé.

    Concernant la traversée de Theux, le tracé préférentiel n’est pas encore approuvé. Il pourrait passer par la rue Hovémont (N690) ou par la rue de la Hoëgne.

    Le tracé via la N°690 pourrait effectivement réduire drastiquement l’offre de places de stationnement si l’option choisie était de garder la voirie à double sens. Cependant il existe une option avec la voirie qui serait mise en sens unique et sa largeur qui passerait de 6m à 4.1m.

    Le principe du sens unique a été balisé via une étude de mobilité et permettrait une perte extrêmement minime de places de stationnement.

    Ce tracé présente des avantages certains comme desservir le centre de Theux (écoles, commerces, administration …) ou encore sécuriser le cheminement cyclable par un site propre.

    Cette voirie étant actuellement très minéralisée, l’esquisse propose d’interrompre, à certains endroits, le stationnement par des zones végétalisées (plantations basses et moyennes).

    Le tracé via la rue de la Hoëgne engendrerait une plus forte diminution des places de stationnement. La configuration serait moins sécurisante pour les cyclistes puisqu’il s’agirait ici d’un espace partagé entre une circulation automobile en sens unique et la Véloroute à double sens.

    Pour répondre à la proposition de l’honorable membre d’emprunter les Grands Prés, l’avenue du Stade compte plusieurs infrastructures existantes ou projetées qu’il est important de desservir par la Véloroute : un hall omnisport, des terrains de tennis, la piscine municipale, le pôle culturel.

    Parmi les alternatives en cours d’étude, deux propositions répondent à cet objectif de desserte.

    La première proposition longe l’avenue du Stade et engendre la perte de quelques places de stationnement. Les emplacements de parking actuellement implantés perpendiculairement à la voirie devront être reconfigurés parallèlement à la voirie ou éventuellement en épi si un bouclage peut permettre la mise en sens unique de celle-ci. Le besoin en stationnement et le plan de circulation seront prochainement analysés par le bureau d’études en charge de la réalisation du PCM.

    La seconde proposition passe à l’arrière du hall omnisport tout en offrant un accès vers celui-ci et rejoint l’avenue du Stade face au tennis. Il s’agit encore de s’assurer de sa faisabilité technique et avoir les accords du DNF et de la DCENN. Cette proposition n’impacterait pas l’offre en stationnement.

    La variante via les Grands Prés présente divers désavantages :
    • ce tracé présente un détour : sur une distance de 500m, le tracé serait allongé de 200m. Un des objectifs de la Véloroute est de proposer un tracé efficace. En cas de réalisation, il est fortement probable que les utilisateurs « couperont » via l’Avenue du Stade ;
    • le tracé est moins fluide (6 angles droits VS une ligne droite). Cela engendre également une moins bonne visibilité, donc un risque d’accident ;
    • la circulation piétonne serait impactée par le flux des cyclistes.

    La variante des Grands Prés jouerait plus un rôle de desserte d’habitations que d’axe principal. Cette option pourrait donc être un complément intéressant à la véloroute à mettre en place par la commune.

    Par ailleurs, pour la réfection de la côte d’Oneux (N657), le SPW espère déposer un permis d’urbanisme au 1er semestre 2024 et, en cas d’obtention, envisage de débuter les travaux en 2025. Il reste à trancher entre une piste bidirectionnelle d’un côté de la voirie à gauche en montant et deux pistes unidirectionnelles situées de chaque côté.

    À cet effet, une étude multicritère est en cours pour choisir la meilleure option.

    Il s’agit de choisir la meilleure sachant que les deux options comptent des avantages et des inconvénients.

    Dans les deux versions, le projet intègre une dimension paysagère en collaboration avec la DEEP et prévoit un maintien préférentiel des tilleuls longeant la voirie. Il envisage également la possibilité de planter des nouveaux arbres pour renforcer les alignements.

    Une rencontre avec la Ville de Pepinster sera rapidement planifiée pour le tronçon Juslenville-Pepinster ; on notera que là aussi les multiples contraintes des multiples intervenants mèneront inévitablement à une proposition de tracé qui constituera le meilleur consensus possible.

    Compte tenu des difficultés rencontrées, il est difficile de communiquer des nouvelles dates. Les services du SPW MI mettent tout en œuvre afin de mener à bien l’étude et la mise en oeuvre de ce projet important.

    L’espoir est de finaliser la nouvelle demande de permis pour le tronçon Marteau-Spixhe dans le 1er semestre de 2024.

    Il faut aussi savoir que l’intégration de ces contraintes multiples engendre inévitablement des surcoûts, difficiles à chiffrer tant que les trajets définitifs ne sont pas adoptés.