La création d’un Centre wallon de conservation et d’étude pour les dépôts archéologiques
- Session : 2023-2024
- Année : 2023
- N° : 45 (2023-2024) 1
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Question écrite du 17/11/2023
- de AHALLOUCH Fatima
- à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
Le fiasco des dépôts archéologiques non conformes aux normes de conservation semble révolu. Un nouveau bâtiment aux normes verra le jour à Suarlée, dans la Province de Namur, grâce à un investissement de 10 millions d'euros par l'Immobilière du fort. Le Centre, dont l'ouverture est prévue pour mai 2025, abritera environ 200 000 objets à haute valeur historique. Les capacités de stockage seront utilisées à 50 % dès l'ouverture, tandis que de nouvelles collections sont déjà prévues sur le long terme.
Les chercheurs et les étudiants auront ainsi à portée de main une collection inestimable pour soutenir leurs travaux. Le grand public pourra également profiter de ces artefacts lors des Journées du patrimoine. La région s'est engagée à le louer pendant 18 ans, avec un loyer annuel de 600 000 euros. Le Centre répondra aux normes énergétiques les plus élevées et offrira des installations de stockage sur plus de 3 000 mètres carrés, dotées de systèmes de régulation de la température et de l'humidité. Une superficie de 1 000 mètres carrés sera consacrée aux archéologues et chercheurs, avec un laboratoire de restauration d'urgence et un studio photo.
Ce projet est d'une importance capitale pour notre Région : il marque un tournant dans la préservation et la valorisation du patrimoine archéologique wallon après une longue période d'inertie.
Quels ont été les principaux défis rencontrés lors de la réalisation de ce projet et comment ont-ils été surmontés ?
Comment le Gouvernement régional prévoit-il de garantir la sécurité et la préservation des artefacts archéologiques stockés dans le Centre ?
Madame la Ministre peut-elle nous préciser comment le Centre contribuera à la recherche en Wallonie ?
Réponse du 12/12/2023
- de DE BUE Valérie
À la suite des inondations de juillet 2021 qui ont frappé le dépôt de Saint-Servais à deux reprises, les biens archéologiques ont été déplacés sur le site de Sart-Hulet à Jambes, dans des bâtiments mis gracieusement à la disposition de l’AWaP par la Défense que je tiens une nouvelle fois à remercier, tout comme les bénévoles venus épauler les équipes de l’AWaP.
Le Gouvernement a dégagé de moyens - 3,4 Mi € dans le cadre du Plan de relance - pour permettre à l ‘AWaP de faire face à la situation. Deux problématiques ont été traitées simultanément :
- le nettoyage, le traitement et le récolement des artefacts archéologiques sinistrés ;
- la conception, l'identification et l’aménagement d’un dépôt central pérenne et à l’abri des intempéries, un véritable Centre de conservation et d’études que l’administration appelle de ses vœux depuis de très nombreuses années, un besoin dénoncé par la Cour des comptes depuis bientôt 30 ans.
En concertation avec l’Inspection des Finances, une location a été privilégiée et l’AWaP a mené les procédures pour trouver une nouvelle implantation. Un premier tour du marché, fin 2021, a conclu à l’impossibilité de trouver un bâtiment déjà construit répondant aux souhaits énergétiques et aux normes de conservation exigées par le Code du Patrimoine. Deux appels à manifestations d’intérêt ont été lancés, fin 2022 - début 2023, dans le but d’identifier un bâtiment à louer. C’est in fine le projet à construire de l’immobilière du Fort, à Suarlée, qui a été retenu. Une phase de négociation a permis d’adapter le projet aux besoins de l’AWaP et un contrat de bail a été signé au printemps 2023, d’une durée de 18 ans à partir de la mise à disposition des locaux, prévue au premier semestre 2025. Ainsi, la Wallonie se dote d’un cadre optimal pour la conservation pérenne et la gestion dynamique de ses collections archéologiques.
Pour répondre aux interrogations de l’honorable membre sur les conditions de sécurité, je peux préciser que l’installation d'un système centralisé de sécurisation est prévue, en collaboration avec le SPW. Les accès se feront via des badges et des caméras de surveillance jalonneront le site. Par ailleurs, le choix de l’implantation du bâtiment sur le site du fort de Suarlée permet de limiter les risques par rapport aux aléas de la nature.
Quant aux conditions de préservation des artefacts archéologiques, elles respecteront les exigences professionnelles en la matière, conformément aux impositions du Code du Patrimoine. Des espaces spécifiques sont prévus, aménagés en fonction de la nature des matériaux et de leur degré de fragilité (métal, organique, verre, terre, pierre…). Les biens archéologiques seront conditionnés et rangés dans des réserves climatisées selon des normes thermo-hygrométriques spécifiques.
Le CCE contribuera au bon fonctionnement de la recherche et à la mise en valeur du patrimoine grâce :
• au traitement, à la restauration, à la conservation, à l’étude et à la publication de biens archéologiques ;
• à l’accessibilité des collections aux étudiants et chercheurs ;
• à la dynamique de prêts et d’exposition de biens archéologiques wallons qui sera poursuivie et améliorée ;
• à l’accueil du public lors d’événements.